_.Chapitre 74._
Le soleil commence à se coucher quand je vois Grant marcher vers nous.
Tous les élèves sont réveillés et certains ont commencé à paniquer.
Ethan essaye tant bien que mal de les calmer mais ce n'est pas facile quand la seule personne en qui ils ont pu avoir confiance n'était qu'eux même.
Certains ont même essayé de s'enfuir, nous sommes peut-être peu nombreux mais je peux vous dire que gérer une vingtaine d'élèves en fuite.
Je ne sais pas combien de temps va mettre la directrice avant de découvrir que nous nous sommes enfuis avant l'incendie.
Je pense que nous avons encore quelques jours de libre avant qu'elle découvre la vérité.
L'accès au sous-sol est complètement bouché par le toit et les murs qui se sont effondrés et il leur faudra quelques jours avant de pouvoir y avoir accès. Je ne sais même pas si la directrice à mentionner l'existence du sous-sol ou qu'elle a pris le risque de le faire.Je crois que je n'ai jamais autant eu l'envie de retourner dans cette pièce froide qui puait la présence de ma supposée morte colocataire et qui s'avérait être aussi ma chambre.
J'aurais dû profiter de ses soirées où j'étais assise sur le bord de la fenêtre, une clope à la bouche et le regard dans le vide.
Je n'étais peut-être pas chez moi mais j'avais l'impression d'être en sécurité.
Maintenant tout ce que je vois ce sont des adolescents paralysés par la peur qui rêvent un jour de revoir leur famille, nous somme comme des proies coincés.
Il ne faudra pas longtemps à la directrice pour comprendre que quelque chose cloche.Mes pensées s'arrêtent quand les mains de Grant se glissent sur ma taille et qu'il pose sa bouche contre la mienne, m'arrachant un frisson et faisant battre mon coeur plus vite qu'il ne m'est permis.
Je passe mes mains dans ses cheveux alors qu'il me sert contre lui.
Cela fait des semaines que je n'ai pas ressenti ce genre de frisson, que je n'ai pas eu l'occasion de profiter à nouveau de la douceur de ses lèvres et je préfère en profiter comme si c'était la dernière fois puisqu'il y a au moins une chose que j'ai appris dans cette école.
On ne sait jamais ce que nous prépare le futur.— Ca va ? Me demande-t-il en décollant ses lèvres des miennes.
Je hoche la tête, la respiration haletante et l'envie de l'embrasser me prenant par la gorge.
— Tout s'est bien passé ? Me demande-t-il.
— Je pense que oui, Ethan a fini par assommer tous les patrouilleurs mais ils vont sûrement se réveiller dans les minutes qui viennent. Je pense que John sera des nôtres mais je doute pour les autres. Ils ont une confiance aveugle en la directrice et ils ne nous croient pas, lui expliquais-je.
Il se recule un peu mais garde une de ses mains sur ma taille pour sortir de la poche arrière de son pantalon, le journal d'aujourd'hui avec en première page l'incendie.
Je lui dépose un baiser sur la joue pour le remercier et décidé de lâcher Grant en remarquant le regard d'Ethan.
— Je reviens, lui dis-je avant de lui tourner dos pour chercher des yeux une personne.Quand mes yeux se posent enfin sur la personne en question, je m'approche alors qu'elle tire sur ses doigts de manière nerveuse.
— Ginny ? Lui demandais-je d'un ton hésitant.
Elle lève doucement sa tête vers moi et me regarde comme si j'étais la directrice.
Je m'accroupis et elle recule de peur et de surprise.
— Je ne vais pas te faire de mal, lui dis-je pour la rassurer.
Elle hoche doucement la tête et je ne peux qu'être touchée par son regard.
Il est rempli de peur, de crainte et de terreur.
Je peux voir qu'elle tremble un peu et je n'ose même pas imaginer ce qu'elle a dû endurer depuis tout ce temps.
Si la directrice a fait preuve d'ingéniosité à l'époque de Grant et d'Ethan, elle a sûrement dû faire pire.Je me rappelle de ce qu'elle m'avait fait au début de l'année, avec le temps cela se cicatrise mais c'est parce que j'ai bien été entourée.
Grant m'a en quelques sortes aidé alors que Ginny a dû trouver du réconfort dans sa cellule, seule, chose impossible à faire.
— Tu te rappelles de moi ? Lui demandais-je en adoptant le ton que l'on utilise pour un enfant effrayé.
— Oui tu es Avery, me répond-elle.
