Chapitre 29 pdv Lucie

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Ni une ni deux, le week-end suivant, toute la famille s'était de nouveau réunie mais cette fois-ci pour réparer ce qui avait été brisé.

— Fais attention ! siffla Ginny en voyant George retirer les aiguilles une à une.

— Bien sûr que je fais attention ! rétorqua-t-il vexé. J'ai plus d'expérience que toi dans ce genre de chose, ok ?

— Vos expériences sont parfois le fruit de parfait hasard, lui rappela-t-elle, on ne peut pas compter sur le hasard ici, pas vrai Harry ?

— Non, c'est sûr, indiqua celui-ci avec prudence.

Mieux valait ne pas contredire Ginny, surtout quand celle-ci avait raison.

— Quand on aura retiré les aiguilles, indiqua Bill en lisant les instructions sur le parchemin que Percy avait eu d'un ami, on pourra atteindre le mécanisme.

— Cette montre pointe vraiment vers toi, s'étonna Percy en testant la montre de Fred dans tous les sens.

— Evidemment, il n'a pas fait les choses à moitié mais, en vérité, l'aiguille pointe vers le pendentif, lui apprit Lucie en le lui montrant.

— C'est extrêmement complexe, poursuivit Hermione à côté de Bill, je ne pensais pas qu'il y aurait eu autant de sortilège mais l'intérieur ressemble en tout point à une horloge moldu de ce que je peux voir sur ce dessin.

— Dépêche-toi de retirer toutes les aiguilles, George, intervint Angelina, sinon on va y passer toute la journée !

— Rends-moi la montre avant de la casser, prévint Charlie en la reprenant des mains de son frère.

Il l'avait récupéré quand il gardait Lucie, pour être sûr de toujours pouvoir la retrouver.

— Faut savoir, je dois faire vite ou je dois faire attention ? nargua George en poursuivant son œuvre.

— Les deux ! dirent Ginny et Angelina au même moment.

— Ron passe-moi donc une aiguille, je vais la dupliquer, expliqua Arthur en s'asseyant à table ses lunettes sur le nez.

— Or ou argent ? demanda Ron en inspectant le petit tat qui se formait à côté de George.

— Peu importe, on pourra toujours changer la couleur plus tard, répondit son père en tendant la main.

Ron s'empara de la première de la pile et la lui donna, s'attablant avec lui pour superviser son œuvre. Il s'agissait de l'aiguille de Ginny dont la petite bouille enfantine souriait largement.

— Molly, chérie, s'interrogea Arthur, tu veux qu'on en profite pour mettre à jour les photos de tout le monde ? Ginny ne devait pas avoir plus de six ans sur celle-ci...

— J'adore cette photo, soupira Molly en venant voir par-dessus son épaule, non je préfère les garder comme-ça, pas vous ?

— Ça me va aussi, je suis trop beau gosse sur la mienne, pérora George avant de recevoir une tape sur la tête, non seulement de Ginny mais aussi d'Angelina. Méchantes !

— Tu peux lui en donner une de ma part aussi, s'il te plait ? demanda Lucie qui était à l'autre bout de la pièce.

Comme elle n'avait pas demandé précisément à l'une ou à l'autre de s'exécuter, les deux ne se firent pas prier.

— Aie ! Mais ça ne va pas ! s'indigna-t-il en souriant. On pourrait avoir du soutien dans cette famille ?

— Non, répondirent Bill, Charlie, Percy et Ron dans un haussement d'épaule synchronisé qui fit rire l'assemblé.

George offrit une grimace à ses frères en les traitant tout bas de traître mais il continuait de sourire.

— Moins fort ici ! prévint Fleur qui arrivait de l'étage, je viens à peine de réussir à endormir Aisline !

— Tu n'as pas allumé le mobil ? comprit Lucie.

— Non, je voulais passer un peu de temps avec ma filleule, avoua Fleur dans un sourire, je lui ai lu l'histoire que ma grand-mère me lisait quand j'étais petite.

Les yeux de Fleur brillait d'amour maternelle et Lucie comprenait parfaitement pourquoi. Depuis quelques temps déjà, Elle et Bill essayaient, sans succès, d'avoir un enfant. Ce n'était pas faute d'avoir essayé tous les remèdes possibles. Lucie voyait bien la peine que cela causait à son amie de ne pas pouvoir être mère.

Elle observa Fleur rejoindre son mari et celui-ci l'embrasser sur le front avec tendresse.

— Tu as choisi une photo ? demanda Harry en la sortant de ses pensées.

— Presque, j'en ai sélectionné deux pour lesquels j'hésite encore.

Elle lui montra les deux photos. Ils avaient passé la journée d'hier à mitrailler Aisline de tous les côtés afin de produire la photo parfaite pour sa toute nouvelle aiguille.

— Celle-ci, trancha Harry sans hésitation, c'est celle où on voit le mieux ses yeux.

— Je suis d'accord, approuva Lucie tendrement. C'est bon, Arthur, j'ai la photo !

Ron vint jouer le facteur avant qu'elle ne se déplace pour déposer la photo à son père. Il était en train de graver le prénom de sa petite fille à l'aide de sa baguette, un travail minutieux qui demandait de la concentration.

— Ne fais pas de faute d'orthographe, prévint Ron en plaisantant.

— Le mécanisme est en vue ! je répète : le mécanisme est en vue ! s'exclama George pour tout le monde.

— Ne crie pas comme ça, tu vas la réveiller ! gronda Molly en venant observer l'intérieur de l'horloge.

Suivant les instructions que leur dictaient Bill et Hermione, le mécanisme fut remis en marche à grand renfort de sortilège. Heureusement, aucune pièce n'avait dû être changée, il suffisait juste de relancer l'engrenage. Une à une, George remis en place toutes les aiguilles jusqu'à qu'il ne reste plus que celle de Fred. Il la laissa de côté en silence et d'un dernier coup de baguette fit repartir l'horloge. Toutes les aiguilles, sans exceptions, se retrouvèrent pointées sur la même direction : à la maison.

Le tic-tac familier se mit à rugir de nouveau avec force. Tout le monde se regarda avec un sourire, poussé par le sentiment d'avoir accompli un travail remarquable.

Arthur et Molly posèrent un regard attendri sur leur progéniture et leur partenaire, se souvenant sans doute de chacun de leurs grands moments comme des plus insignifiants. Bill vint enlacer Fleur dans son dos, posant les mains sur un ventre qui ne porterait peut-être jamais d'enfant. Charlie et Percy échangèrent une blague qu'ils furent les seuls à comprendre. George lança un regard victorieux à Angelina qui lui répondit d'une pichenette sur le nez

Hermione rejoignit Ron et effaça une légère petite tâche sur son nez en souriant amoureusement.

Ginny s'assit sur les genoux de Harry en lui donnant un baiser passionné. D'un geste délicat, celui-ci vint emmêler une mèche de ses cheveux dans ses doigts.

Lucie ferma les yeux en prenant une grande inspiration. Elle imagina Fred dans son dos qui respirait l'odeur de sa peau comme il aimait le faire. Dès qu'elle eut la sensation d'être pleinement dans ses bras, à cet instant précis, elle put sourire, comme tous les autres. 

Le Pouvoir Solitaire - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant