CHAPITRE 6 : Traîtrise

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Aélig ne garda qu'un vague souvenir du trajet jusqu'à l'hôpital

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Aélig ne garda qu'un vague souvenir du trajet jusqu'à l'hôpital. Abandonné par la force motrice désespérée des endorphines, son corps avait ramolli et elle n'arrivait à marcher qu'en s'appuyant sur le Thanyxte.

Tout en l'aidant à s'installer sur la table d'opération, celui-ci se disait que les humains étaient quand même de drôles de créatures. 

Petits, rosâtres, ils étaient mous et fragiles, facilement cassables. Ils ne vivaient pas longtemps, une centaine d'années tout au plus, faisant sortir leur progéniture déjà formée de leurs ventres, ce qu'il avait toujours trouvé extrêmement répugnant. 

Quoique parfois belliqueux, rebelles, ils étaient lâches et faibles. 

Mais cette femelle de singe s'était montrée étonnamment combative en comparaison de ses congénères, qu'il fréquentait depuis des dizaines d'années. Elle s'était débrouillée pour résister à l'attaque prométhéenne, parvenant à se cacher. Elle avait survécu et n'avait pas défailli alors que l'adversaire les avait surpris sur le toit, s'échappant pour revenir ensuite avec la navette alors qu'elle était grièvement blessée. Peut-être méritait-elle son respect, finalement.

Ses mirettes grandes ouvertes, son étrange crinière de kératine sale et emmêlée, elle luttait vaillamment l'engourdissement et la douleur.

L'effet du MoPer se dissipait.

— Je vais me laver les mains, lui annonça le Thanyxte en s'éloignant. Ton groupe sanguin, c'est quoi ?

— A négatif, répondit Aélig en frissonnant.

Avec une rapidité exemplaire, l'alien nettoya précautionneusement sa plaie et l'enduisit d'un baume anesthésiant avant d'y poser des agrafes.

— J'ai pas de rayons moléculaires ici, regretta le Thanyxte alors qu'il posait une bande stérile et étanche autour de sa cuisse. Faut aller dans un endroit mieux équipé pour ça. J'ai fait à l'ancienne, du coup.

— Les rayons moléculaires, c'est de la préhistoire, s'insurgea la voix d'Aresh quelque part dans la pièce. Là d'où on vient, rien ne vaut les nanotechnologies en faisceau.

S'attendant à voir surgir le mystérieux compagnon de l'alien d'un moment à l'autre, Aélig scruta en vain les profondeurs de l'infirmerie chichement éclairée. Se massant distraitement le haut de la cuisse, elle finit par comprendre.

— Tu n'existes pas vraiment.

— C'est une question métaphysique que je ne tiens pas spécialement à aborder avec un être primitif, rétorqua l'IA.

Aélig se contenta de hausser des épaules.

— J'ai que du sang humain artificiel, dit l'alien en lui posant une transfusion sophistiquée. Il n'est pas aussi riche en plasma que le naturel, donc il en faudra un peu plus, mais bon.

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