Quand les mots manquent, les larmes coulent. Quand la douleur frappe, le silence bourdonne mais quand la culpabilité apparaît rien ne la remplace. Elle vous prend sauvagement et vous tourmente jusqu'à ce que les nuits se transforment en longs moments sans sommeil. La perte de sommeil, c'est aussi quelque chose que je déteste au passage. Peut être pas autant que les cauchemars, mais quand même.
Aless a finit par s'en aller. Il a dit qu'il retrouverait des amis et qu'il y resterait pendant un moment. Je me doute que cette fois-ci, ce n'est pas John qu'il ira retrouver. Après tout, John lui a caché que je voyais Denis. Il a tous les droits de lui en vouloir.
Quant à moi, depuis qu'Amber est partie et que mes parents ont enfin décidé de quitter ma chambre, mon cerveau ne cesse de me repasser ma journée en boucle. Comme ce genre de boucle qui recommence encore et encore en enfer.
Je me sens coupable d'avoir cru mon frère sans coeur. Il a blessé Kate et c'est quelque chose de terrible mais alors que je pensais qu'il n'avait absolument plus rien à faire d'elle, j'avais tout faux. Mon frère croule sous les remords tout autant que Denis. L'un comme l'autre voudraient revenir en arrière et empêcher ce drame qui nous a tous un peu chamboulé. Quand je dis que le passé affecte profondément le futur, ce n'est pas qu'une simple phrase. C'est un fait dur mais purement vraie. Je suis ce que je suis parce que j'étais qui j'étais et je suis persuadée que si nous arrivions à tous effacer notre passé, comme si nous commencions un livre vierge, nous serions tous heureux et normaux. Aucun passé, aucun souvenir. Aucun souvenir, aucun traumatisme. Aucun traumatisme, aucune problème.
Je me perds dans mes pensées tout en regardant la petite horloge sur ma commode. Il est minuit douze. Demain, j'ai quelques cours et pourtant, je n'arrive pas à trouver le sommeil. J'ai beau changé de côté l'oreiller, me lever boire de l'eau, ou même regarder le plafond et compter mes moutons, je n'y parviens pas. Le sommeil est loin. Très très loin !
Un bruit soudain me fait brusquement pivoter la tête vers ma fenêtre. La lumière des lampadaires de ma rue éclairent légèrement ma chambre. Je me demande s'il y a d'autres personnes en ce moment même qui ne trouvent pas le sommeil eux non plus. Je me sentirais peut être un peu moins seule.
Encore ce bruit !
Un caillou vient de taper mon carreau. Je me lève assez surprise puis ouvre ma fenêtre. Je pense complètement rêver quand je le découvre juste en dessous de ma fenêtre. Il est dans notre jardin.
- Denis ?
- Diviya, putain pourquoi tu réponds pas à mes messages ?!
- Quoi ? Quels messages ?
Je vais attraper mon téléphone un peu désorientée. Je mets du temps avant de le trouver finalement sous mon oreiller.
4 Appels manqués de Denis et 6 nouveaux messages.
Je ne les lis pas mais me redirige vers la fenêtre.
- J'étais occupé cette après-midi, j'avais pas vu.
- Ok. Dit-il en baissant la tête.
Il est vraiment venu jusqu'à ma fenêtre pour s'assurer que j'allais bien ? Et comment il sait d'ailleurs que cette fenêtre était celle de ma chambre ?
- Pourquoi tu es venu ? Lui-demandé-je.
Il entreprend de nouveau de me regarder dans les yeux et un sourire en coin vient s'afficher sur son visage. Il est tellement beau.
- Parce que je voulais te voir.
Je souries naturellement. Ça me fait plaisir de l'entendre m'avouer ça.
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Trésor d'une vie (T1 + T2) | En pause
RomanceJe m'appelle Diviya Taller. Un prénom très cambodgien pour une américaine n'est-ce pas ? Ma vie c'est mon épreuve et chaque jour, je lutte pour oublier ces douleurs qui me tourmentent depuis mes six ans. J'ai été abandonné par ma maman, Rama. En p...