Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 34 pdv Lucie

Lucie était allée à l'interrogatoire de Percy pour être sûr qu'il ne lui soit fait aucun mal. Elle n'avait rien dit à Molly pour ne pas l'inquiéter. Finalement le Weasley n'avait couru aucun danger. Le fait qu'il ait complètement coupé les ponts avec sa famille ses derniers mois avait contribué en sa faveur. Mais, en le suivant à son travail, Lucie s'aperçut qu'il s'interrogeait beaucoup sur le bien-fondé de ses actes. Peut-être était-il en train de revenir à la raison ?

Cela plaisait beaucoup au jumeau, de savoir que leur grand frère n'était pas complètement fou.

Ils avaient été placés dans une chambre à l'étage, juste à côté de celle de George. Tante Muriel estimait que les jumeaux faisaient trop de bruit et devaient se tenir le plus éloigné d'elle, ce qui n'était pas pour leur déplaire. Ginny, quant à elle, avait hérité de la chambre attenante à celle de leur tante et pouvait l'entendre ronfler toutes les nuits.

Lucie et Fred profitait d'un léger temps de répit rien qu'à eux, maintenant qu'ils vivaient avec tout le monde, en hors la loi. Comme dans leur appartement, l'un dans les bras de l'autre. C'était leur position favorite quand ils n'étaient que deux.

— J'ai parlé avec Charlie...

— Il va bien ? s'enquit-elle immédiatement.

Elle n'avait pas eu le temps d'aller le voir dernièrement et Fred et George s'étaient proposé pour lui rendre visite. Lucie leur avait ouvert une porte avant d'aller à l'interrogatoire de Percy.

— Il est bien caché, lui apprit-il. Il m'a demandé comment tu te portais avec le bébé.

C'était la première fois qu'il reparlait du bébé avec elle. Il en profita pour poser de nouveau sa main sur son ventre comme il le faisait avant qu'il n'apprenne que son fils allait mourir.

— Il n'a pas eu l'air d'être au courant... continua-t-il doucement.

— Je ne lui ai pas dit, confia Lucie.

— Ça, c'est parce que tu mens... souffla-t-il dans son oreille, l'air à la fois joyeux et triste.

— Non.

— Et tu mens encore, s'amusa-t-il.

— Non.

Mais en disant cela elle ne se rendait que coupable de mensonges.

— Notre bébé va vivre, assura-t-il avec assurance.

— Ma vision dit autre chose, contredit-elle.

— Oui, confirma-t-il, elle dit autre chose que ce que tu nous as dit. Tu n'as jamais vu notre bébé en danger de mort. Tu ne nous l'aurais pas dit autrement. Connaître la date de mort de quelqu'un ne fait que précipiter sa chute...

— C'est différent, tenta-t-elle d'expliquer en désespoir de cause, le bébé n'est même pas encore là donc de vous dire qu'il va mourir n'aura aucune conséquence.

— Si parce qu'il ne va pas mourir, insista-t-il en la serrant dans ses bras. Sinon tu en aurais parlé à Charlie et tu as dit toi-même qu'il serait le meilleur ami du petit Teddy qui n'est même pas encore né.

— Mon intuition a pu me tromper...

— Non, contredit-il, sinon on aurait une fille du nom d'Aisline.

— Aisline ? reprit-elle étonnée, je trouve ça très jolie.

— T'as vu ? ça lui ira trop bien, je voulais t'en parler mais tu as dit que ce serait un garçon, alors j'attendais d'en trouver un autre meilleur...