Le téléphone sonne une fois de plus, marquant déjà le dixième appel. Je résiste à la tentation de répondre, déterminée à ne pas céder aux appels incessants de Denis Hernandez, même si nous avons conclu un accord. Je suis chez moi, en sécurité, alors pourquoi insiste-t-il autant ? N'est-ce pas suffisant que je doive déjà mentir à John à cause de son travail perturbant ?
Je souffle en posant mon téléphone sur la table de chevet près de mon lit. Je saisis une serviette et commence à sécher mes cheveux. D'une manière ou d'une autre, j'ai réussi à convaincre John. Il semblait plus apaisé en partant, mais moi, je ne vais pas bien du tout. La culpabilité s'ajoute à mon fardeau déjà lourd, enfoui au plus profond de mes entrailles. Je ne peux m'empêcher de penser au moment où la mission de Denis sera enfin terminée et qu'il retournera à sa vie, tandis que moi, je retrouverai la mienne sans mensonges ni promesses vides.
Je viens de promettre à mon meilleur ami que je lui parlerai de chaque obstacle qui se dressera sur mon chemin, tout comme Denis m'avait promis de ne pas m'abandonner. Et devinez quoi ? Je ne suis pas si différente de lui finalement. Les promesses vides semblent être notre spécialité.
Je lance violemment la serviette dans la salle de bain et me laisse tomber sur mon lit. Et voilà, l'onzième appel ! Onze appels en si peu de temps, c'est insensé. En trois ans, il n'a pas réussi à composer mon numéro, et maintenant il n'hésite pas à me harceler pour ses propres intérêts !
Espèce d'égoïste !
Dans l'obscurité de ma chambre, je me glisse sous mes draps, cherchant désespérément le sommeil. J'en profite également pour mettre mon téléphone en mode silencieux. Peu importe combien de fois il appelle, je ne suis pas d'humeur à lui répondre. Je préfère me plonger dans le calme de la nuit, en espérant que les soucis et les promesses vides s'estompent, ne serait-ce que pour quelques heures.
Je me retrouve soudainement allongée sur le sol glacé d'une pièce sombre et chaotique, entourée de cartons délabrés et de vêtements en lambeaux. Une terreur indescriptible s'empare de moi alors que je réalise que je suis de retour à cet endroit maudit. Mon estomac se noue d'angoisse, et je tente de me relever, mais mes jambes refusent de répondre. Je me recroqueville sur le lit miteux, fermant les yeux avec force, priant pour que ce cauchemar prenne fin. Mais leurs voix méprisantes résonnent à mes oreilles, signalant leur présence. Mon corps se fige d'horreur.
Je sens les doigts glacés de l'un d'entre eux effleurer ma peau nue, provoquant des frissons de dégoût qui parcourent mon être. Je lutte de toutes mes forces pour le repousser, mais je suis impuissante, submergée par leur puissance écrasante. Le cauchemar continue, plongeant mon esprit dans les ténèbres les plus profondes de l'effroi.
Je me réveille en sursaut, le souffle court et les draps collés à ma peau moite. Mon corps tout entier est encore agité par l'emprise de ce cauchemar troublant qui s'est immiscé dans mes rêves.
Bon sang, encore ces satanés cauchemars. Ils sont revenus, comme des ombres du passé qui refusent de me laisser en paix. Des souvenirs douloureux qui se répètent sans cesse dans mon esprit, me rappelant les horreurs que j'ai vécues.
Je me redresse, passant une main lasse sur mon visage, tentant de me convaincre que tout cela est bel et bien derrière moi, que je ne vivrai plus jamais de telles épreuves. Mais la peur persiste, insidieuse, comme un poids sur mes épaules, me rappelant que les cicatrices du passé sont toujours présentes.
Je me décide finalement à me lever et à descendre pour me chercher un verre d'eau. Le liquide frais glisse dans ma gorge, apaisant peu à peu les traces du cauchemar qui m'oppressait. Jetant un coup d'œil par la fenêtre, je constate que la nuit est paisible, me donnant envie de m'évader un instant.
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Trésor d'une vie (T1 + T2) | En pause
Storie d'amoreJe m'appelle Diviya Taller. Un prénom très cambodgien pour une américaine n'est-ce pas ? Ma vie c'est mon épreuve et chaque jour, je lutte pour oublier ces douleurs qui me tourmentent depuis mes six ans. J'ai été abandonné par ma maman, Rama. En p...