|-Chapitre 81-|

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_.Chapitre 81._

|Point de vue d'Avery|

La nuit est tombée et la fatigue a eu raison de la panique qui prenait place dans chacun de nous.

Je n'arrive pas à dormir pour ma part, il fait froid et tout le monde dort paisiblement dans une des tentes, entassées comme des sacs de pomme de terre.

Je sers mes jambes contre mon torse et regarde le nuage d'air se former quand j'expire.

J'ai détaché mes cheveux pour couvrir mes oreilles rouges à cause de la température peu favorable et je fixe mon modeste uniforme.

Je m'en tire plutôt bien, certains portent encore les vêtements qu'ils avaient le jour de leur arrestation.

Je ne sais même pas pourquoi j'ai eu le droit à un traitement de faveur.

Elle a sûrement voulu que je sois bien habillé pour le jour de mon exécution, qui n'a pas eu lieu heureusement.

Et c'est encore grâce à Grant.

Il m'a sauvé la vie à plusieurs reprises et je lui serais à jamais redevable.

Des bruits de pas résonnent et je lève la tête quand Ethan s'assoit à côté de moi.

— Tu n'arrives pas à dormir ? Me demande-t-il.

Je hoche la tête.

— Pareil pour moi, me dit-il en baissant son regard sur ses chaussures.

Ce sont des veilles bottes beaucoup trop grandes pour lui que le chasseur a dû lui passer.

Je lève mon regard vers son visage qui est crispé par le stress.

Personne ne devrait avoir à traverser ce qu'il a été obligé de vivre durant ses années.

Il fait beaucoup plus âgé qu'il ne l'est en réalité et cela est dû à la Wesley School, la directrice.

— Quand je n'arrivais pas à dormir, j'allais voir Grant qui ont fumé, me raconte-t-il.

Je souris.

— Je comprends pourquoi il fume pas mal et tu as réussi à tenir le coup dans la cellule et tout ? Lui demandais-je.

Parler de tabac, de nicotine me fait regretter le goût amer de la cigarette dans ma bouche, le geste mécanique d'embraser le bout du cylindre avec mon zippo, d'ailleurs je me demande où est mon zippo.

Je ne le verrais probablement jamais.

Je ne suis pas le type de personne fétichiste mais ce zippo me rappelle un peu mon chez-moi, un cadeau de mes parents.

— Crois-moi, j'avais d'autre chose à penser qu'une minable clope. Je ne vais pas te mentir, au début ça fait mal, t'as l'impression que c'est insurmontable, tu rêves juste de prendre une petite taffe, tout te rappelle le tabac puis ça devient un souvenir presque inexistant, m'explique-t-il.

Je me reconnais dans ce qu'il me dit, les premiers jours que j'ai passés dans la cellule seule, ont été plutôt durs.

Je mentirais en disant que c'est du passé, si on me tend une clope, je la prendrai sans hésiter, au fond de moi je sais que ce manque est juste enfouie au plus profond de moi pour laisser place à des sentiments moins négligeable comme la panique, la peur mais elle ressurgira et ça ne sera pas plaisant à voir.

— Tu penses qu'on est foutu ? Demandais-je en faisant référence au patrouilleur.

Il hausse ses épaules en soupirant.

— J'ai survécu mais j'étais seul, là on parle d'une vingtaine de vies, me dit-il.

Quelqu'un fait craquer une brindille par terre ce qui éveille notre attention.

Je relève la tête et regarde autour pour essayer d'apercevoir quelque chose.

Quand une silhouette se dessine enfin, Ethan pointe une arme qu'il sort rapidement vers la personne en question.

Le pistolet est sûrement un cadeau du chasseur je suppose.

Je reconnais enfin le visage de John, ses joues joufflues et son regard peureux.

Ethan ne baisse pas pour autant son arme.

— Qu'est ce que tu fais là ? Tu essayes de t'échapper aussi ? S'exclame Ethan d'un ton menaçant.

John secoue avec précipitation sa tête, l'arme pointé dans sa direction ne le rassurant pas.

Il lève doucement ses bras en l'air.

— Je... Je veux vous aider, nous avoue-t-il avec hésitation.

Je fronce les sourcils pour essayer de déceler quelque chose qui le trahirait mais à part le fait qu'il est très paniqué, rien d'anormal.

— Tu crois qu'on va te croire après ce que ton collège a fait ! Continue Ethan en se levant pour récupérer sa position de supériorité.

John déglutit en suivant du regard la carrure d'Ethan le surplomber.

— J'ai entendu ce qu'il a fait, mais on n'était pas au courant, j'ai refusé de lui passer le couteau que j'avais dans ma botte et la dernière chose que je me souviens c'est de m'être pris un truc sur la tête, nous explique-t-il en essayant de gagner de l'assurance.

Ethan me jette un regard pour avoir mon avis mais je hausse les épaules, ne sachant plus qui croire et en qui avoir confiance.

— Et en quoi tu peux nous être utile ? Demande Ethan.

— On faisait tout le sale boulot de la directrice, elle nous a envoyé pour aller chercher ton corps quand Grant t'a tiré dessus, nous informe-t-il.

— Et en quoi ça change quelque chose ? Continue Ethan, pas convaincu.

— Je connais la forêt comme ma poche, nous dit-il.

— Le chasseur aussi, ajoute Ethan.

— Oui mais la directrice a posé un système de sécurité après ta disparition, elle en a posé sur toute l'île pour qu'aucun incident de la sorte ne se produise, nous explique-t-il.

Il marque un point.

Il est en fait en train de nous dire qu'il est notre ticket pour sortir de cette île.

Soudain un point me revient en mémoire.

— Est-ce qu'elle surveille aussi le port ? Demandais-je.

Il hoche la tête.

— Depuis quand ? Le questionnais-je.

— Au moins un an, me répond-il.

— Ethan, il faut que j'appelle Grant tout de suite.

Il me regarde ne comprenant pas pourquoi je panique soudainement.

— Pourquoi ? Me demande-t-il.

Je regarde John qui écoute attentivement puis Ethan lève les yeux au ciel avant de se diriger vers John pour l'assommer.

Je regarde son corps s'effondrer sur le sol, une pointe de culpabilité pointe le bout de son nez.

— J'ai déjà quitté l'île il y a quelques mois avec un ami et la directrice a fait comme si elle ne l'avait pas remarqué mais elle est probablement au courant, si le patrouilleur n'a pas déjà balancé Jessica et Grant, la directrice est sûrement déjà au courant. Il faut vraiment qu'il se méfie d'elle, si elle n'a rien fait pour le moment c'est qu'elle prépare quelque chose, lui dis-je.

Il hoche la tête comprenant que nous avons sous-estimé la directrice.

Je ne sais pas si elle était au courant que Dustin et moi avions quitté l'île mais si c'est le cas je ne comprends pas pourquoi elle n'a rien fait.

La directrice est vraiment vicieuse ! J'espère que votre rentrée s'est bien passé, votre classe et votre emploi du temps soient corrects aussi ♥

Wesley GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant