Chapitre 37 pdv Lucie

270 35 9
                                    

Septembre 2006

— Madame Weasley ! Madame Weasley !

— Je t'ai déjà dit de ne pas crier dans les couloirs, commenta Lucie ennuyée.

Il ne manquait plus que son assistant réveil tous les patients du service au beau milieu de la nuit.

— Désolé, s'excusa-t-il maladroitement en parlant plus bas. J'ai répondu à vos notes comme vous me l'avez demandé. Le directeur attend votre rapport hebdomadaire avant la relève, vous êtes invités à trois nouvelles conférences, à New York, à Londres et à Tokyo. J'ai noté les dates sur le planning, comme d'habitude.

Il prit le temps de respirer avant de continuer son récit. S'il y avait bien une chose que Lucie appréciait chez lui, c'était sa grande capacité de stockage. Il avait autant de mémoire qu'elle, sans être un Sol.

— Les résultats de Mme Blins sont arrivés, je les ai mis sur votre bureau. Le sortilège qu'elle a reçu ne semble pas avoir atteint les organes vitaux. On vous réclame encore en personne pour une consultation...

— Tu as bien dit que je n'étais plus disponible pour ce genre de cas ?

On avait de cesse de la réclamer ces dernières années, pas sous prétexte qu'elle était douée mais seulement pour le nom qu'elle s'était fait. Elle s'était retrouvée à perdre son temps pour soigner de simples rhumes. Maintenant, elle prenait des précautions.

— La famille insiste pour que vous la preniez en charge, poursuit-il. Le cas est intéressant, se permet-il de rajouter, la femme est atteinte d'une malédiction, ça a l'air d'être sérieux.

— Quelle famille ? demanda Lucie par curiosité.

— Greengrass.

— Connais-pas, fais-moi envoyer les résultats des examens qu'elle a passé, si elle n'en a pas fait, programme s'en le plus rapidement possible. Il faut identifier l'origine de la malédiction, tests sanguins d'abord, la plupart des malédictions sont liées au sang, expliqua-t-elle méthodiquement. Identifier clairement le problème pour trouver une solution, c'est la même chose en cas d'empoisonnement.

Il ne notait pas, ce qui impressionnait d'autant plus Lucie car il retiendrait le moindre de ses mots sans aucun doute. Lucie le formait personnellement, elle avait un bon pressentiment à son égard. Il deviendrait un médicomage hors pair.

— Je leur donne rendez-vous ? demanda-t-il finalement.

— Oui, en fin de soirée, mais assure-toi que les examens me soient parvenus avant. Fais-moi ton propre rapport pour que je puisse voir où tu en es.

Lucie ne travaillait plus de jours depuis un certain temps. Les avantages du travail de nuit étaient sans comparaison face à ses anciens horaires. Le plus important était qu'elle pouvait désormais passer plus de temps avec sa fille qui s'était souvent plainte de ne pas voir assez sa mère. Il y avait tout de même un inconvénient, elle manquait de sommeil, cruellement.

Il fallait encore qu'elle tienne quelques années, trois ans au maximum. Après cela, Aisline rentrerait à Poudlard et elle pourra de nouveau travailler en journée. En attendant, elle trouvait ce compromis acceptable. Elle pouvait profiter pleinement d'Aisline et elle continuait de sauver des vies.

— Vérifie les lits de la salle, ordonna-t-elle, ne réveil personne, enveloppe-toi d'un sort de silence.

— Bien, Madame.

Tandis qu'il se dirigeait de nouveau vers la salle du service des pathologies des sortilèges, Lucie se rendit au rez-de-chaussée dans le bureau du directeur de l'hôpital pour lui faire un rapport régulier de l'état de son service. Un service qu'elle dirigeait elle-même désormais. Il n'était plus aussi grand depuis que l'étage construit pendant la guerre avait été fermé. Le nombre de patients avait considérablement diminué et il était devenu inutile.

Lucie frappa pour faire bonne mesure et attendit que le directeur l'invite à entrer. Si ça ne tenait qu'à elle, elle entrerait à sa guise mais il fallait bien montrer l'exemple.

— Salut, patron !

— Salut, employée nulle et surpayée, commenta Matthew platement en étouffant un bâillement.

— Je ne suis pas nulle, contredit-t-elle en souriant.

— Mais tu es surpayé...

— A la hauteur de mon talent, pérora-t-elle faussement.

— Crâneuse, grommela-t-il.

— Ce n'est quand même pas ma faute si je n'ai perdu aucun patient en 9 ans.

Elle n'aimait pas se vanter mais elle le faisait sans problème auprès de Matthew. C'était amusant de le taquiner et de le faire regretter d'avoir pris un poste de direction qui l'empêchait de pratiquer la médecine. Toutefois, il aimait les responsabilités que lui accordait sa position et la notoriété qui allait avec. Directeur de l'hôpital de Sainte Mangouste, ça en jette.

Lucie lui fit son rapport sur toutes les activités de la semaine. Elle évoqua également avec lui le personnel dont elle avait la charge.

— Je vais avoir une consultation pour une certaine Greengrass, indiqua-t-elle à la fin de son récit. Une malédiction, parait-il.

— Ce nom me dit quelque chose... s'interrogea Matthew pensivement. Je crois qu'elle était à Serpentard...

— Pas dans notre année, je m'en souviendrais autrement. Je te tiendrais au courant quand je l'aurai vu. Tu devrais faire une sieste bébé-poursuiveur, tu n'es pas aussi performant que moi pour dormir aussi peu toutes les nuits.

— Dis-celle qui s'est endormie en pleine intervention, toussota-t-il.

— Ça n'est arrivé qu'une seule fois ! protesta-t-elle amusée. Je prends des potions de réveils maintenant.

— Encore ? tu avais dit que tu allais arrêter, on ne sait pas les effets à long terme que ça peut avoir sur toi, reprocha-t-il.

— J'ai soigneusement réfléchi à tout ça, il n'y a pas de danger, j'ai confiance en mon pouvoir.

— Le force pas trop non plus, grommela-t-il attentionné . Comment vont les Weasley ? La petite Rose se porte bien ?

— Ils sont tous fous d'elle, s'amusa Lucie, les trois derniers les ont épuisés alors une petite fille et en plus le premier bébé de Hermione et Ron, c'est l'apothéose du bonheur.

Lucie regarda son bras droit, sa famille s'était bien agrandie depuis Poudlard. James, Albus dont elle était la marraine tout comme celle de Dominique. Plus ceux qui n'étaient pas sur son bras droit mais qu'elle considérait quand même comme sa famille : Victoire, Louis et Rose.

Les dimanches dans la maison familial étaient remplis de cris de joie et d'allégresse. D'enfants qui courraient dans tous les sens. De bonheur, à l'état pure.



_________________________________

Qui se souvient de la fameuse famille Greengrass ? 

Le Pouvoir Solitaire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant