Chapitre 38 pdv Lucie

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— Elle est dans le bureau, indiqua son assistant en lui tendant un dossier.

Lucie s'en saisit en ôtant son tablier de l'autre main. Elle lui indiqua quelques tâches à effectuer pendant qu'elle serait en rendez-vous et il partit s'en acquitter immédiatement.

— Bonsoir, Miss Greengrass, salua-t-elle en entrant, excusez mon retard, j'ai dû opérer un patient en urgence et je n'ai pas pu me libérer plus tôt.

— Ce n'est rien, je n'ai pas attendus longtemps, fit-elle en souriant doucement.

Cette femme avait l'air plus que distinguée. De long cheveux blond soigneusement peignée, une tenue irréprochable, des gants, des bijoux. La véritable représente d'une famille de sang pur.

— J'ai ici les résultats de vos examens qui confirme votre malédiction, commença Lucie sans détour.

Inutile de laisser planer le suspense, à voir la réaction de son visage ce n'était pas une surprise.

— Quand ont commencé les premiers symptômes ? interrogea-t-elle.

— J'ai eu quelques maux de tête l'année dernière, confia-t-elle d'une voix bien douce. Je venais d'avoir un enfant, je ne pensais pas que c'était important... ils se sont empirés mais mon mari et moi-même avons commencé à nous inquiéter que lorsque ceci... est apparue.

En disant cela, elle retira ses gants qui laissèrent entrevoir des doigts noircis.

— Cela n'a de cesse de se propager... indiqua-t-elle devant l'air intrigué de Lucie.

La Sol tendit la main et toucha celle de sa patiente. Sa peau était glacée comme l'était celle de Dumbledore. Morte ou mourante.

— Vous avez commencé à prendre un traitement, devina Lucie.

— Mon mari a préparé des potions, indiqua-t-elle d'une voix hésitante.

— Pourquoi ne pas avoir consulté immédiatement ? s'enquit Lucie en notant l'avancement de la marque.

— Nous avons pensé que ce n'était pas très grave, nous ne voulions pas attirer l'attention sur nous... Nous pensions... nous pensions que personne ne voudrait me prendre en charge.

Lucie sentit immédiatement qu'elle ne lui disait pas tout mais décida que la meilleure chose à faire était d'attendre qu'elle se décide d'elle-même à parler.

— Il me faut la liste complète de ce que vous prenez, des échantillons si possibles, indiqua Lucie. En fonction, je pourrais soit les améliorer soit les changer complètement. Avez-vous une idée de la manière dont cela a pu arriver ?

— Nous pensions à un empoisonnement, quelqu'un a pu vouloir...

Elle ne termina pas sa phrase et ses joues rosirent légèrement. Sa famille devait probablement faire partie des mangemorts pour qu'elle puisse penser à un motif de vengeance.

— Il s'agit bien d'un empoisonnement du sang mais il est peu probable qu'il vous ait été administré par une tierce personne. Ce genre de symptômes est plutôt généralement causé par un objet, avez-vous pu entrer en contact avec un objet ancien touché par la magie noire ?

Encore une fois, ses joues se mirent à rosir et elle baissa les yeux.

— Je ne suis pas là pour vous juger, commença Lucie posément, quoi que vous me disiez maintenant, je vous soignerais, soyez-en assurée.

Elle n'hésita qu'un instant avant de s'élancer.

— Mes grands-parents possédaient une grande « collection » d'objet de ce genre, nous avons décidé de tout jeter avant la naissance du bébé. C'est peut-être à ce moment-là mais j'aurai senti quelque chose, non ?

— Parfois c'est indolore, contredit Lucie. Le sorcier choisi de rendre sa malédiction détectable ou non. Elle a pu être posée sur cet objet il y a des années, vous n'étiez pas forcément visée.

Elle hocha la tête, peu convaincu. Soudain, ses yeux se révulsèrent d'horreur.

— Ça a pu se propager à mon bébé ? Si c'était avant sa naissance quand il était dans mon ventre?

— Je ne pense pas, rassura Lucie immédiatement, à cette époque c'était tellement superficielle que ça n'a pas dû passer au fœtus. Le sorcier qui l'a conçu a sans doute fais en sorte qu'on ne puisse l'accuser de rien en rendant les effets indétectables et infimes... une si petite dose ne doit pas pouvoir le contaminer... Vous l'avez allaité ?

— Le premier mois uniquement.

— On peut faire des examens pour être certain qu'il ne présente aucun symptôme, conclu Lucie. Mais s'il ne présente aucun de vos symptômes, il n'a pas lieu de s'inquiéter.

De nouveau, elle hocha la tête, toujours soucieuse du bien-être de son enfant, comme toute mère. Un silence plana un instant. Il fallait aborder le sujet maintenant, le sujet qui suivait toute malédiction.

— Mme Greengrass, si une malediction peut être retardée, elle peut difficilement être retirée...

— Oui, je sais.

— Je ne peux pas vous donner une indication concernant le temps qu'il vous reste, ni si elle finira par vous tuer.

— Je sais.

Elle resta neutre mais déterminée.

— On dit que vous êtes la meilleure, que vos pouvoirs dépassent ceux des plus puissants médicomages... Je... Je veux que mon fils grandisse avec sa mère. Est-ce que vous pouvez faire en sorte qu'il grandisse avec sa mère ?

— Je ferais tout mon possible, affirma Lucie sincèrement.

Elle ferait tout ce qu'elle serait en mesure de faire, elle pouvait le lui assurer.

Ensemble, elles fixèrent un nouveau rendez-vous prochainement. Sa patiente se leva en lui disant au revoir, hésita un instant avant d'ouvrir la porte.

— Mon mari pourra venir avec moi ? demanda-t-elle la voix oscillante.

— Bien sûr.

Elle ne sembla pas se satisfaire de cette réponse, mordant ses lèvres sous le stress puis déballa ce qu'elle avait sur le cœur.

— Mon mari s'appelle Drago Malfoy, fit-elle en la fixant.

— Il est le bienvenu, assura Lucie sans ciller.


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Je suis à jour dans le défi d'écriture du Nanowrimo, mais je triche un peu... (Chuuut 🤫) 


PS : Quand il n'y a pas de date au début du chapitre, ça veut dire que l'année reste la même que dans le chapitre précédent ! 

Le Pouvoir Solitaire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant