Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 21 pdv Lucie

— Lucie ! s'exclama Andromeda en la voyant arriver. Merlin soit loué !

— Que se passe-t-il ? s'inquiéta-t-elle. C'est Teddy ?

Elle avait reçu un appel de la mère de Tonks au beau milieu de la nuit et s'était empressée d'y répondre tant il était rare qu'une telle chose arrive. D'une autre pièce, on entendait le petit Ted pleurer.

— Je ne sais plus quoi faire, se lamenta-t-elle, chaque mois c'est la même chose ! Je ne voulais pas te déranger...

— Vous ne me dérangez jamais, contredit-Lucie en se précipitant dans la pièce.

Elle était inquiète de l'état de Teddy même si elle savait, par sa marque, qu'il n'était pas blessé. Il semblait rouge de colère, c'était en tout cas la couleur de ses cheveux qui viraient aussi parfois au marron ou au noir.

— Mon petit Teddy, tenta-t-elle d'apaiser en le prenant dans ses bras. Que t'arrive-t-il ?

Mais il continuait de pleurer et sa grand-mère à côté de lui avait les larmes aux yeux.

— Ça dure depuis que la nuit est tombée, expliqua-t-elle la voix tremblante mais assez fort pour que Lucie puisse l'entendre. Depuis sa naissance, tous les mois, c'est la même chose...

— Pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ? Il a peut-être quelque chose de grave.

— J'ai eu peur...

— De quoi donc ? s'enquit Lucie en berçant Teddy qui ne s'arrêtait pas.

— C'est la pleine Lune, fit-elle, tous les mois, à la pleine lune, il pleure sans interruption.

Lucie se figea un instant, légèrement inquiète.

— A la pleine Lune ? répéta-t-elle pour être sûre d'avoir bien entendu.

— Au début, j'ai pensé que c'était juste une coïncidence, mais il est tellement calme les autres nuits... tu penses que ça a un lien ?

— Si Teddy était un loup-garou, il se serait déjà métamorphosé, contredit Lucie, mais peut-être qu'il ressent certain effet de la pleine Lune... On va trouver une solution. Tu peux aller chercher Aisline ? Elle est sur mon lit, j'ai laissé la porte ouverte.

Andromeda s'exécuta immédiatement et Lucie déposa Teddy sur le canapé pour l'examiner. Elle posa ses mains sur son front et se connecta à sa marque pour être certaine qu'il ne soit pas blessé. Les cris et les gesticulations de Teddy ne l'aidaient en rien mais elle finit tout de même par s'assurer qu'il n'avait rien physiquement.

— Elle ne dormait pas, indiqua Andromeda en entrant de nouveau dans le salon avec Aisline.

— Je sais, s'amusa Lucie, elle a crié pendant quelques heures et maintenant elle n'arrête pas de me sourire.

— Elle ne dort donc jamais ? fit Andromeda amusée. Tu trouves quelques choses ?

— Il n'est pas malade, ni blessé donc ça a peut-être un lien... il faudrait que je demande à Bill si cela lui arrive également.

Elles ne remarquèrent pas tout de suite qu'elles avaient pu se parler sans que les cris ne les forcent à hurler. En réalité, à l'instant même où Aisline était entré dans son champ de vision, Teddy avait immédiatement cessé de pleurer et ces cheveux s'étaient teintés de roux.

— Quand ce n'est pas un c'est l'autre, fit-elle remarquer en référence à la dernière fois où Teddy avait stoppé la crise d'Aisline.

— On dirait des jumeaux, rajouta la grand-mère.

Elles les regardèrent se sourire mutuellement et s'attendrirent devant ce spectacle. Ils avaient la complicité de deux frères et sœurs alors même qu'ils n'avaient pas de lien de parenté. Andromeda avait raison, ils ressemblaient à des jumeaux. Lucie imaginait très bien Fred et George être aussi proche l'un de l'autre dans leur enfance comme elle les avaient vu l'être ces dernières années.

Peut-être pourrait-elle demander à Molly ? Des souvenirs d'enfance des jumeaux, leurs habitudes, leurs premières farces. Ce serait l'occasion de se rappeler de bon souvenir.

— Tu as toujours autant l'air épuisé, remarqua Andromeda peinée. Je suis désolée de t'avoir fait venir au beau milieu de la nuit pour rien...

— Non, contredit Lucie, vous pouvez m'appeler à n'importe quel moment et c'était important. Maintenant, on sait qu'Aisline peut l'empêcher de pleurer. Il faut que j'aille voir Bill, peut-être qu'il lui arrive d'être agité les soirs de pleine Lune.

— Ça peut attendre demain, tu ne vas pas le réveiller maintenant, regarde comme ils sont calmes ! Profites-en pour dormir un peu, s'ils ne veulent pas dormir, ils se divertiront au moins l'un et l'autre.

Les deux ne faisaient même plus attention à elles tant ils gazouillaient ensemble. Lucie aurait pu se priver de sommeil rien que pour les regarder mais elle devait admettre qu'Andromeda avait raison. Une fois n'est pas coutume, elle était complètement épuisée. Elle n'avait beau travailler que deux heures par jour, celles-ci étaient éreintantes, sans parler des heures de sommeil manquées à cause des crises nocturnes d'Aisline.

— Tu peux prendre la chambre d'amis, lui indiqua-t-elle en voyant qu'elle cédait à sa proposition. Je vais les surveiller.

Lucie accepta et leur fit un bisou sur le front à tous les deux. Andromeda n'eut pas besoin de lui montrer le chemin, Tonks lui avait déjà fait une visite complète lors de sa première venue.

Elle entra dans la chambre en trainant des pieds, n'ayant pas la force de les lever. Lucie s'assit sur le lit en poussant un long soupir. Elle avait eu peur pour Teddy et espérait grandement que la situation ne se dégrade pas. Il s'agissait peut-être juste d'une coïncidence.

— Tu es là ? demanda-t-elle le plus doucement possible.

Elle attendit quelques petite secondes avant de commencer sa petite conversation. C'était toujours la première chose qu'elle faisait lorsqu'elle se retrouvait seule.

— Tu as vu comme ils sont beaux ensembles ? Je sais que j'avais dit que notre petite fille serait un petit garçon, mais, au moins, je ne me suis pas trompée en disant qu'elle et Teddy seraient les meilleurs amis du monde. On aurait dû parier, conclut-elle en souriant.

Leurs petits paris lui manquaient. Qui arriverait en retard ? Lequel des deux aurait la pire note ? Lequel d'eux trois arriverait à se taire le plus longtemps ? Le nombre d'étoile filante qu'ils verraient en une nuit. Le nombre de but qu'elle mettrait en un match.

— La dernière fois, poursuit-elle, j'ai essayé d'imaginer la maison dans laquelle ils seront à Poudlard. Je n'ai pas réussi. C'est sans doute à cause des bracelets. Je sais, ce n'est pas très bien de les garder, mais au moins je ne vois rien et je ne fais pas de cauchemar.

Elle marqua une dernière pause en s'allongeant sur le lit, sans même déranger les couvertures.

— Un jour je serais capable de les retirer pour de bon et de tout supporter... mais pas tout de suite... pas tout de suite.

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C'est toujours super encourageant de se lever le matin et de voir plus de 60 notifications parce que des personnes ont découvert l'histoire et la dévore en quelques jours en aimant chaque chapitre! ça me fait énormément plaisir de voir que l'histoire plait auprès des nouveaux arrivant comme de ceux qui sont là depuis un moment ! Merci à vous tous !