62. Nok

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NOK

Nok avait passé sa journée de repos à explorer des puces d'infos. Il s'était arrêté plusieurs fois devant celle concernant la Révolution française mais n'avait pas trouvé le courage de l'écouter. Peut-être que cette puce allait lui apprendre des choses terribles sur Charles. Peut-être que non, aussi, qui sait... Il reposa pour la septième fois le livre sur l'étagère et décida d'aller regarder un film. Avec un peu de chance, Maurice serait déjà dans la salle de jeux et lui tiendrait compagnie !

En passant par le salon, il croisa Philémon. Le gentleman semblait terriblement fatigué.

« Mal dormi ? lui demanda Nok.

— J'ai fait quelques cauchemars... Je retourne me coucher. Allez-vous dans la salle de jeux ? Maurice est en train de se battre avec un jeu vidéo. »

Nok confirma qu'il s'y rendait et salua Philémon. Des cauchemars, des visions... Ça me rappelle de mauvais souvenirs, ça. C'est comme quand on venait d'arriver. Il poussa la porte de la salle de jeux et vit qu'effectivement, Maurice était plongé dans un univers virtuel.

« Tu joues à la guerre, Maurice ?

— Même pas, c'est juste de la gestion de zoo, mais je suis ruiné ! »

Nok et Maurice passèrent des heures à rendre le zoo prospère. Lorsqu'ils furent lassés de regarder des animaux miniatures s'ébattre dans des cages, ils allèrent déjeuner. Nok songea que Maurice n'avait pas l'air aussi en forme qu'il ne voulait le montrer. À leur grande surprise, il n'y avait presque personne dans la salle à manger, à l'exception d'Agnès et d'Eric qui buvaient tranquillement du vin. Stanislas s'affairait comme toujours devant ses fourneaux.

« Où sont les autres ? leur demanda Nok. Encore en cours de français ?

— Pas de cours, répondit Agnès. Anna a très mal dormi et est retournée se coucher.

— C'est bizarre, Philémon m'a dit exactement la même chose ce matin.

— Tu crois qu'ils sont ensemble ? »

L'idée parut si incongrue à Nok qu'il éclata de rire.

« Oh non, dit-il. Philémon ne faisait pas semblant d'être épuisé pour passer du temps avec elle, je peux vous le dire. Il avait l'air complètement mort.

— C'est peut-être la baignade qui lui a fait faire des cauchemars, proposa Eric.

— Ou le fait qu'on soit enfermés ici. » dit Agnès, la mine sombre.

Le silence retomba. Nok le brisa en parlant de quelque chose de plus sympathique à ses yeux.

« Au fait ! Demain, c'est mon jour de tourisme. Je n'ai pas envie de vous faire porter des haillons comme ce que tout le monde avait à mon époque. Habillez-vous comme vous voulez.

— C'est une bonne nouvelle, avoua Eric. Je n'ai pas un goût vestimentaire très élaboré. Il me semble que je suis mal vêtu à chaque session de tourisme.

— Franchement non, intervint Agnès. Tu t'habilles comme il faut, pas de quoi te prendre le chou. Bon, reprit-elle avec humeur, qu'est-ce qu'ils fichent ? J'ai la dalle, à force ! »

Nok ne pouvait pas lui en vouloir. Il annonça qu'il allait tenter de trouver Charles et sortit de table. Il alla directement dans le couloir menant à toutes les chambres et frappa à chaque porte.

« Déjeuner ! hurla-t-il à la cantonade. Déjeuner, on sort ! Allez ! Pas de chichis, même si vous êtes en pyjama on s'en fiche ! »

Nok croyait que certains d'entre eux étaient cachés dans leurs époques respectives. Il avait tort. Les uns après les autres, Anna, Philémon et tous les autres sortirent de leur chambre, sévèrement fatigués. Les yeux de Lemnos étaient encore plus cernés qu'au premier jour.

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