- Tiens.
Denis me tend sa bouteille d'eau alors que je reprends mes esprits, assise sur le banc. J'accepte la bouteille avec reconnaissance, sentant ma gorge sèche et ma tête tourner. Je suis folle, complètement folle. J'ai perdu la tête, bon sang ! Et c'est ce malade qui me rend folle à mon tour.
Je vide la bouteille d'eau comme si ma vie en dépendait, sentant le liquide frais apaiser ma soif. Je ferme les yeux, laissant ma tête reposer contre le mur froid derrière moi. J'essaie de calmer mon esprit chaotique, de trouver un peu de stabilité dans cette situation compliquée.
- Alors ? demande Denis d'une voix amusée.
J'ouvre à nouveau les yeux pour l'observer devant moi. Il jubile, je le vois dans son regard. Il est satisfait de m'avoir mis hors de contrôle, de m'avoir fait perdre pied. Toutes mes tentatives pour lui montrer que je ne me souciais plus de lui ont été anéanties, et il en est ravi.
- Tais-toi, je t'en prie, ne dis rien, lui demandé-je, désespérée de ne pas pouvoir effacer ce qui vient de se passer.
En réalité, ce n'est que de sa mémoire à lui que je souhaiterais effacer ce qui vient de se passer, car moi, pour rien au monde je ne souhaite oublier ce que j'ai ressenti. Malgré la confusion et la folie qui se sont emparées de moi, je ne peux nier l'intensité de ce moment, la façon dont mon cœur a tambouriné dans ma poitrine, les sensations électrisantes qui ont parcouru mon corps.
Denis se masse les yeux tout en affichant un sourire radieux, et puis il éclate de rire. Le son résonne dans l'air, vibrant d'une joie contagieuse.
- C'est pas drôle. Dis-je.
Il s'approche de moi, se mettant à genoux juste devant moi, capturant mon regard. Un mélange d'amusement et de défi brille dans ses yeux.
- Oh, si. C'est très drôle, Vi, lance-t-il.
Il serre mes cuisses entre ses mains, mais je le repousse violemment, sentant une fureur bouillonner en moi.
- Ne me touche pas, je lui ordonne d'une voix ferme.
Il lève les mains en l'air, un sourire narquois étirant ses lèvres.
- Pourquoi ? Tu ne te contrôles plus ? me demande-t-il d'un ton moqueur.
Je me lève brusquement, essayant de le repousser de toutes mes forces, mais il reste étonnamment stable. Une vague de colère m'envahit.
- Imbécile ! craché-je, avant de me diriger rapidement vers le bureau, gênée par ce que vient d'assister Alana Ruiz.
Ma respiration est rapide et saccadée, mes mains tremblent légèrement. Je tente de reprendre le contrôle de mes émotions, de calmer la tempête qui fait rage à l'intérieur de moi. Mais au fond, je sais que l'effet qu'il a sur moi est bien plus puissant que je ne veux l'admettre.
Nous nous retrouvons devant Alana dans son bureau et je suis trop intimidée pour la regarder dans les yeux. Ses paroles sont directes et sans compromis.
- Soyons clairs tous les trois. Je me fiche de votre relation, mais les entraînements doivent être efficaces. Je veux que Diviya soit prête d'ici la fin de la semaine.
Denis, à mes côtés, s'adresse à Alana d'un ton sincère.
- Alana, je suis désolé pour ce qui s'est passé. Ça n'arrivera plus.
Je le regarde brièvement, cherchant à déceler la vérité dans ses yeux. Il semble réellement sincère.
- J'ai apporté une liste des dernières victimes, poursuit Alana. Denis, je veux un rapport sur les entrepôts où se déroulent les opérations clandestines. Fais-le le plus rapidement possible, et si tu estimes que Diviya peut t'aider, trouve-lui une couverture et présente-la.
Mon cœur manque un battement. Non, je ne peux pas être autant impliquée dans cette histoire. Je ne veux pas non plus que quelque chose arrive à Denis, malgré tout. Cela va bien trop loin. La situation devient de plus en plus dangereuse, et je me sens submergée par la pression qui pèse sur mes épaules.