— Oui c'est moi, tu veux parler de ce qu'il s'est passé dans la grange ? Lui proposais-je.
Elle secoue la tête négativement.
Si à l'époque je ne l'aimais pas vraiment, je ne peux pas m'empêcher de laisser la pitié s'installer en moi.
Je déteste qu'on est pitié de moi et je sais qu'elle doit sûrement me détester pour ça mais c'est la seule façon que j'ai de pouvoir compatir, de pouvoir l'aider.
j'ai toujours trouvé dans les sentiments, une faiblesse et jusqu'à maintenant je ne me suis jamais permise de ressentir quelque chose de fort, de peur que cela se transforme en souffrance.
J'ai pris le risque avec Grant en éprouvant de l'amour mais je ne suis pas habituée à une telle chose.
— Je suis désolée, si je ne t'avais pas mise dehors et ton copain, enfin je pense que c'était ton copain, tu n'aurais pas été attrapé, lui dis-je.
Elle me fait un faible sourire.
— Ce n'était pas de ta faute, me répond-elle d'une voix cassée.
— Et pour ton copain, il est ici ? Lui demandais-je.
Elle secoue la tête négativement.
Elle ouvre la bouche pour me dire quelque chose et je la vois hésiter.
Mais elle finit par me dire à travers quelques sanglots :
— Ils l'ont tués.
Elle commence à pleurer et prise au dépourvu par cette réaction, je l'enlace et lui caresse maladroitement le dos en lui disant que tout ira bien.
Je relève la tête et croise le regard de Grant qui me fait un sourire.Les patrouilleurs finissent par se relever un par un.
Même si John, enfin peu importe son nom, s'est montré très coopérant, j'ai quand même voulu qu'Ethan l'assomme, juste pour le plaisir pour toutes les fois où il m'a servi de l'eau dans une gamelle pour chien.
Vu que le soleil se couche, la tension commence à se dissiper puisque nous avons réussi à passer une journée dans le jardin de l'école sans se faire repérer et j'espère de tout cœur que Jessica et Ethan vont réussir à retrouver ce chasseur avant que le jour se relève.
— Taisez-vous ! Ordonne soudainement Jessica qui vient juste d'arriver.
Personne n'ose bouger, même pas les patrouilleurs et elle nous fait signe de se cacher derrière les buissons à quelques mètres de nous.
Je commence à entendre des voix qui s'approchent et nous nous réfugions tous derrière ces murs de feuilles.Deux personnes arrivent à l'endroit où nous étions et je coupe ma respiration.
L'un d'eux ressemble à un journaliste avec son bloc note à la main et l'autre à l'air d'être un enquêteur avec son long manteau.
— Tu y crois à cette histoire d'incendie ? Demande le journaliste à l'enquêteur de manière officieuse.
L'enquêteur hausse les épaules puis se penche vers le journaliste comme pour lui faire une confidence :
— Je ne crois pas un mot de ce que dit cette vieille folle, on va sûrement trouver un élément qui va clocher par rapport à la déposition qu'elle nous a donné et elle va filer un bon gros chèque pour que l'histoire se tasse comme d'habitude.
L'enquêteur jette un coup d'œil à son camarade.
— Ça reste entre nous un ? Demande-t-il pour assurer ses arrières.
Le journaliste hoche la tête alors qu'ils s'éloignent.
Un des patrouilleurs commence à se rendre compte qu'il est ici de force et lâche un cri mais Ethan l'assomme à nouveau, laissant tout le monde surpris et sans voix.
Je pense que d'ici la fin de la semaine, il deviendra notre assommeur en chef, enfin si le mot existait vraiment.Quand Jessica est sûr qu'ils sont enfin partis, elle nous fait signe de sortir de notre cachette puis attrape la manche d'Ethan.
Je les vois discuter tous les deux alors que Grant s'approche de moi et Jessica se tourne vers nous pour nous annoncer qu'elle part avec Ethan chercher le chasseur.Je suis désolée si vous trouver que c'est sans action mais je voulais savoir si vous voulez un point de vue de Jessica ou d'Ethan pour trouver le chasseur ou non ? Et si oui de quel personne :)
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Wesley Game
Teen FictionUn jeu, un objectif, remporter une place parmi les dirigeants de ce monde : Le conseil. Avery, une adolescente intrépide de 18 ans. Grant, un "simple" surveillant. ~ - Mademoiselle Gates, pourriez vous venir quelques secondes...