68. Stanislas

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STANISLAS

Stanislas nettoyait sans relâche son plan de travail. Tous ses amis étaient réveillés et mangeaient lentement leur petit-déjeuner. Le cuisiner ne voulait pas se tourner vers eux car il ressemblait à un homme revenu d'entre les morts. Il avait si mal dormi qu'une toux nerveuse secouait sa poitrine sans relâche. J'ai froid. Aucune soupe ne pourra m'aider. Ses hôtes n'étaient pas plus sains que lui. Ils regardaient dans le vide en mangeant leurs tartines de beurre salé et de confiture d'abricots, hagards et vacillants.

Stanislas reposa son éponge, épuisé. En désespoir de cause, tenant à peine sur ses jambes, il finit par aller s'asseoir avec ses amis. Personne ne fit la moindre remarque sur son apparence négligée – ils étaient tous bien plus débraillés que lui.

« J'ai rêvé qu'un éléphant me mangeait, maugréa soudain Charles. Je ne sais même pas à quoi ressemble un éléphant en vrai, mais les gens autour de moi criaient que c'en était un.

— C'est peut-être le cauchemar le moins affligeant d'entre nous, dit Nok. J'ai entendu Eric crier tellement fort que les murs ont tremblé.

— Un satané Anglais me transperçait de haut en bas, se défendit le chevalier déserteur. J'ai crié, bien sûr ! Sacrebleu, l'ordure ! Le coquin !

— Je crois que tout le monde a compris, fit Maurice d'un ton amusé. J'ai rêvé que mon rotor ne fonctionnait pas.

— C'est terrible ! ironisa Agnès.

— C'est surtout faux ! Mon rotor est parfait. »

Julius éclata de rire, à la grande surprise de tous les autres, puis son hilarité s'évanouit d'un seul coup.

« Je suis fatigué. » marmonna-t-il en plongeant dans la contemplation de sa tartine.

Nok esquissa un sourire forcé. Personne n'avait envie de rire. Julius perdait la tête et ils ne pouvaient rien y faire. J'ai peur... Stanislas avait cru pouvoir passer l'éternité à cuisiner et régaler ses nouveaux amis. Les cauchemars avaient désormais remplacé ses rêves de bonheur et l'épuisement était son plus proche ami. Qu'allaient-ils faire, après la fin des sessions de tourisme ? Recommencer ? Ils pouvaient toujours visiter ce qu'ils avaient apprécié, alors pourquoi y aller tous ensemble ? Stanislas se frotta les tempes de ses doigts épais comme des boudins. J'ai trop mal à la tête pour trouver quelque chose à faire...

Le cuisinier se leva et boitilla jusqu'au canapé le plus proche pour s'écrouler dessus. Les heures qui suivirent disparurent de sa mémoire. Pour une fois, B réussit à l'empêcher de se souvenir de ses cauchemars. Il ouvrit les yeux et soupira. L'heure du déjeuner approchait. Allez, Stanislas, c'est l'heure d'être un véritable chef. Il essaya de se lever mais se sentait encore trop fatigué pour bouger. Où sont les autres ? S'ils ne sont pas ici, autant dormir un peu plus.

« Galina ? » appela une voix chevrotante.

Stanislas se redressa. Maurice entrait en boitillant dans la salle à manger.

« Galina, c'est toi ?

— Il n'y a que moi, Maurice. » lui répondit Stanislas, inquiet.

Le scientifique avait l'air perdu.

« J'ai vu Galina... Elle me regardait et elle est venue ici...

— Il n'y a que moi, répéta le cuisinier, de plus en plus anxieux. Vous avez des visions... ?

BOù les histoires vivent. Découvrez maintenant