- Ok, lâche Denis à mes côtés.
Ok ?...
- Diviya ? M'interpelle Alana.
- Euh... oui, d'accord.
- Bien, parfait. Je repasserai après-demain pour voir comment ça avance.
Elle nous offre un sourire étrange avant de partir, nous laissant seuls à nouveau. Le silence s'installe, chargé d'une tension palpable. Je fixe le sol, les pensées tourbillonnant dans ma tête. Tout est devenu si compliqué et dangereux en si peu de temps. Je ne sais pas comment je vais faire face à tout cela, mais une chose est sûre : je ne peux plus reculer maintenant.
- T'as jusqu'à seize heures pour faire ce que tu as à faire, prendre une douche, manger, te reposer, et on reprend le boulot, me lâche Denis d'un ton sérieux.
Génial ...
Nous nous dirigeons vers nos affaires, je me débrouille avec les vêtements trouvés dans les vestiaires. Un pull noir et un bas de survêtement noir, probablement ceux d'Alana. Nous quittons ensuite l'entrepôt dans un silence pesant, rejoignant la voiture de Denis.
- Je te dépose où ? Me demande Denis.
Il est à peine neuf heures du matin, mais je ne peux pas me permettre de déroger à mes habitudes. Même si ça me dérange un peu que Denis sache où je vais, je n'ai pas vraiment le choix.
- À cette adresse, lui dis-je en lui montrant le papier avec l'adresse.
Denis acquiesce sans poser de questions, et nous nous dirigeons vers la destination prévue.
Je suis vraiment épuisée et je ne rêve que d'une chose c'est de me jeter sur mon lit et de fermer les yeux pour échapper à tout ce qui tourbillonne dans mon esprit.
Je m'extirpe de la voiture de Denis avec un sentiment de gêne pesant. Je ne parviens plus à soutenir son regard, submergée par tout ce qui vient de se passer. L'envie de me cacher et de laisser mes larmes couler devient de plus en plus forte.
Mais avant même que je puisse franchir la porte d'entrée, j'entends le bruit des pas de Denis qui se rapproche. Je me fige, incertaine de ce qu'il va dire.
- Diviya, reprend-il d'une voix douce, cherchant à briser le silence qui nous entoure.
- Oui ?
Denis s'approche avec une assurance naturelle, une aura charismatique qui l'entoure. Ses épaules sont légèrement relevées, témoignant de sa confiance en lui. Son regard, intensément captivant, est fixé sur moi, transmettant à la fois une lueur de compréhension et une pointe de vulnérabilité. Un léger sourire en coin se dessine sur ses lèvres, s'ajoutant à son charme magnétique.
- Je comprends que tu te sentes mal à l'aise avec ce qui s'est passé, et je veux que tu saches que je ne m'attends à rien de ta part. D'accord ?
Je perçois clairement dans ses paroles que Denis ne cherche ni à me presser ni à me forcer à ressentir quoi que ce soit. Son ton est empreint de sincérité et de respect.
- D'accord, répondis-je, tentant de masquer les émotions qui bouillonnent en moi.
- Et si jamais un jour, par un miracle, tu as envie de recommencer ou de me donner une chance, il te suffit de me le dire. Je serai là, ajoute-t-il.
Ces mots résonnent en moi, provoquant un mélange de surprise et d'incertitude. Je suis submergée par les possibilités qui se dessinent, mais pour l'instant, je préfère garder mes sentiments en équilibre précaire, sans me précipiter dans une décision.
Je lui adresse alors un sourire reconnaissant et il m'en offre un en retour.
Hffmbx
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Trésor d'une vie (T1 + T2) | En pause
RomanceJe m'appelle Diviya Taller. Un prénom très cambodgien pour une américaine n'est-ce pas ? Ma vie c'est mon épreuve et chaque jour, je lutte pour oublier ces douleurs qui me tourmentent depuis mes six ans. J'ai été abandonné par ma maman, Rama. En p...