Trésor d'une vie (T1 + T2) | En pause

22

La première chose que j'entends, c'est son souffle. Il est si proche, on dirait qu'il effleure réellement mon oreille.

- Allô ?

Aucune réponse.

- Denis ?

Toujours le silence, mais son souffle persiste. Alors je me tais à mon tour, laissant simplement le téléphone contre mon oreille. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas raccroché, et encore moins pourquoi je reste muette comme une idiote, mais je le fais.

Cela ne dure pas plus d'une minute avant que l'appel se termine comme il a commencé, dans le silence.

J'ouvre ensuite mes messages et décide de lui écrire :

Tout va bien ?

Sa réponse ne se fait pas attendre.

Ouais. Toujours d'accord pour ce soir à 19 heures ?

Je lui réponds que c'est bon, puis range mon téléphone dans ma poche avant de rejoindre le petit salon. Je remarque immédiatement l'absence de mes deux frères dans la pièce, mais j'entends leurs voix provenant de la chambre où se trouve Rama.

Alors que je m'apprête à les rejoindre, je m'arrête net en entendant mon prénom.

- Tu penses qu'elle réussira ?

- Non, et je suis de son côté. Elle ne pardonnera jamais à notre mère, et honnêtement Anil, moi non plus.

- Tu sais très bien pourquoi notre mère l'a abandonnée, Jaï.

- Je le sais, mais ce n'est pas à moi de le lui dire.

Mon cœur bat la chamade, et je finis par reculer et m'éloigner de la pièce. Je me dépêche d'enfiler mes chaussures, puis quitte l'appartement sans un mot.

Qu'est-ce que c'était que ça, bon sang ?

Mon chauffeur Uber arrive enfin et je monte à l'intérieur, toujours déboussolée. Jaï... ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas vu son visage rassurant. Et je découvre maintenant que mes deux frères biologiques connaissent la raison pour laquelle j'ai été abandonnée par Rama ?

La confusion m'envahit. Comment se fait-il qu'ils sachent quelque chose que je ne connaissais pas moi-même ? Une multitude de questions tourbillonnent dans ma tête pendant le trajet en voiture.

Après avoir rejoint la garderie, je m'occupe des enfants avec un esprit troublé. Leurs sourires sont un réconfort momentané, mais mes pensées reviennent sans cesse à ce début de journée et à la façon dont elle va se terminer.

Je finis par rejoindre les casiers pour récupérer mes affaires. En sortant de la garderie, je m'apprête à prendre mon téléphone pour demander à John de venir me chercher, mais une voiture s'arrête juste en face de moi.

Naturellement, les souvenirs de mon enlèvement et de l'entrepôt me reviennent en mémoire. Je m'éloigne rapidement dans la direction opposée, sentant mon cœur s'emballer dans ma poitrine. Soudain, j'entends le bruit d'une porte qui se referme.

Oh non, pas encore !

Je ferme les yeux un instant, ma main se pose instinctivement sur ma poitrine, et c'est là que sa voix résonne :

- Diviya ? Hé tu comptes te barrer où comme ça ?

Je m'arrête nette et fait volte-face.

- Espèce de malade ! L'insulté-je.

Il se met à sourire comme si me surprendre l'amusait.

- Quoi qu'est-ce que j'ai fais encore ? Lâche un Denis amusé en s'approchant de moi.