LEMNOS
Le petit-déjeuner se passa dans de bien meilleures conditions que le repas de la veille. Stanislas était de bonne humeur et leur prépara un grand nombre de petits plats.
« Des tapas ! s'exclama Camille avec un grand sourire.
— Peut-être, répliqua Maurice. Bon appétit ! »
Lemnos jeta un regard inquiet au scientifique et fut immédiatement rassuré – Maurice avait parlé sèchement car il était affamé, rien de plus. L'ancien esclave grec était joyeux, ce matin-là. Je ne vais plus jamais être un esclave ! Je pourrai rentrer chez moi et découvrir le monde... Il avait sans doute le plus beau destin d'entre eux. Certes, il allait quitter Psamathé pour toujours, mais il savait qu'elle ne serait jamais maltraitée. Oh... mince ! Une désagréable sensation de froid s'empara de son corps.
« Camille ! s'écria-t-il en lâchant une tranche de pain recouverte de purée d'olives. Il y a un problème !
— Lequel ?
— Si Adelphe ne m'exécute pas, Psamathé ne sera pas en sécurité ! Je ne peux pas fuir !
— Tu peux attaquer ton maître et t'enfuir après. Entre la tentative d'étranglement et ta mort... Ou bien... »
Camille ferma les yeux pour mieux réfléchir.
« Tu peux t'enfuir en laissant des messages effrayants dans son palais... Par exemple, « il y aura des conséquences si vous maltraitez Psamathé ».
— C'est une bonne idée, mais je ne sais pas écrire, soupira Lemnos.
— C'est la seule phrase dont tu auras besoin ! Je vais t'aider à la connaître par cœur.
— Je trouve cette idée excellente, intervint la voix de B depuis le plafond. Je suis certain qu'elle fonctionnera et ne fera pas changer le cours de la vie d'Adelphe. Je l'ai observé plusieurs fois, vous savez !
— Vous pouvez venir avec nous, ne restez donc pas là-haut. » dit Anna.
B apparut à leurs côtés, assis sur une chaise.
« Je n'ai pas osé, c'est plus commode pour tenter de dormir. Je dois vous avouer quelque chose, poursuivit-il en rougissant. Je passe mes nuits à vous surveiller pour vous empêcher de faire trop de cauchemars. J'ai essayé de faire une petite sieste pour ne pas m'évanouir, avant-hier. C'est à cet instant que j'ai été réveillé en sursaut par un mauvais pressentiment. Charles ne se sentait pas bien et je me suis occupé de lui un peu trop tard... Je n'ai pas pu réveiller Agnès à temps pour éviter le meurtre d'Eric. »
Charles lâcha son tapas dans son assiette et fit un claquement déplaisant de la langue. Il n'aime pas qu'on parle de ses faiblesses, j'ai l'impression. Pourtant, Charles méritait de se plaindre et d'exprimer sa souffrance, selon Lemnos. Son passé était terriblement triste et violent.
« Je ne voulais pas casser l'ambiance, s'excusa B avec un sourire gêné. Mangez, c'est très bon !
— Vous devriez dormir, lui dit Lemnos, brusquement conscient de la profondeur des cernes du maître des lieux. Et manger, aussi. Peut-être que notre nourriture est fausse et que notre faim est inventée, mais pas vous ! Vous en avez besoin dans la vraie vie !
— Nous vous promettons de ne pas faire de bêtises, ajouta Julius. Nous allons juste nous entraîner à ne pas mourir.
— Vous avez besoin de moi pour mettre en place vos époques virtuelles...

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B
PrzygodoweDouze hommes et femmes se réveillent dans une sorte de manoir dont les pièces changent selon le bon vouloir d'un maître des lieux capricieux, dont les objectifs ne semblent pas... limpides. Après quelques quiproquos, les nouveaux "...