Wesley Game

|-Chapitre 34|

_.Chapitre 34._

A peine arrivés, je cours en direction de la camionnette du cuisinier.

Je pense que je devrais lui demander son prénom parce que je trouve que le nommer par sa fonction est un peu péjoratif.

Dustin me suit de loin et essaye de me faire ralentir mais j'ai tellement peur que quelque chose se passe mal.

J'atteins enfin le véhicule et c'est un cuisinier plutôt paniqué qui nous ordonne de monter à l'arrière.

Je grimpe donc suivie de Dustin. La camionnette démarre en trombe, je me penche pour attraper la porte arrière que nous n'avons pas eu le temps de fermer et Dustin prend la deuxième puis nous la fermons rapidement avant de nous affaler par terre.

Je lance un regard inquiet à mon ami qui arque un sourcil et hausse les épaules.

Je prends soudainement le téléphone jetable et ouvre un peu la portière arrière.

Je le balance et il se fracasse contre la route.

Je referme ensuite et retourne m'assoir sous le regard surpris de Dustin.

J'arque un sourcil avec un petit sourire :

— Quoi il n'était pas jetable ?

Il secoue la tête et rabat ses jambes contre son torse.

— Tu penses qu'on est dans la merde ? Me demande-t-il dans un murmure.

— Honnêtement, je ne préfère même pas imaginer ce qui nous attend là bas. Répondais-je en baissant les yeux.

Un long silence se propage dans l'habitacle et j'essaye de garder mon calme, de profiter de ce dernier moment de calme, avant la tempête.

— Bon ! Ecoutez-moi. A l'heure qu'il est, la directrice a dû se rendre compte que vous n'étiez pas dans vos chambres. Commence le conducteur.

Je serre les dents face à cette phrase.

— Mais... Continue-t-il.

Je me tourne vers lui.

— Vous allez vous démerder pour trouver une excuse, du genre vous étiez au jardin ou un truc dans le genre. Dit-il avant d'accélérer.

— Espérons juste qu'elle n'a pas encore envoyé quelqu'un à votre recherche. Murmure-t-il dans sa barbe.

Je ferme les yeux et plus nous nous rapprochons de cette prison, plus les événements d'hier me reviennent en mémoire.

Je frissonne en revoyant le regard vide et meurtri de ses corps sans vie. Je me rappelle de cette fille qui ricanait avec ces amies à propos de Grant, pleine de vie, des idées plein la tête et une envie de vivre puis ensuite son regard bleuté qui me questionne, qui me demande pourquoi elle ne pourra pas voir son frère se marier dans quelques mois.

Puis ces parents, le plus dur pour eux est de voir mourir ses enfants avant eux.

Je frissonne rien qu'à cette pensée.

— Grant vous couvre pour le moment mais il ne pourra pas le faire longtemps. Dit soudainement le cuisinier.

Je fronce les sourcils, pourquoi Grant ?

Je pousse cette question de côté lorsque le véhicule commence à freiner et qu'il nous dit de descendre maintenant.

J'ouvre la porte et saute rapidement avant de commencer à courir.