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- T'es parti sans rien dire hier. Je me suis dit qu'il s'était passé quelque chose de grave.

- Non, t'en fais pas, Jaï. J'étais juste en retard pour le boulot et j'ai pas voulu vous interrompre.

Je lui adresse un sourire rassurant, tout en ressentant une pointe de culpabilité pour mon mensonge. Je ne vais quand même pas leur avouer que j'ai surpris leur conversation sur la raison de l'abandon de Rama.

Nous discutons pendant quelques minutes, mais je lutte pour ne pas m'effondrer de fatigue. Après cela, Jaï a gentiment proposé de me déposer chez moi.

- Tu devrais rentrer un de ces jours, dis-je.

- Oh euh oui, ce serait avec plaisir. Mais ne te sens pas obligée, Diviya. Je ne voudrais pas m'imposer dans ta vie. Tu as tout à fait le droit de garder tes distances, je ne t'en voudrais jamais pour ça.

Et c'est ça qui fait sa différence avec Anil. Jaï a toujours eu ce regard compréhensif, cette compassion, et on s'est toujours entendus à merveille.

- Un jour, promis Jaï.

Je lui offre un sourire, puis je regagne ma maison en me massant les paupières. Je suis épuisée. Mes paupières sont si lourdes que je ne fais même pas attention à ma mère qui se tient devant moi, manquant de lui rentrer dedans.

- Ma belle ? Tu vas bien ? me demande-t-elle.

- Oui, j'ai juste passé la nuit chez une amie et on n'a pas fermé l'œil. Je vais monter me reposer, dis-je.

Mes pas me mènent tous seuls vers ma chambre et je m'écroule sur mon lit, laissant la fatigue m'emporter.

*

« Je me déteste encore plus que tu ne me détestes, si tu savais. »

J'ouvre les yeux en émergeant doucement. Je fais à peine un mouvement et je réalise que mes bras sont tout engourdis. Mais lorsque j'ouvre pleinement les yeux, je sursaute en apercevant Denis appuyé sur ma commode, juste en face de mon lit, dans ma chambre.

- Denis ? Mais comment es-tu... Qu'est-ce que tu fais dans ma chambre ! T'as perdu la tête ou quoi ?

Il se redresse pour jeter un coup d'œil à sa montre avant de reposer les yeux sur moi d'un air calme.

- Il est dix-huit heures, Diviya.

J'ai du mal à rassembler mes pensées. Dix-huit heures, et alors ?

Ah...

Quand je comprends, je passe une main dans mes cheveux et je réalise que je dois probablement ressembler à une sorcière avec mon chignon tout défait planté au-dessus du crâne. Et puis, d'abord, qui lui a donné l'autorisation de rentrer dans ma chambre comme ça ? J'aurais pu être... indisponible.

- Comment t'as fait pour arriver jusqu'ici ?

Denis se tient majestueusement, et je ne peux m'empêcher de remarquer que sa présence emplit ma chambre d'une tension palpable. Ça a toujours été comme ça avec lui, où qu'il soit, Denis a cette allure, cette façon d'être qui captive les regards.

Il finit par s'approcher de moi alors que j'ai encore mes pieds sous les draps. Il s'approche tellement que je dois relever le regard pour maintenir ses yeux verts.

Son odeur est si réconfortante, et je dois admettre que je l'adore.

- Ta chambre n'est pas si difficile d'accès, tu sais.

Trésor d'une vie (T1 + T2)  | En pause Où les histoires vivent. Découvrez maintenant