43 : Hell

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Deux semaines plus tôt

Ma tête repose doucement contre la froide vitre, tentant de détourner mes pensées des sombres eaux dans lesquelles je viens de m'embarquer. L'obscurité enveloppe la scène, mais l'aube pointe à l'horizon, tandis que je suis confinée dans la voiture d'un étranger se proclamant être mon oncle. Son récit était d'une telle minutie qu'il ne pouvait être pure invention. Ces détails intimes de ma vie passée étaient connus de personne, sauf mes frères, témoins silencieux des larmes versées par Rama quand l'homme que je considérais comme un père la tourmentait. Maintenant, je réalise que ma propre existence est la racine de cette tragédie. Je suis le fruit d'un amour interdit, la cause des tourments de Rama. Par moments, je me demande si je n'aurais pas dû naître.

Nous nous rapprochons d'une large allée bordée d'arbres sombres, et les timides rayons du soleil commencent à percer à travers les feuilles. Notre progression s'interrompt devant un portail massif.

Trois hommes, vraisemblablement des gardes, se tiennent devant la porte. L'homme qui me guide abaisse sa fenêtre, et sans échanger un mot, les gardes semblent le reconnaître, ouvrant ainsi notre passage. Nous avançons jusqu'à ce qu'apparaisse devant nous une immense demeure. Les détails sont difficiles à discerner, mais je ne peux ignorer la majestueuse fontaine au centre d'un rond-point, menant à une porte d'entrée gigantesque.

C'est à la fois une vision de beauté et d'intimidation.

Je jette un coup d'œil à ma montre, il est presque six heures du matin. Notre rendez-vous avec Zac et Alana est à 8 heures trente, j'espère être de retour d'ici là. Je ne veux pas rater ma chance de me venger.

Le véhicule s'arrête devant cette grande maison, et je descends en même temps que Sovann, l'homme à mes côtés.

Avant de monter les quelques marches qui mènent à l'entrée, Sovann m'arrête. Je me rapproche de lui, cherchant à comprendre.

- Diviya, je suis content d'avoir fait ta connaissance, et quoi qu'il se passe ensuite, je veux que tu te souviennes d'une chose : la vérité demande toujours des sacrifices.

Mon regard se durcit naturellement, et à ce moment précis, je commence à ressentir que peut-être, j'ai commis une erreur en venant seule, sans personne pour me soutenir. Malgré les heures d'entraînement avec Zac ces dernières semaines, je suis consciente de ma vulnérabilité. Je suis petite, pas particulièrement musclée, et j'ai mes faiblesses physiques, sans même parler de mes nombreuses vulnérabilités mentales.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? dis-je.

- Tu le découvriras par toi-même.

À peine a-t-il prononcé ces derniers mots que la porte s'ouvre sur une silhouette grande et imposante. Je ne parviens pas à distinguer la personne, puis les lumières s'allument, et son visage fait surgir en moi une haine que j'avais réussi à enfouir jusqu'à présent.

- Diviya Taller, je suis ravi de te voir ici. Bienvenue chez moi, déclare-t-il.

Les mots ne sortent pas de ma bouche. Sans vraiment réfléchir, je fais un pas en arrière, mais je bute contre un garde qui se tient droit devant moi.

C'est quoi ce foutoir ?

L'homme s'approche de moi, et un frisson de peur et de haine me parcourt lorsque sa main dodue relève ma tête.

Trésor d'une vie (T1 + T2)  | En pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant