Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 39 pdv Lucie

Pour conserver le secret médical, Lucie ne prononça pas un seul mot aux Weasley de sa nouvelle patiente. Pas étonnant qu'elle ne se soit pas présentée sous son vrai nom avec tout ce qu'on disait sur eux ces derniers temps. Lucie ne lisait plus les journaux depuis longtemps, mais les rumeurs circulaient dans tout l'hôpital.

Des histoires de retourneurs de temps et de retour du seigneur des ténèbres. La Sol ne leur prêtait guère attention, son pouvoir lui faisait clairement comprendre que rien de tout cela n'était vrai. Le seigneur des ténèbres était mort, enterré et plus jamais il ne pourrait revenir.

— Tu veux encore un peu de pudding, Lucie chérie ? demanda Molly.

— Non merci, Molly, c'était vraiment délicieux mais je dois y aller, contredit Lucie à contre-coeur.

A ces mots, Aisline releva la tête, le regard horrifié. Elle détestait quand sa mère partait aussi longtemps. Une semaine c'est plus que ce qu'elle ne pourrait supporter. Elle déposa tous ses jouets pour courir dans ses bras.

— Ne pars pas, maman ! supplia-t-elle.

— Ce n'est que le temps de cinq dodos mon trésors, ça va passer très vite !

Lucie ne pouvait pas faire autrement, cette conférence magique sur les malédictions arrivaient à point nommé. Elle avait besoin de se renseigner auprès d'experts du monde entier.

— Non, ça va être horriblement long ! contredit-elle très sérieusement. Emmène-moi avec toi !

— Tu m'abandonnerais ? intervint George en faisant preuve d'un désespoir sinistre. Tu n'oserais pas faire ça à ton parrain préféré ?

Il arracha un sourire à la demoiselle en simulant une douleur sans équivalence.

— Je veux rester avec maman, répéta-t-elle finalement en se blottissant un peu plus contre elle.

— C'est dommage ça... soupira Lucie.

— Oui, vraiment dommage... poursuivit George sur le même ton.

— On va devoir tout annuler, enchaina Lucie.

— Oui, fit George dramatiquement, Andromeda devra trouver quelqu'un d'autre pour garder Teddy... moi qui me faisait une joie d'avoir les deux petits monstres en même temps...

Aisline se releva automatiquement, bien attentive aux paroles que son parrain venait de prononcer. Un sourire radieux éclaira son visage. Une seule chose pouvait la détourner du départ imminent de sa mère.

— Teddy est rentré ! s'exclama-t-elle au comble du bonheur. Quand ça ? Pourquoi vous ne me l'avez pas dit !

— Parce que c'était une surprise, intervint Molly amusée. Tu es contente ?

— Oh oui ! s'enthousiasma-t-elle en sautant au coup de sa grand-mère.

Teddy était partie pour voir de la famille du côté de son grand père. Cela faisait deux semaines qu'Aisline se lamentait nuit et jour d'être aussi loin de son frère de cœur.

— Il va venir ici ? demanda-t-elle.

— On ira le chercher demain, expliqua George, après mon travail.

— Et il restera ici avec toi toute la semaine ! indiqua Molly.

— Toute la semaine ! répéta-t-elle émerveillée.

Plus aucune trace de tristesse ne subsistait sur le visage de sa fille quand elle lui dit au revoir.

George l'accompagna jusqu'à la gare et ils passèrent ensemble le mur invisible de la voie 5¾. Il avait insisté pour l'accompagner et poussait sa valise à toute allure entre les allées.

— Je m'attendais à un autre type de quai, commenta George en grimaçant suite à l'aspect identique au quai 9¾.

— Tous les quais se ressemblent, s'amusa Lucie. Quand j'ai pris la voie 7½ j'ai vraiment cru que je retournais à Poudlard !

— Mais là c'est différent ! Tu t'envoles pour Tokyo ! Un train qui est un portoloin, j'aurai pensé qu'il mettrait un peu plus de décoration, en mode bienvenue dans l'espace ! annonça-t-il déçu.

— Tu devrais suggérer l'idée au contrôleur de la gare, s'amusa Lucie. Tu as pris ta décision ?

— Et si j'attendais que tu reviennes ? s'angoissa-t-il.

Elle ne l'avait pas vu aussi inquiet depuis longtemps. C'était sans doute pour cette raison qu'il avait tant tenu à l'accompagner. Pour qu'elle le rassure ou lui dise de tout abandonner. Allait-il, oui ou non, demander Angelina en mariage ?

— Ce serait ridicule d'attendre, l'occasion est parfaite, contredit-elle. Vous vous aimez et ce serait bête d'attendre plus longtemps. Evidemment, ce genre d'engagement n'est pas une obligation mais si tu en as envie et qu'Angelina aussi n'hésites plus et fonce !

Il lui offrit un sourire penaud.

— Qu'est-ce qu'il en penserait ? S'il était encore là ? demanda-t-il doucement.

— La question ne se poserait pas, il t'aurait dit de le faire il y a trois ans déjà et tu l'aurais fait, répondit Lucie avec assurance le faisant sourire. Aisline m'a demandé si elle pouvait être la demoiselle d'honneur, elle a adoré le faire pour Harry et Ginny et encore plus pour Ron et Hermione, elle y pense tout le temps.

George s'amusa de cette découverte.

— Si Angie dit oui, promit-il, j'irais immédiatement lui demander si elle veut bien être notre demoiselle d'honneur.

— Si Angie dit non, intervint-elle magnanime, offre-lui une glace à la framboise car tu lui briseras le cœur si elle ne peut pas le faire.

— Ça pourra peut-être faire changer d'avis Angelina si elle se met à pleurer, pensa-t-il sérieusement avant de lui faire un clin d'œil.

— Si Angie dit non, reprit Lucie plus doucement, alors ça ne changera rien à votre amour, elle sera toujours là pour toi et tu seras toujours là pour elle, d'accord ?

Il acquiesça vivement, comme s'il était redevenu un enfant. George remarqua son petit sourire moqueur et vint lui faire des chatouilles en représailles puis il l'a pris dans ses bras.

— Fais attention à toi là-bas, souffla-t-il, n'accepte pas de proposition d'emploi au salaire exorbitant et ne te fais pas kidnapper par un sorcier qui veut te voler tes pouvoirs.

— J'essaierai, s'amusa-t-elle. Toi, prends soin de ma fille et demande à Angie de t'épouser !

— Les deux tâches les plus faciles du monde, s'enthousiasma-t-il ironiquement.

Lucie monta dans le train et déposa sa valise dans le premier compartiment disponible. Elle fit un signe de la main à George quand le train démarra et une minute plus tard le train fut entièrement transporté sur un autre point du globe en continuant sa course comme si rien ne s'était passé.