Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 42

Seule dans la forêt, Lucie s'efforça de faire le vide dans sa tête. Vigilance et concentration. Se défendre jusqu'à ce qu'ils soient assez prêts d'elle pour expulser son souffle. Vigilance et concentration.

Il était minuit moins cinq. Elle avait juste eu le temps de transplaner jusqu'à la limite des protections de Poudlard, là où, dans quelques instants, une horde de mangemorts allait débarquer en nombre. Elle espérait qu'ils soient assez nombreux pour que son plan fonctionne. Dès qu'ils comprendraient qu'elle jouait les appâts, ils se laisseront avoir moins facilement.

Lucie posa une main sur son ventre et décida d'y apposer un sort de dissimulation ainsi qu'un bouclier. Rien ne serait de trop pour protéger Noah.

Minuit moins une. Cette-fois-ci ce fut Fred qui lui envoya un appel, non pas de détresse mais d'amour. Un appel d'adieu. Le dernier.

Elle eut le temps de verser une larme et les cris des mangemorts se firent entendre.

De là où elle était, Lucie pouvait voir les éclairs des baguettes fendre l'air vers le château. Prêt d'elle ce ne fut pas des sorciers qui débarquèrent mais, contre toute attente, des détraqueurs... Elle les voyait passer en nombre au-dessus d'elle, glissant sinistrement vers le château. Sans lui accorder la moindre attention.

La Sol sentit toutes ses marques lui picotait le bras, signe qu'ils étaient tous en danger où qu'ils se trouvent dans le château. Ils avaient besoin d'aide.

Avec détermination, Lucie prit soin donner à ses mains leur couleur argenté. Elle pensa à Fred, ses baisers, ses caresses, leur première rencontre, ses rires, ses joies, ses peines et elle parvint à garder le bonheur que lui apportait ses souvenirs. Elle ressentait encore très bien l'odeur de ses cheveux, sa main sur son ventre. Elle pensait au bonheur qu'ils auraient eu à être parents. Elle s'imagina dans quelques années, Fred en vie, avec leur fils. Un petit roux comme eux, que son père porterait sur ses épaules. Elle se vit jouant au Quidditch en famille.

Lorsque les détraqueurs arrivèrent vers elle, elle souriait. Ils étaient attirés par son bonheur trop éclatant et s'entassaient en nombre auprès d'elle sans toutefois pouvoir l'approcher. Son patronus était trop puissant, trop aveuglant pour eux.

Ce sortilège eut deux points positifs : le premier, les détraqueurs semblaient avoir perdu tout intérêt pour les sorciers de Poudlard, le second, sa couleur argentée lui permit d'indiquer précisément sa position, attirant les mangemorts jusqu'à elle.

Elle les entendit avant de les voir, sentant leur excitation à sa vue.

— La sœur de Potter !

— Il faut la capturer !

— C'est la sœur de Potter !

Lucie ne put s'empêcher de sourire en sachant qu'ils courraient droit vers leur perte. Son plan fonctionnait, elle faisait un bien trop bel appât pour tous ses mangemorts assoiffés de sang et de pouvoir. Les premiers sortilèges à son encontre fusèrent de toutes parts mais aucun ne l'atteignit repousser par le bouclier que Lucie mit en place instantanément.

Rapidement, ils l'encerclèrent, le sourire aux lèvres, poussant des cris de joies. Ils étaient sûr de l'avoir bloqué, de l'avoir à leur merci. Ils n'avaient plus qu'à appeler le seigneur des ténèbres et la lui servir sur un plateau d'argent.

Lucie attendit qu'ils soient tous assez prêt, se défendant de leur sortilège dans le même temps. Son patronus exerçait toujours son pouvoir de protection contre les détraqueurs. Elle compta jusqu'à trois, tentant d'obtenir le plus d'impact, le plus de sorciers puis elle déclencha sa crise. Tout ce qui se trouvait à moins de cinq mètres d'elle fut anéanti. Les mangemorts qui se trouvaient au-delà affichèrent une mine surprise, croyant que leur prédécesseur avait simplement disparu. Ils s'empressèrent de les remplacer.

Le manège put durer trois fois avant qu'ils ne comprennent le piège. Ils décidèrent de rester à bonne distance d'elle et les sortilèges plurent de tous côtés. Mais Lucie était également capable de lancer des maléfices puissants atteignant ceux qui étaient hors de porté de ses crises.

L'un d'eux lança un sortilège juste à ses pieds qui fit relever la terre comme une bombe, une pierre creusa une entaille sur sa joue et Lucie eut pour seul réflexe de rajouter un sort de protection sur son ventre. Elle ne voulait courir aucun risque pour le bébé.

Seulement, une marque commença à la brûler plus que les autres, non pas parce qu'elle était en danger mais parce qu'une personne était en train de mourir, la forçant à arrêter ses assauts. Qui ? Lequel d'entre eux ? Le premier mort, parmi tous ceux qui allaient y rester. Au moment, où la mort la frappa elle poussa un cri sourd, refoulant la douleur du mieux qu'elle le put.

— Gweny... sanglota-t-elle sans que personne d'autre qu'elle ne puisse l'entendre.

Lucie tenta de se détacher de la douleur de Gwenda, dont la vie quittait son corps peu à peu avec une extrême lenteur. Un médicomage pourrait peut-être lui sauver la vie mais personne n'était assez prêt. Alicia... qu'allait dire Alicia ?

— Pardon, souffla-t-elle.

Elle avait l'impression de l'abandonner tout en sachant qu'elle n'aurait certainement rien pu faire pour la sauver. Les blessures étaient sans doute trop importantes pour qu'elle y survive.

Les mangemorts profitèrent de cet instant de faiblesse pour revenir prêts d'elle mais elle ne les laissa même pas l'effleurer. Elle déclencha sa crise à de nombreuses se reprises, se déplaça pour les prendre par surprise, revenant sur ses pas. Chaque mangemort qu'elle tuait était une chance de plus pour ses amies de vivre. Peut-être même une chance de sauver Fred.

Bien qu'elle soit clairement avantagée par ses pouvoirs, aucun d'eux n'abandonnaient. Ils étaient même rejoints par d'autre créature magique. Chacun restant constamment à bonne distance d'elle, cherchant une faille quelconque à exploiter.

Et la faille ne tarda pas à arriver.

La marque de Fred se mit à brûler et, presque aussitôt, toutes les douleurs du monde se déversèrent dans l'ensemble de son corps. Elle le savait, elle le sentait. Plus aucun doute n'était possible. Plus aucun espoir, rien d'autre que la douleur qui survient d'un coup, sans prévenir. Un coup de poignard. Après ça, impossible de continuer de se battre, impossible de vivre. Elle aimerait elle aussi mourir, faire cesser cette souffrance qui la traverse de part en part.

Le crie qu'elle poussa ne fut pas aussi sourd que celui qu'elle avait lancé pour Gwenda. Celui-là, elle ne pouvait pas le retenir, impossible de ne pas relâcher cette peine qui l'envahissait soudainement. Son patronus s'assombrit, perdant sa plus grande source de bonheur. Les combats semblèrent s'arrêter un instant, tous les sorciers cherchant l'origine de ce cri de douleur qui venait de toute part, comme la voix de Voldemort quelques temps plus tôt.

Puis tout reprit de plus belle, comme si rien ne s'était passé, comme si Fred ne venait pas de mourir. Pourquoi, pourquoi les autres ne s'en rendaient-il pas compte ? Lucie, elle, le savait.

Fred était mort et Lucie n'aurait pas pu dire si c'était aussi son cas, elle ne ressentait plus rien, rien à part la douleur. A la fois physique et mentale, comme si on venait de lui arracher une partie d'elle-même. Son cœur, son âme. Elle s'effondra au sol, le visage baigné de larmes qui ne cessaient de couler. Elle ne pouvait faire que cela, pleurer. Pleurer jusqu'à s'assécher complètement, vider son âme jusqu'à la dernière goutte. Elle n'avait plus de cœur, son cœur était mort.

Plus rien n'avait d'importance, rien sinon rester assise ici. Elle ne voulait plus rien faire, il n'y avait plus rien à faire.

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Sans surprise j'ai réussi à oublier de poster hier ( en fait je suis rentrée très tard et je me suis dit que je ne verrais pas vos réactions en direct si j'allais dormir juste après)

Donc voilà, suspens terminé, je m'en veux si vous saviez 😂 je veux pas voir Fred mort non plus 😭 désolééééé....

Question n°42 : qui est la traductrice de l'édition moldu des contes de Beedle le Barde ?