- Chapitre 70 -

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Au beau milieu de la nuit, étant certain qu'elle dormait à point fermé, il se permit de la quitter après un baiser sur le front de Belle. Il se dégagea d'elle avec douceur ne voulant absolument pas la réveiller, mais il prit un petit temps pour la regarder comme il le fit toujours et qu'il aimait tant faire.

Bien que des sombres pensées émergeaient dans son esprit concernant à ce qu'il rêva de faire à son ennemi, toutes les émotions qui le submergeaient, craignant de ne pas agir avec prudence et avec patience, il ne put s'empêcher de retrouver un sourire en regardant la femme qu'il aimait ardemment dormir paisiblement.

Il resta un moment à la regarder, il aimait tant la regarder et il n'arriva pas à se retenir de poser ses doigts sur elle. En premier temps, il décala les mèches de cheveux qui le gênaient pour voir son visage, un visage absolument parfait à ses yeux. Il la trouvait si belle qu'il avait encore la sensation de rêver, il craignit de se réveiller et de se rendre compte que tout ce qu'il vivait avec elle n'était qu'une illusion. Mais non, tout était bien là, elle se trouvait bien en face de lui, il pouvait caresser son visage, vivre l'amour dont il rêvait.

Après une caresse sur sa joue, un baiser sur sa tempe, il la quitta enfin mais il s'assura de la couvrir avec le draps. Il ne resta pas nu, il mit quelque chose et il voulait penser seul à regarder l'horizon par la fenêtre. Il faisait encore nuit noire, encore au beau milieu de la nuit. Une chance qu'ils se trouvèrent au milieu de nul part dans cette ville, ils furent entourés de verdures, forêts, un endroit idéal en soi, mais loin d'être parfait il en avait conscience. Ce n'était pas un lieu, un endroit parfait pour Belle et leur futur garçon, il ne se vit pas vivre avec sa famille ici.

Mais il profita de ce silence, de cette nuit pour réfléchir, se remémorer certaines choses, à son ennemi comme son amour pour Belle, à son petit garçon. Il avait conscience de la chance inestimable qu'il avait, d'avoir trouvé la femme qui lui correspondait, qu'il l'aimait malgré sa vie, son passé et tous ses défauts. Il eut la sensation que c'était hier, quand elle l'avait trouvé blessé, qu'elle l'avait ramené chez elle. A ce moment-là, il n'avait pas eu conscience ce qu'il aurait pu se passer, en arriver jusqu'à là.

Il remercia le ciel d'avoir écouté son frère, car au fond de lui, il fut certain qu'il n'aurait jamais pris le courage d'aller la revoir, du moins jamais en face à face. Puisqu'il avait une dette envers elle, il l'aurait certainement remboursé en veillant sur elle en cachette. Mais en réfléchissant, il n'aurait qu'empirer les choses. Comme son frère, il aurait fini par l'aimer de toute façon et l'approche aurait été certainement moins facile, ou alors il aurait renoncé à elle à cause de lui qu'il maudissait.

Il fut certain d'une chose, il ne regretta pas d'être revenu à elle, d'avoir vécu tous ces moments, car pour lui, ils furent aussi précieux que sa propre vie. Il se rendit enfin compte, il admettait enfin que son frère disait juste, l'amour qu'il lui portait était au-delà qu'il ne l'aurait cru.

En se reposant son regard sur elle, sentant son coeur se chauffer, il l'aimait au point où il ne pourrait vivre sans elle, s'il vint à la perdre, les perdre... Il mourait, il le savait. Sa protection était pour lui, une véritable obsession.
Alors le tuer l'obsèdait aussi, il le devait s'il voulait lui offrir la vie qu'il rêvait, il essaya de forger un plan dans son esprit.

Belle s'extirpa de son sommeil petit à petit quand elle sentit un vide à ses côtés. Essayant d'ouvrir les yeux, elle toucha la place et se rendit compte qu'elle était bien vide, qu'il ne s'y trouvait plus. Elle se redressa en remontant le drap jusqu'à sa poitrine, elle le chercha craignant qu'il avait quitté la chambre. Mais elle lâcha un soupir de soulagement quand elle le vit, certes toujours nu à regarder l'horizon, mais il était toujours là.

Elle quitta le lit pour le rejoindre, elle remit sa nuisette et plus elle s'approcha de lui, plus elle pouvait voir que ses muscles furent contractés, qu'il devait être profondément perdu dans ses sombres pensées, venant à se demander s'il avait senti sa présence.

Protection Ardente - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant