_.Chapitre 27._
Je ferme les yeux et sers contre moi le fusil.
Mes doigts tremblent et je respire bruyamment.
Des pas se rapprochent et j'entends des voix.
— Oh c'est dégueulasse ! S'exclame l'un en faisant référence au corps livide de ma camarade.
— A tous les coups c'est Peter. Il s'est tapé cette fille je m'en rappelle mais il nous avait dit qu'elle était très collante. Dit l'autre.
Je me fige et coupe tant bien que mal ma respiration.
— Je te parie combien que c'est Peter ?
— Tu me donnes ta réserve d'herbe.
— Non hors de question !
— Allez, t'as peur ou quoi ?
— Bon ok.
Un coup de feu retentit, je sursaute et ferme les yeux.
— On ferait mieux de se casser avant de se faire buter par une jolie nana. Ricane l'un avant qu'ils partent en courant.
Je vérifie qu'ils sont partis puis je sors doucement de ma cachette.
Je détourne le regard du corps sans vie par terre.
Je marche rapidement et croise à plusieurs reprises des caméras qui déplacent leurs objectifs sur moi à chacun de mes mouvements.
J'accroche mon fusil à mon épaule comme un sac à dos à l'aide d'une sangle.
Je cours droit devant moi sans m'arrêter.
Mes jambes bougent de plus en plus rapidement et je me laisse porter par le vent, par ma peur qui m'empêche de m'arrêter, qui m'ordonne de ne pas abandonner, de ne pas me laisser faire tuer.
Des images de cette jeune femme avec une balle dans la tête, de cette élève qui me fixe de ses yeux bleu.
Mes poings se serrent et je pense à mes parents, à Kris.
Je ferme les yeux quelques instants et me concentre sur mes pas, sur les feuilles qui se brisent sur mon passage.
Mes pensées se stoppent quand mon visage frappe quelque chose de dur.
Je grogne et pose ma main sur mon nez.
Alors non ce n'est pas le torse dur d'un magnifique homme ou je ne sais quoi parce que premièrement je ne suis pas dans un lycée et deuxièmement je saigne du nez alors à moins que ce soit Hulk je ne vois pas vraiment qui pourrait faire ça.
Je relève la tête et insulte le tronc d'arbre.
Je donne un coup de pied dedans mais vu que c'est le bout de mon pied qui est entré en contact avec le tronc ça a littéralement écrasé mes doigts de pieds.
Je jure en m'affalant par terre.
J'appuie un peu sur mon nez et essuie le sang avec le bout de ma chemise puis appuie fortement sur le bout de mon pied.
A vouloir faire la belle et à me la jouer aventurière voilà ce que je gagne.
Un cri strident résonne dans les environs et je me fige immédiatement avant de reprendre la raison et d'attraper mon arme.
Je me relève et marche doucement en suivant mon instinct. J'arrive à proximité d'une petite chute d'eau.
Je m'apprête à m'approcher mais un grognement se fait entendre.
Je tourne un peu la tête pour voir un ours qui pêche du poisson avec ses griffes.
Je reste interdite, fixant la scène à la fois effrayée par le fait qu'à quelques mètres un animal est là et qu'il me tuerait sans aucun scrupule mais aussi fasciné par cette bête.
Bien sûr ma pseudo admiration se stoppe quand je le vois dévorer un poisson.
Je prends immédiatement conscience du danger et tente de m'échapper mais j'entends quelqu'un qui court vite puis qui trébuche pour finalement s'écraser sur moi et je m'étale juste au pied de l'ours qui vient d'arrêter de bouger.
Je déglutis alors que je me redresse doucement suivi de l'autre idiot qui vient peut être de signer notre arrêt de mort.
Je me tourne quelques instants pour voir Phil.
J'écarquille les yeux, il ne manquait plus que lui.
On se dévisage quelques instants avant qu'un long grognement nous sortent de notre transe.
Je pose une main sur mon fusil alors que Phil m'attrape la main et me crie de courir.
Je n'ai pas le temps de prendre conscience de ce qu'il vient de dire que nous sommes déjà en train de dévaler une longue pente, sous l'effet de la vitesse, nos deux corps se perdent l'équilibre et nous roulons jusqu'en bas pour nous écraser à nouveau contre un tronc d'arbre.
Je lâche un gémissement de douleur alors que Phil est déjà debout et qu'il me presse de me lever.
— Dépêche-toi Avery, il va revenir ! S'exclame-t-il alors que je me lève doucement.
Un grognement s'élève plus haut, je ne perds pas une minute et recommence à courir suivie de Phil.
Quand nous jugeons que nous pouvons enfin nous arrêter, nous nous assoyons sur un tronc d'arbre qui gise sur le sol.
Je reprends ma respiration et fixe le sol.
— Je suis désolé mais y'avait une folle furieuse qui essayait de me tuer. Soupire-t-il.
— T'en fais pas. Lui dis-je en souriant.
— Je pensais vraiment qu'on allait faire une balade en forêt, tu sais.
Je glousse.
— Tout le monde le pensait. Rétorquais-je.
Un nouveau coup de feu retentit, je ferme les yeux pour éviter de trop penser, pour me déconnecter de la réalité.
— Avy... Murmure Phil.
J'ouvre les yeux et me tourne vers lui.
— Oui ?
— Tu... Tu as tué quelqu'un ? Me demande-t-il hésitant.
Je le fixe un peu surprise par sa question.
Ne voyant aucune réaction de me part il continue :
— Si tu l'as fait c'est pas grave. Enfin si c'est grave mais je sais que tu ne le ferais pas volontairement. Me dit-il.
— Phil, je n'ai tué personne. Le coupais-je.
Il lâche un soupir de soulagement.
— Mais j'ai vu quelqu'un se faire tuer. Continuais-je.
Il se fige puis se tourne vers moi et s'apprête à me dire quelque chose mais je le stoppe :
— Je n'ai pas besoin de psy, ok ? C'est juste quelque chose que je ne souhaite à personne.
Il ne me répond rien et fixe le sol.
— Et toi ? Lui demandais-je.
— Non, mais je pense que je devrais. Me répond-il.
Je fronce les sourcils.
— Je parlais pas d'un humain, Avery on va devoir se nourrir et tu sais aussi bien que moi que c'est pas de l'écorce d'arbre qu'on va manger. M'explique-t-il.
Je le fixe dans les yeux.
— On devrait d'ailleurs se dépêcher de trouver quelque chose. Me dit-il en se levant.
Il me tend sa main que je finis par prendre.
Prochain chapitre : Mercredi
Je suis consciente que ce chapitre est très court mais je vais essayer de me rattraper au prochain ♥
VOUS LISEZ
Wesley Game
Teen FictionUn jeu, un objectif, remporter une place parmi les dirigeants de ce monde : Le conseil. Avery, une adolescente intrépide de 18 ans. Grant, un "simple" surveillant. ~ - Mademoiselle Gates, pourriez vous venir quelques secondes...