Chapitre 18

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-Donc  je vis avec un coloc plutôt gentil mais très fêtard.

- Ça fait de l'ambiance. Remarquai-je.

- Oui mais crois-moi qu'à la longue je sens que ça va commencer à m'énerver. T'as de la chance que tes parents habitent dans le coin.

- Oui c'est un avantage. Dis-je en prenant une bouchée de salade.

- Tu as des frères et sœurs ? Me demande Adam.

- Oui un frère et une sœur.

Je n'ai même pas réfléchis pour répondre à sa question. Pour moi mes deux frères et sœurs ce sont eux : Aless et Amber.

Anil et Jaï furent mes frères à un certain temps mais depuis le jours où j'ai compris qu'aucun d'eux n'a jamais tenté de me retrouver, ils ont tout simplement perdu ce statut.

En repensant à eux, une boule vient se former dans le fond de ma gorge et j'essaie de contenir mes émotions pour éviter de faire fuir Adam qui m'a l'air si gentil.

-  Moi, j'en ai pas. Des fois je me dis que c'est mieux ainsi mais d'autres fois quand je vois la complicité que certains ont avec les leurs, je me dis que j'ai peut être raté quelques chose.

- Certains amis peuvent faire l'objet de frères ou sœurs des fois. Remarqué-je.

- C'est vrai mais au fond ce n'est pas le même sang, tu vois ?

- Je vois.

Amber et Aless n'ont pas le même sang que moi non plus et pourtant ce sont mes frères et sœurs. Ils m'ont toujours soutenu quoi que je fasse.

Nous finissons alors de manger puis Adam me demande mon numéro de téléphone pour nous contacter en cas de problème pour les cours.

Je lui donne volontiers avant de quitter le réfectoire et me diriger vers la bibliothèque.

C'est drôle, j'ai l'impression de ne jamais avoir eu autant de connaissance dans un établissement scolaire que cette année.

Je finis par arriver à la bibliothèque et je m'empresse de chercher une place en face d'une fenêtre pour travailler. J'ai toujours détesté l'ambiance assez froide et stressante des bibliothèques mais lorsqu'on est dans son petit cocon en face d'un paysage extérieur, tout change.

On a l'impression de travailler dehors, c'est très agréable.

Pendant près de deux heures, je rattrape l'ensemble de mes cours et je réussis même à commencer les exercices de la semaine prochaine.

Je décide finalement de rentrer chez moi vers seize heures trente.

Je m'approche alors de l'arrêt de bus, ce dernier ne devrait pas tarder d'ailleurs. J'en profite pour sortir mes écouteurs et me replonger dans ma petite bulle mais une silhouette apparaît dans mon champ de vision.

Je lève la tête pour tomber sur le beau visage remplie de tache de rousseur de Jessy.

Je décide de prendre sur moi et de l'ignorer mais apparemment ce n'est pas ce que souhaite la principale concernée.

- Tu m'ignores ?

Je décide de retirer mes écouteurs sachant très bien que je ne manquerais pas à sa conversation.

- Oui. Répondis-je honnêtement.

- Alors c'est bon t'arrive à la fac, tu te fais de nouveaux amis grâce à moi je précise et tu m'ignores ?

- C'est toi qui a provoqué tout ça, pas moi.

Elle baisse la tête sans doute parce que j'ai raison. Ce sont ses fameuses révélations qui ont détruit notre amitié.

- Tu verras, Paloma fait semblant avec toi ainsi que John et Hernandez.

Ça c'est vraiment un coup bas de sa part.

- Tu as tort. Paloma est une personne en or et John ce n'est pas mon ami, c'est seulement le copain de Paloma.

- Tu vois c'est ça ton problème, t'es naïve et tu penses que chez tout le monde se cache une part de gentillesse, c'est ça qui finira par te détruire Vivi.

- Ne m'appelle plus Vivi ! Et je n'ai plus rien à entendre de toi Jessy...

Je décide d'arrêter là cette conversation. Je n'ai rien à lui dire et je ne veux plus rien entendre d'elle. Jessy m'a beaucoup trop déçue et je serais stupide d'écouter ses paroles.

Une voiture finit par s'approcher de nous, coupant court à notre pseudo conversation. Il s'agit d'une Chevrolet noire qui m'est maintenant familière.

La fenêtre s'abaisse lorsqu'elle arrive à notre niveau et je reconnais la voix qui interpelle Jessy :

- Tu montes ?

Cette dernière acquiesce avant de me lancer un sourire étrange et de monter dans la voiture de Denis.

Alors c'était ça son but ? Essayer de me narguer en montant dans sa voiture ?

Je ne vois pas en quoi ça pourrait me déranger. Je sais très bien que ces deux là se côtoient depuis un petit moment maintenant.

Je m'apprête à me lever pour prendre mon bus quand j'aperçois Jonathan s'approcher de moi.

- Je te ramène ?

Je mets plusieurs secondes avant de bien comprendre sa proposition.

- Pourquoi ?

- T'as l'air d'attendre le bus pour rentrer chez toi non ?

- Oui mais enfin tu ne m'apprécies pas pourquoi tu voudrais m'aider encore une fois ?

Il sourit face à ma remarque. Qu'est-ce qui lui prend ?

- On va dire que je suis de bonne humeur. Alors c'est oui ou c'est non ?

Je me lève finalement en acceptant. Ça ira plus vite en voiture.

- Merci.

Nous nous dirigeons vers le parking de la fac et je ne peux m'empêcher de m'interroger sur sa soudaine bonne humeur.

-Est-ce que t'as besoin de quelque chose ? Demandé-je.

- Non. Pourquoi tu me demandes ça ?

- Encore une fois, ça me parait vraiment trop bizarre que tu m'adresses la parole.

- Tu me prends vraiment pour le dernier des cons, c'est ça. Dit-il en ouvrant la porte du côté conducteur.

- Non mais enfin peut être un peu. Dis-je sérieusement.

- J'en étais sûr. Allez monte.

Je décide de monter avant qu'il ne change d'avis et ne me laisse ici mais ce n'est pas pour autant que je suis sereine.

hffmbx.

Trésor d'une vie (T1 + T2)  | En pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant