Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 30 pdv Lucie

- Ce n'est pas exactement la même ambiance que la classe de Sibylle, fit remarquer Lucie en se plaçant derrière la petite table sur un gros coussin.

- Ça y ressemble comme deux gouttes d'eau, contredit George outré. On a passé une heure à tout mettre en place exactement à l'identique.

Il avait réussi à reproduire la classe de Sibylle avec perfection, juste pour elle. Parce qu'ils savaient qu'elle voulait avoir des nouvelles de son petit frère.

- Pour être identique ça l'est, approuva-t-elle en continuant de contempler la pièce. Mais l'atmosphère est différente...

- Je savais qu'on aurait dû mettre un peu de Xérès, reprocha Angelina avec regret.

- Non ce n'est pas ça, s'amusa Lucie. Vous ne pouvez pas vous en apercevoir mais ce n'est pas seulement grâce à la mise en place que Sibylle parvient à avoir des prédictions à la demande, l'atmosphère y est pour beaucoup.

- On n'a pas fait brûler les bonnes herbes ?

- Si, si, au contraire elles sont parfaites mais je parle des énergies qui se sont accumulées durant toutes ses années, toutes les prophéties même minimes qui ont vues le jour dans la classe, c'est ça qui en fait un endroit propice pour développer le troisième œil. Des élèves qui n'avaient jamais vraiment eu le don de voyance peuvent le développer en entrant dans sa classe.

Ils semblèrent déçus d'avoir fait tous ces efforts pour rien mais le visage de Fred s'éclaira avec joie.

- Tu fais des rêves prémonitoire toutes les nuits, tu dors dans cette chambre, donc la pièce a dû garder en mémoire cette atmosphère ! Non ?

- En théorie, c'est possible, envisagea Lucie pensive. Mais ça ne fait pas longtemps qu'on habite ici...

- Sauf que tu es prédisposé à la divination, intervint George avec la même frénésie, l'énergie que tu dégages doit être plus puissante non ? en tant que Sol ?

- Ça se tente quand même ! approuva Fred joyeusement.

- Oui ça se tente, confirma-t-elle amusée par leur réaction, mais sortez de là, vous allez brouiller les bonnes ondes !

Ils s'exécutèrent immédiatement en refermant la porte derrière eux.

Lucie prit de profondes et grandes inspirations afin de se concentrer. Elle s'appliqua à penser à la marque de son petit frère et, non pas à deviner sa position actuelle, mais à deviner sa position future. La Sol passa sa main droite à trois reprises au-dessus de la sphère puis la gauche à deux reprises en inversant le sens. La boule de cristal s'activa aussitôt.

Elle vit le visage de son petit frère s'inscrire dans le cristal. Les lieux où il avait été mais n'était déjà plus. La forêt de Dean, le Terrier... La Sol se concentra. Le Futur, elle voulait voir le futur, seulement le futur. Elle poursuivit l'expérience en s'appliquant intensément.

Au bout d'un temps, elle fut prise d'une irrésistible envie de poser sa main sur la surface du verre, bien qu'il ne soit pas coutume de le faire. Dans le même temps, son corps tout entier lui cria de tout arrêter, d'éteindre les bougies, d'ouvrir les rideaux et de partir les rejoindre dans le salon, comme si elle n'avait jamais tenté quoi que ce soit. Elle n'avait pas à savoir, elle ne voulait pas savoir. Il valait mieux tout arrêter, ne pas continuer.

Malheureusement, la tentation fut trop forte et elle n'écouta pas son intuition qui lui avait pourtant si servi par le passé. Sa main entra en contact avec le cristal froid qui agit comme un électrochoc, lui arrachant un cri douloureux. Comme une profonde brûlure.

- Lucie ! cria Fred en entrant immédiatement alarmé par son cri. Qu'est-ce qui se passe ?

Il était suivi de George et d'Angelina. Comme elle ne répondit à aucun d'eux, ils analysèrent eux-mêmes la situation. Sa main sur le verre était solidement accrochée, son visage leur offrait une expression de souffrance intense. George tenta de briser le contact avec le cristal mais sa chaire y était fermement fixée, comme soudée. Elle ne faisait plus qu'un avec le verre prenant même légèrement les mêmes caractéristiques que lui.

- Luce, parle-moi, dis-moi ce que tu vois, exhorta Fred en essayant de la faire revenir parmi eux.

Mais Lucie était incapable de répondre tant ce qu'elle voyait était horrible, plus terrible que tout ce qu'elle avait pu vivre jusqu'à présent. Des visages, cinq visages, cinq de ses marques, cinq de ses amis. Ils étaient figés, comme endormi, certains les yeux ouverts, d'autres les yeux fermés, immobiles, inertes, morts.

- Non, murmura-t-elle concentré sur un visage, non, non, NON ! cria-t-elle plus fort au moment où elle réussissait à lâcher la boule. Non ! Pitié, non...

- Luce ! répéta-t-il de nouveau en tentant de la calmer.

- Pas ça, non, pas ça ! continuait-elle alarmée.

- Lucie revient ! pria Angelina avec angoisse.

Fred prit son visage dans ses mains, yeux dans les yeux et prononça son surnom une nouvelle fois. Cela la fit réagir et elle revint complétement dans le présent, des larmes s'écoulèrent de ses yeux et elle supplia son compagnon du regard, pas lui, pas lui.

- Ça va aller, assura-t-il avec une conviction étonnante, ça va aller.

Il la prit dans ses bras et elle s'accrocha à lui de toutes ses forces. Pas lui, pas lui.

- Qu'est-ce que tu as vu ? demanda-t-il en la berçant.

Il ne cherchait pas à la brusquer mais seulement à mettre ses idées au clair comme après ses cauchemars. George et Angelina restèrent en retrait ne sachant pas vraiment quoi faire. Lucie ne répondit toujours pas.

- Luce, mon cœur, tu sais que tu peux tout me dire...

Pas tout, non. Pas ça en tout cas.

- Luce...

- Le bébé, déclara-t-elle finalement en sortant le premier mensonge crédible qui lui vienne à l'esprit, il va... il va mourir.

Fred se figea un instant avant de la serrer encore plus fort contre lui.

Ça va aller, ne cessa-t-il de répéter encontinuant de la bercer, ça va aller. 

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Question 30 : description physique de .... : Il parle d'une voix traînante, a les cheveux d'un blond presque blanc, un teint très pâle, les yeux gris métallique et un nez en pointe.