Amour Sourd - Aime-Moi Tome 1

Chapitre 72

PDV Lyra

J'ai cette impression de flotter qui ne me quitte pas, cette envie de sourire qui refuse de se tarir. Mon cœur ne cesse de battre, quand mon esprit ne fait que de me repasser en boucle la scène, le moment, et toutes les émotions ressenties.

Des sentiments qui me traversent encore, et encore, toujours aussi fortement, et ce même quand il n'est pas prêt de moi.

Je ne saurais pas comment exprimer cette folie qui explose partout dans mon corps, mais qui ne me fait que du bien.

Ce sont des choses que je n'ai jamais ressenties. Pas durant les 5 dernières années. Ni durant les réelles années de bonheur qui les ont précédées. C'est une autre sorte de joie. Elle est tout aussi forte. Peut-être plus, encore. Je ne saurais pas le quantifier. Je sais seulement que je commence à comprendre ce qui jusqu'à lors me paraissait illogique. Ce que ma sœur me disait, à une époque.

- Tu sais Aria, à force de sourire de cette façon, tu risques de rester bloquée.

Elle lève les yeux au ciel mais ne cesse pas pour autant de sourire, en jouant avec un bracelet entre ses doigts. Depuis qu'elle est rentrée de son rendez-vous secret, pour lequel j'ai dit aux parents qu'elle avait un devoir de mathématiques à rendre, elle ne cesse de regarder ce petit bijou. Puisque je n'ignore pas avec qui elle se trouvait, je ne peux que comprendre qui le lui a offert. Je ne comprends pas en revanche comment elle peut être aussi ébahie par un simple assemblage de métaux et de quelques pierres qui brillent.

- Petit monstre, je t'assure que dans ce genre de situation, rester bloquée serait la meilleure chose qui puisse arriver.

- Moi je pense que tu aurais l'air affreuse. Comme maintenant.

Elle m'envoie un coussin de j'esquive en riant, avant de ce concentrer de nouveau sur l'objet.

- Cela voudrait dire que je serais heureuse en continu. Que pourrait-il y avoir de mieux ?

- Un simple bijou te rend heureuse ?

En la regardant, j'ai l'impression qu'elle trouve mes questions aussi stupides qu'attendrissantes. Et je ne saisis pas bien pourquoi. C'est comme si ma sœur était devenue un Ovni, qui passe son temps à sourire de façon béate. Je m'étonne que les parents n'aient pas encore compris.

- Ce n'est pas un simple bijou, Lyra. C'est tout ce qu'il y a derrière.

Elle me paraît encore moins claire quand elle essaye de m'expliquer, et elle semble le comprendre. Elle cesse d'admirer l'objet pour poser son regard sur moi, avant de venir s'asseoir à mes côtés.

- Il existe différentes sortes de bonheur. Celui que nous apporte la famille, celui venu de nos amis, et celui de notre passion. Et puis il y a la joie d'aimer. D'aimer et d'être aimé en retour. Et même avant cela, celle de ressentir une passion inexplicable pour une autre personne.

- Inexplicable ? Cela a l'air plus inquiétant qu'alléchant.

Elle me frotte les cheveux en riant, comme si j'étais encore une enfant qui dit une bêtise. Pourtant je n'ai pas l'impression que ce soit le cas.

- Parfois, il n'est pas possible de décrire ce que l'on ressent. Tout ce que l'on peut dire, c'est qu'on est bien. Comme sur un petit nuage. Tu vois, avec lui, c'est comme si j'étais sur une immense scène, jouant mon morceau préféré. Sauf que parmi le public, il n'y a que lui qui compte. Je joue pour lui. Et jamais je n'ai autant aimé jouer.

- Je ne comprends rien à ce que tu dis.

- Parce que tu ne l'as encore jamais ressenti.