Le Pouvoir Solitaire - Tome 2

Chapitre 23 pdv Lucie

Le soir du nouvel an, devant les yeux indiscrets de tous les Weasley, il s'était passé quelque chose de tout à fait spectaculaire. Les douze coups de minuit avaient sonné et, au moment où tout le monde se souhaitait une bonne année, chacun s'était tu au fur et à mesure, bouche grande ouverte pour admirer le spectacle. Et quel spectacle !

Molly en aurait pleuré de joie et, si Lucie s'était d'abord retenue d'applaudir, George ne s'en était pas privé. Il avait arrêté en voyant Ginny s'interrompre pour le fusiller du regard sans perdre pour autant le rouge de ses joues. Harry et elle venait de s'embrasser. Spontanément, un peu comme leur tout premier baiser.

Harry était tout aussi rouge qu'elle mais il avait, tout comme Ginny, le sourire jusqu'aux oreilles. Lucie voyait déjà leur mariage se profiler à l'horizon et s'extasiait comme elle l'avait toujours fait pour ce qui concernait Harry. Ils formaient un si joli couple tous les deux et cela faisait tellement longtemps qu'ils se regardaient l'un l'autre.

Maintenant, Harry ne se languissait que d'une chose, la prochaine sortie à Pré-au-Lard. Ron et lui ne parlaient plus que de cet évènement imminent. Programmant leur congé sur cette seule et unique date qui paraissait bien trop loin à leur goût.

— Tu crois qu'il faudrait qu'on utilise du Polynectar ? demanda Harry à Ron.

Il en avait plus qu'assez d'être constamment épié lors de ses sorties.

— Les filles ne pourront pas en prendre et tout le monde sait bien qui elles sont, ça ne servirait à rien, contredit Ron pensif.

— Si Hermione était là, elle trouverait une solution, ajouta Harry l'air abattue.

— Je déteste ça, grommela Ron en fronçant les sourcils.

Lucie, qui les entendait du salon, ne put s'empêcher de sourire. Ils avaient l'air d'être deux garçons complètement perdus maintenant qu'Hermione et Ginny leur avaient été enlevé par la plus monstrueuse de toutes les choses : l'école.

— On pourrait leur dire de nous retrouver à la Cabane Hurlante ?

— On ne fait pas plus romantique comme lieux de rendez-vous, se moqua Harry avec sarcasme.

— Ou alors on pourrait utiliser le passage secret de la taverne de Sanglier ? il est toujours relié à la Salle sur demande ?

— On peut faire ça ? s'enthousiasma Harry.

Lucie n'entendit pas la réponse de Ron car quelqu'un venait de sonner à la porte d'entrée et elle se leva avec précipitation pour ouvrir. Ne laissant ni à Harry ni à Ron le temps de réagir.

— Salut, Lu ! s'exclama George dès qu'elle lui ouvrit la porte.

Il entra avant que Lucie ne l'y invite en la gratifiant d'un clin d'œil.

— Salut mon frère ! Salut mon beau-frère ! s'écria-t-il en voyant Ron et Harry.

Le visage de Harry se couvrit de rouge mais il lui retourna quand même son salut.

— Je pensais que vous ne travailliez pas, aujourd'hui ? s'étonna George.

— Tu ne serais pas venu si tu avais su ? rétorqua Ron moqueur.

— Clairement pas. Les deux seules personnes qui m'intéressent ici sont Aissy et Lu, avoua George très sérieusement mais en terminant par un sourire. D'ailleurs, où est ma filleule ?

— Dans son parc, intervint Lucie, Teddy est là aussi. Andromeda avait un rendez-vous important, aujourd'hui.

— Qui les garde cet aprem ? s'enthousiasma-t-il. Je suis dispo !

— Non tu ne l'es pas, rouspéta Lucie amusée, tu dois rouvrir la boutique lundi, tu as des tas de choses à faire. Je ne sais même pas pourquoi tu es là !

Il lui fit une petite moue de chien battue mais Lucie ne céda pas. La boutique avait été fermé pendant trop longtemps déjà.

— Il faut bien que quelqu'un les garde quand tu seras au travail ? tenta-t-il en dernier recours

— A ton avis, rétorqua Ron, on est ici pour quoi ?

George lui offrit une moue profondément choquée.

— Tu voudrais les confier à eux ? s'horrifia-t-il. Mais ils vont les tuer !

— Non, ils s'en sortiront très bien, assura-t-elle bien décidée à ne pas se laisser avoir par ses propos. Où tu en es à la boutique ?

George ne répondit pas, l'air boudeur, les sourcils froncés, et préféra se rendre près d'Aisline qu'il jugea beaucoup plus accueillante. Lucie le suivit non sans avoir jeté un regard aux deux garçons avant. Ils découvrirent Aisline et Teddy en pleine conversation totalement incompréhensible qui ne prirent même pas la peine de s'arrêter pour regarder le nouvel arrivant.

George s'abaissa près du parc pour les observer à loisir. Il semblait les contempler avec admiration tout en étant perdu dans ses pensées. Il avait l'air d'être à mille lieux d'ici.

— Tu vas bien ouvrir la boutique lundi, hein ? s'enquit Lucie en observant sa réaction.

— Oui... marmonna-t-il dans un haussement d'épaule.

— Alors, il faudrait peut-être que tu prépares la réouverture, proposa-t-elle doucement.

— Je serais prêt... affirma-t-il sur le même ton.

Il y avait quelque chose qui n'allait pas, Lucie aurait pu le jurer. Elle posa sa main dans ses cheveux pour les lui décoiffer ce qui au moins pour résultat de le faire sourire.

— Qu'est-ce qui t'arrive, George ?

Il tourna sa tête vers elle, l'air tout triste.

— Est-ce que tu vas retourner vivre avec Charlie ? lâcha-t-il.

— Pourquoi est-ce que je ferais ça ? s'enquit-elle.

— Maman dit que tu ne vas pas rester chez Harry et que tu penses aller autre part... s'attrista-t-il.

— C'est le cas, mais je n'irai pas en Roumanie.

— C'est vrai ? s'enthousiasma-t-il les yeux plein d'espoirs.

— Oui, j'imaginais plutôt l'Australie, on dit qu'ils sont très tolérants là-bas envers les Sol.

Le visage de George se décomposa et Lucie ne put retenir un rire.

— Je plaisante ! le rassura-t-elle et elle le vit pousser un soupir de soulagement.

— Idiote ! s'amusa-t-il en respirant un bon coup comme s'il avait retenu son souffle.

— Je vais rester à Londres.

— D'accord, acquiesça-t-il rapidement, trop rapidement.

— George, je ne pars pas, assura-t-elle.

Il lui offrit un sourire.

— T'as plutôt intérêt, souffla-t-il et Lucie compris qu'elle avait réussi à le rassurer.