Trésor d'une vie (T1 + T2) | En pause

20

Le lendemain, au petit matin, je me précipite à la porte de mon meilleur ami, frappant avec empressement. Son visage s'illumine de surprise en me trouvant à sept heures du matin devant sa porte, ravivant aussitôt ma culpabilité. Je déteste lui mentir, tout comme je déteste les disputes entre nous. Sans trop réfléchir, je me jette dans ses bras.

Cependant, mon élan le fait reculer légèrement sous mon poids, mais je sens enfin un de ses bras se refermer chaleureusement autour de mon dos. John a cette aura rassurante en lui, celle qui me rappelle inévitablement Aless. Leur tempérament se ressemble, tous deux étant à la fois protecteurs et sensibles.

- Diviya ? Qu'est-ce que tu fous ici ? me demande-t-il, tandis que j'entends la porte se refermer derrière moi.

- Je suis désolée pour hier, dis-je en me détachant de lui, captivée par ses yeux d'un bleu électrique vibrant.

John passe une main dans sa chevelure ébouriffée. On dirait que je l'ai tiré de son sommeil.

- Et aussi pour ce matin, ajouté-je.

Mon meilleur ami fronce les sourcils, ne comprenant visiblement pas à quoi je fais allusion.

- Il semble que je t'aie dérangé en plein sommeil.

Et c'est à ce moment-là que je réussis à lui faire esquisser un sourire. Ces sourires m'avaient tant manqué.

- C'est moi qui m'excuse pour hier, Diviya. Je n'aurais pas dû réagir comme ça. C'est ta vie, tu fais ce que tu veux avec qui tu veux, j'ai pas mon mot à dire.

Je le suis alors qu'il se dirige vers le salon.

- Bien sûr que tu l'as, tu fais partie de ma vie maintenant.

- C'est gentil, répond-il tout en allant mettre en marche la machine à café.

Je le suis dans la cuisine et m'appuie sur le rebord de l'îlot central en l'observant.

- T'es tout seul ?

- Ouais, mes parents sont presque jamais là. Ça me laisse le temps de réfléchir avec moi-même. C'est pas plus mal en fait.

J'ai tellement hâte qu'il revoie Paloma ce week-end. J'ai tellement hâte de le voir de nouveau heureux. Mon meilleur ami a vraiment perdu toutes ses couleurs ce dernier mois, et tout ça à cause de sa rupture avec Paloma. Peut-être que ça a aussi à voir avec le retour de mon fauteur de trouble.

John finit par me tendre un verre de jus de fruit frais, comme je l'aime, et je le porte à ma bouche.

- Tu vas chez Rama ce matin ?

Je hoche la tête et repose mon verre sur la table de travail.

- Et cet après-midi, tu bosses ?

- Exact, et toi ? Quoi de prévu aujourd'hui ?

- Tu veux dire, à part ma visite chez Hernandez ? Rien.

J'ai failli recracher le contenu de mon verre en entendant le nom de Denis.

- Quoi ? Comment ça ?

- J'ai quelques mots à lui faire passer.

Ça ne sent pas bon.

- John...

- Quoi ? T'en fais pas, je le toucherai pas, si c'est ça qui t'inquiète.

Mon meilleur ami me laisse dans la cuisine pour aller rejoindre les escaliers, et je le suis comme une ombre jusqu'en haut.

- C'est toi qui l'as dit, John. Denis, c'est notre passé. Passe à autre chose, ça ne sert à rien.

John s'arrête brusquement, et je manque de lui rentrer dedans lorsqu'il fait volte-face.