Chapitre 72

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Je regarde Denis un peu surprise. Je me demande bien ce qu'il a prévu. Je mentirais si je disais que je préférais ce voyage au ski plutôt que passer du temps avec lui.

- Ne me regarde pas comme ça. Dit-il.

- Comme quoi ?

- Comme si j'étais la huitième merveille du monde.

Je me mets à rire sans le vouloir. Denis me suit également et se met à rire lui aussi. J'ai d'ailleurs plus l'impression que ce sont des rires de décompression. Nous sommes tous les deux fatigués par nos problèmes et nos vies et pourtant, on essaie quand même d'être ensemble malgré tout.

- Tu peux me dire ce que tu as prévu du coup ?

Il détache alors sa ceinture et tourne alors la tête vers moi. Je fais de même toujours un sourire plaquée au visage.

- J'ai prévu plein de choses Diviya. À toi de me dire celles que tu veux faire ou pas.

J'intercepte le regard malicieux de Denis. Je sais pertinemment que sa phrase est lourde de sous entendus mais heureusement ou malheureusement pour moi je n'arrive pas à vraiment me les imaginer.

- J'aimerai... aller au cinéma.

- Ok, je rajoute ça sur la liste. Quoi d'autre ?

J'essais de réfléchir à tout allure. Il a l'air de plutôt bonne humeur alors je veux en profiter.

- Passer une soirée avec toi, Paloma et John quand ils reviendront.

- On fera ça plutôt avant qu'ils partent au ski.

- Oui d'accord. Et après je sais pas. Dis-moi toi c'était quoi tes idées ?

Pendant un instant, j'ai la drôle d'impression de voir un éclair traverser ses pupilles. Un sourire léger apparaît également sur son visage, c'est ce sourire que j'arbore quand je me mets à penser à lui. C'est dans ces moments que je me rends compte que je suis vraiment amoureuse. Il finit par reprendre la parole.

- Rien que te voir c'est suffisant pour me faire plaisir. T'es la seule qui me donne envie de vivre cette putain de vie Diviya. Et pour ça, je t'en serais à jamais reconnaissant.

Je reste scotchée face à ce qu'il vient de me dire. Je ne saurais comment décrire ce que je ressens en l'entendant prononcer les mots les plus beaux qu'on ne m'ai jamais offerts. Être le bonheur d'une personne c'est le plus cadeau qu'on puisse faire à quelqu'un. Se sentir importante aux yeux de celui dont est amoureux c'est encore plus beau.

Je ne réfléchis plus vraiment. J'ai d'ailleurs arrêté de réfléchir depuis que Denis est entré dans mon coeur. A cet instant, je suis sûre. Sûre à mille pour cent. Que c'est lui et personne d'autre. Que dans toute ma vie, j'en aimerai jamais un autant que lui.

Je m'approche donc naturellement de lui puis tends mes deux mains pour en déposer les paumes contre ses joues. Il a les joues toutes chaudes. Mes mains quant à elles sont glacées, cette différence et en même temps cette complémentarité nous ressemble. Différents mais complémentaires.

Ses yeux se ferment à mon contact et j'en profite pour m'approcher encore plus de lui jusqu'à ce que mon visage ne soit qu'à quelques centimètres du sien. Puis, comme une grande, je dépose mes lèvres sur les siennes et l'embrasse.

Je ferme mes yeux à mon tour et Denis m'embrasse en retour. Ce baiser est tellement doux et si précis. Comme si on souhaitait s'appliquer à décrire par ce geste ce que notre cœur hurle.

Je l'aime.

Je suis folle amoureuse de lui et c'est merveilleux.

Après quelques minutes, nous finissons par nous détacher l'un de l'autre. Son visage reste sérieux contrairement au mien qui déborde de joie, j'en suis sûre. Depuis quelques temps, j'ai remarqué quelque chose. Quand nos conversations sont aussi intenses, j'ai l'impression de décrocher une émotion particulière chez Denis.

C'est de la tristesse.

Et j'ai beau me dire que c'est sûrement sa façon à lui d'exprimer ses sentiments, au fond de moi je sens qu'il y'a quelque chose que je manque.

J'aimerais tellement pouvoir savoir ce qui se trame dans sa tête.

- Ça va ? Demandé-je.

- Ouais.

Je m'apprête à renchérir mais il m'interrompt.

- Allez, je pense que c'est le moment que tu rentres.

Là, c'est clair comme de l'eau pure. Il me cache quelque chose. Il détourne son regard du mien puis ouvre sa portière avant de sortir de la voiture. Je fais de même allant alors le rejoindre.

Le soleil s'est couché depuis un bon moment maintenant, mais la lune éclaire merveilleusement les yeux verts de Denis. J'essaie d'aller chercher mes réponses là dedans. Je lève le regard en essayant de comprendre cette tristesse qui a soudainement transformé son humeur plutôt enjôleuse à la base.

Elles sont brillantes, de larmes et d'émotions. Denis cherche encore à détourner ses yeux de moi en balayant la rue déserte autour de nous. Mais c'est trop tard, je vois qu'il est sur le point de lâcher une larme et ça me fend le coeur. Je n'aime pas le voir comme ça.

Il baisse finalement le regard sur moi et cette fois-ci, elle lui échappe. Cette larme qui semble aussi lourde que du plomb. Elle ruisselle le long de son visage à une vitesse folle.

Je me précipite pour attraper les deux mains de mon Denis tout en tentant de savoir pourquoi il est dans cet état.

- Dis-moi qu'est-ce qui t'arrive ...

J'essaie de parler doucement comme si ça l'aiderait à mieux se livrer mais au lieu de me répondre il sourit et me surprend en me prenant dans ses bras puissants.

Je me retrouve là joue contre son torse et les mains derrière son dos. Je veux rester ainsi jusqu'à qu'il aille mieux.

- Je t'aime, Vi.

Mon cœur explose. J'ai l'impression d'avoir mal entendu pendant quelques secondes mais quand il le répète une seconde fois puis une troisième, je comprends qu'il est sincère. Qu'il le ressent vraiment et que c'est la première fois qu'il se livre autant à moi.

- Je t'aime aussi Denis Hernandez.

Nous restons dans les bras l'un de l'autre n'osant pas se détacher de cet apaisement totale. C'est fou, on m'aurait dit il y'a quelques mois que je tomberais folle amoureuse d'un garçon de 22 ans, j'aurais rigolé au nez de cette personne. Maintenant, c'est la chose la plus rationnelle, la plus forte et la plus réelle que je n'ai jamais ressenti. C'est si puissant et en même temps si fragile.

Nous finissons par nous éloigner un petit peu de sorte que nos regards se croisent de nouveaux. Denis rapproche alors son visage du mien et je me mets sur la pointe des pieds pour répondre à son baiser.

- J'oublierais jamais ce moment. Dis-je ensuite.

J'obtiens finalement un léger sourire me réchauffant le cœur.

- J'espère bien.

« Sometimes looking in his eyes makes me feel like the most lucky girl in this world. Other times, I  just know that nothing lasts forever but unfortunally I wanna be his forever.

Will I be ? »

Hffmbx.

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