Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 39

Cette-fois-ci ce fut la douleur qui réveilla Lucie. Une douleur cuisante comme des brûlures sur ses mains et ses pieds. Une douleur multipliée par trois qui n'était pas la sienne. Harry, Hermione et Ron souffraient, les trois en même temps.

— Luce ? s'interrogea Fred réveillé par son brusque mouvement.

Elle retint un cri dans sa gorge et ne put lui répondre. Elle était recroquevillée sur elle-même, tentant de faire passer son tourment de la meilleure manière possible.

— Tu as mal ? c'est le bébé ? s'inquiéta-t-il parfaitement éveillé.

Elle fit pivoter sa tête de droite à gauche, la douleur montait sur ses jambes de plus en plus haut de manière incontrôlable. Si cela continuait, le trio n'allait pas y survivre.

— Quelqu'un souffre ? Qui ? demanda-t-il agité.

Là encore Lucie ne put lui répondre et tenta de prendre son propre bras droit pour lui indiquer la bonne marque.

— C'est Harry, comprit-il instantanément, ils ont commencé leur plan ?

Elle le lui confirma et il ragea en disant qu'ils n'auraient dû le mettre en place que demain.

— Déconnecte-toi ! ordonna-t-il.

Lucie fit non de la tête, son petit frère pouvait avoir besoin d'elle.

— Déconnecte-toi, répéta-t-il en lui lançant un regard sensé être intimidant.

— Tout va bien là-dedans ? s'enquit une voix qu'ils reconnurent tous deux comme étant celle de Molly.

Lucie lui lança un regard alarmé, il ne fallait surtout pas qu'elle sache dans quel genre de mission s'étaient empêtrés son fils et ses amis. Fred comprit sa compagne sans avoir besoin d'échanger une parole et se leva immédiatement.

— Rien ça va, lança-t-il en entrouvrant la porte juste assez pour que sa mère ne puisse rien voir de l'intérieur. Juste quelques nausée matinale...

— Encore ? Elle n'est plus censée en avoir à cette période de la grossesse, le premier trimestre est déjà terminé... Lucie, ma chérie, tu veux que je te prépare une tisane de gingembre ? ça faisait merveille pour tous mes enfants !

— Ça va passer, remercia Fred à sa place, je vais m'en occuper.

— Tu es sûr ? Je peux...

— Non, coupa-t-il en essayant de ne pas être blessant, ça finit toujours par passer...

— D'accord... hésita-t-elle avant de continuer son tour de chambre matinale.

Il referma la porte précipitamment et rejoignit tout aussi rapidement sa femme.

— Luce ? s'enquit-il tout bas.

— Ça va, réussit-elle à dire toujours assailli par la douleur qui lui arrivait maintenant à la taille.

Elle parvenait maintenant à s'y habituer, comme chacune des douleurs qu'elle ressentait.

— J'aurai préféré que tu te déconnectes, confia-t-il en la prenant dans ses bras.

— Je ne peux pas, bredouilla-t-t-elle avec difficulté. Et s'il avait besoin de moi ?

— Tu ne pourras que mieux intervenir en étant totalement libre de tes mouvements...

Lucie reprit peu à peu son souffle.

— Ils s'éloignent, expliqua-t-elle, la douleur diminue, elle disparait...

Fred poussa un soupir de soulagement et l'embrassa sur la tempe. Il laissa passer un temps avant de reprendre la parole.

— Je veux que tu me promettes quelque chose...

— Tout ce que tu voudras, assura-t-elle.

— Si jamais on doit se battre, tous ensemble, je veux que tu te déconnectes de la douleur de tes marques...

Lucie regretta aussitôt sa précédente réponse.

— Tu sais bien que je ne peux pas faire ça, lui rappela-t-elle tristement. Je veux pouvoir intervenir auprès de tout le monde.

Auprès de lui. Elle voulait être certaine de pouvoir venir à côté de lui, d'être là au dernier moment, à ses côtés jusqu'au dernier instant. Elle voulait savoir quand ils auront besoin d'elle, pour les aider, elle était en mesure de le faire, elle en avait les capacités.

— Promets-le-moi quand même, insista-t-il.

— Je ne peux pas...

— Je ne veux pas que tu souffres... Quand...

Il hésita et Lucie comprit qu'il faisait allusion à la mort prochaine de l'un d'eux.

— N'en parle pas je t'en prie, l'interrompit-elle. J'aimerai rester encore un peu comme ça, dans l'insouciance...

— Est-ce que c'est George ?

— Fred ! reprocha-t-elle au bord des larmes. Arrête de t'interroger où je serais obligée de...

Elle ne put continuer sa phrase tant c'était impensable.

— De quoi ? l'incita-t-il à poursuivre.

— De t'effacer la mémoire ! lâcha-t-elle et son regard abasourdi lui brisa le cœur. Je n'aurais jamais dû te le dire ! Savoir c'est pire que tout !

— Et donc tu serais prête à m'oubliéter ? s'étonna-t-il.

— Oui !

Elle prit sa tête dans ses mains, incapable de le regarder en face. Il ne put s'empêcher de rire ce qui la fit relever la tête.

— Fred ! reprocha-t-elle devant son air immature.

— Luce, roucoula-t-il.

Il l'embrassa sans qu'elle ne réponde à son baiser.

— Tu en serais incapable, assura-t-il dans un clin d'œil. Tu aurais trop peur d'abîmer l'intérieur de ma belle tête.

— Il n'y a déjà plus grand-chose à abimer, répliqua-t-elle sarcastique.

Il ne put s'empêcher de rire et vint l'embrasser une nouvelle fois. Cette fois-ci elle répondit au baiser, doucement.

— Il bouge, murmura-t-elle soudainement.

— Comment ?

— Le bébé, le bébé bouge, répéta-t-elle en souriant.

Fred lui rendit son sourire posant immédiatement ses mains sur son ventre bien qu'il sache pertinemment qu'il ne pourrait rien sentir.

— Juste là, lui indiqua-t-elle tout de même en positionnant sa main au bon endroit.

— Bonjour Noah, salua-t-il tendrement en caressant son ventre. C'est ton papa qui te parle... je veux que tu saches que je t'aime, beaucoup, beaucoup, beaucoup... et ta maman t'aime aussi.

— Beaucoup, beaucoup, beaucoup, rajouta Lucie.

Elle eut les larmes aux yeux de le sentir ainsi bouger en elle, de savoir que sa main ou son pied tapait à l'intérieur. C'était une incroyable sensation. Elle aurait aimé que Fred puisse le ressentir comme elle mais, aussi sûrement qu'elle allait avoir un garçon, elle savait que jamais il ne pourrait le sentir.

Car aujourd'hui était le dernier jour de vie de Fred Weasley. 

_____________________________

😱😱😱😱😱😱😱😱😱 

le moment fatidique arrive...

Question n°39 : Quel âge a Voldemort lors de la bataille de Poudlard ?