13. Stanislas *

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HS : au moment où je poste ce message, presque la moitié des lecteurs continuent de lire cette histoire !! C'est un ratio énorme ! Merci à vous et bonne continuation... le meilleur est à venir ;D

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STANISLAS

Stanislas et Agnès étaient médusés. Après l'attaque du monstre formé d'ombre et le message d'excuses d'épluchures, un sac en toile était apparu, accroché au plafond. Je ne comprends pas très bien ce qui m'arrive. Le cuisinier se tourna vers la jeune femme et l'interrogea du regard, mais elle fronçait les sourcils avec réprobation en fixant le bagage haut perché.

« Vachement pratique. » siffla-t-elle.

Soudain, Stanislas frémit en entendant une voix gutturale résonner dans la pièce :

« EXCUSEZ-MOI. C'ÉTAIT PEUT-ÊTRE TROP HAUT POUR VOUS.

— Sans blague ! cria la jeune femme, la bouche ostensiblement tordue par l'angoisse malgré sa bravade. Qui êtes-vous ?

JE SUIS VOTRE HÔTE, MADEMOISELLE. VEUILLEZ À NOUVEAU ACCEPTER MES EXCUSES LES PLUS SINCÈRES. »

La tension qui s'était installée durant cette courte conversation retomba doucement. Le cuisinier essayait vainement de donner un sens à ce qui lui arrivait, mais s'il n'y parvenait pas... cela voulait sûrement dire que tout était normal ! C'est vrai, ce n'est pas si différent de d'habitude. Il arrive souvent qu'un seigneur offre des présents à ses invités, n'est-ce pas ? Ce sac est notre présent, voilà tout. Même s'il est apparu dans le ciel.

« Stan, fit Agnès en croisant les bras. T'as pas l'air de trouver ça bizarre, je me trompe ?

— Eh bien, dit-il mollement, nous sommes gentiment reçus par le maître des lieux, qui semble très poli. En plus, il nous donne à manger. Que penser de plus ?

— Euh... Quand je t'ai parlé de magie, ça ne t'a pas fait grand-chose, je l'ai bien vu, mais... quand même, quoi ! Des trucs apparaissent et tu t'en fous !

— Je...

— Ouais mais non, attends ! le coupa-t-elle. Tu crois que tout ça c'est vraiment vraiment normal ? Tu voyais ça tous les jours dans ton super château en ruines, là ? Les mecs faisaient apparaître de la bouffe tous les matins ?

— Oh, ça, ce serait fantastique ! s'exclama-t-il en souriant d'extase.

— Non mais... Oh, laisse tomber. C'est vraiment trop déprimant. J'arrive même pas à déterminer si c'est cool ou flippant, sérieusement. Ce mec ne parle que de grailler, c'est pas normal. »

Stanislas leva les yeux au ciel. Il était parfaitement conscient que seule la nourriture avait un quelconque intérêt à ses yeux, et sa façon de penser ne changerait jamais. Rien n'a plus de sens que ce qui nous tient en vie. Tout est éphémère, seule la pitance est indispensable.

« Bon, Stan, fit Agnès en le regardant bien en face. Qui va chercher ce paquet ? »

Elle paraissait avoir décidé d'ignorer le différend qui rendait toutes leurs conversations très tendues. Ce n'est pas plus mal.

« Eh bien, il est trop haut pour moi.

Il est trop haut pour moi, le singea-t-elle d'un ton acerbe. Sans rire ! Et moi, alors ? Qu'est-ce qu'on va faire ? Comment on attrape ce truc ? »

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