Wesley Game

|-Chapitre 76-|

_.Chapitre 76._

|Point de vue d'Ethan|

Le chasseur allume sa cigarette qu'il fabrique lui-même et me souffle sa fumée sur le visage en s'affaissant sur sa chaise en bois qui grince.

Je viens de tout lui raconter, Jessica est silencieuse et n'a décroché que quelques mots depuis que nous sommes là ce qui me surprend un peu mais je ne fais aucune remarque de peur de réveiller le tigre qui sommeille en elle.

— T'es vachement dans la merde, constate-t-il en fixant son rouleau de drogue entre ses doigts.

— Est-ce que tu peux nous aider alors ? Demandais-je.

Il hausse les épaules.

Il s'est beaucoup affaibli depuis la dernière fois que je l'ai vu et je m'en veux de le déranger de la sorte au lieu de le laisser finir ses jours paisiblement.

S'il fume autant qu'il le faisait il y a un an, sa santé a du énormément se dégrader.

— Je veux bien vous aider à vous apprendre à vous débrouiller dans la forêt mais si le conseil débarque ici et que vous me foutez dans la merde, vous allez le payer cher, me prévient-il.

— Ca n'arrivera pas, le rassurais-je.

Il hoche la tête puis se gratte le menton en aspirant une nouvelle bouffée de sa cigarette.

— Je veux bien m'occuper de vous garder ici mais il faut que tu trouves un moyen de venir jusqu'ici et si vous êtes aussi nombreux que vous le dîtes, ça ne risque pas de passer inaperçu, me répond-il.

— On se débrouillera, intervient Jessica.

Il la fixe quelques instants puis pose son regard sur ses bottes recouvertes de boues.

— Je vous attends demain soir, nous annonce-t-il.

Je lui souris et le remercie alors que Jessica est déjà sortie de la cabane.

— On devrait se mettre à marcher maintenant, on sera arrivé à l'école au lever de soleil, me dit-elle avant de commencer à avancer sans attendre ma réponse.

Je la rattrape et nous nous enfonçons dans la forêt en prenant le chemin inverse.

Je suis tellement soulagé qu'il soit en vie.

— Tu t'es déjà demandé ce que serait ta vie sans ce jeu ? Me demande soudainement Jessica en se baissant pour éviter une branche.

Je la regarde quelques secondes, surpris par son intervention mais décide de lui répondre.

— Je serais sûrement au Texas en train d'aider mon père dans son entreprise, lui dis-je.

— Tu viens des Etats-Unis ? Me demande-t-elle surprise.

Je hoche la tête.

— Ca fait plus d'un an qu'on se connait et cette question ne t'a jamais traversée l'esprit ? Me moquais-je.

— Et toi tu sais d'où je viens ? Me demande-t-elle en arquant un sourcil.

Je hausse les épaules.

Elle secoue sa tête puis me répond :

— Je viens de Montréal.

Je la dévisage.

— Tu n'as pas d'accent pourtant, remarquais-je.

— J'ai passé la plupart de mon enfance entre la frontière des Etats-Unis et le Canada donc l'accent n'a pas vraiment eu l'occasion de s'installer puis mes parents se sont installés à Montréal quand je devais avoir 12 ans, m'explique-t-elle.