Douze hommes et femmes se réveillent dans une sorte de manoir dont les pièces changent selon le bon vouloir d'un maître des lieux capricieux, dont les objectifs ne semblent pas... limpides. Après quelques quiproquos, les nouveaux "...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Il fallait que ce soit moi. Dire que l'autre s'était défilée ! Il n'avait plus le choix, maintenant. Avec sa robe vieillotte, en plus... Est-ce que c'est la mode de son époque ?
« Je m'appelle Charles. Je ne me rappelle pas de mon nom de famille... Mais il était simple. Je suis né en 1769.
Charles fit la moue. Je n'aime vraiment pas parler de moi.
« Je me... cachais. La vie n'est pas simple, en 1794. Je vois que certains ont le temps d'apprendre à cuisiner au lieu de travailler...
— Il parle de moi ? glapit la femme en blanc en remontant ses lunettes noires sur son nez.
— Aucune importance, s'interposa Philémon. Parlez-nous de tout ce qui vous revient à l'esprit.
— Encore ? soupira Charles.
— Succinctement. »
Le révolutionnaire humecta lentement ses lèvres.
« Je ne sais pas par où commencer, posez-moi plutôt des questions. Ma mémoire est un peu...
— C'est pareil pour tout le monde, affirma le vieil homme qui avait discuté avec Nok un peu plus tôt. On ferait mieux de demander des trucs précis, des trucs qui pourraient nous redonner des souvenirs inattendus. Est-ce que tu te souviens de ton enfance, gamin ? »
Charles se renfrogna. Gamin ? J'ai 25 ans...
« Je ne sais rien de mon enfance.
— Ta famille ?
— Non plus. Si ! s'exclama-t-il. J'ai peut-être un frère, mais il s'est éloigné de moi.
— D'accord. Et pourquoi ?
— ...
— Bien. Où vis-tu ?
— Chez les parents de mon meilleur ami, Louis Loguend. »
Ça, je le sais. J'en suis sûr. Le vieil homme se gratta pensivement le menton et demanda :
« Et qu'est-ce que tu fais de ta vie ? De ton quotidien ? Ce n'est pas très original... mais ça peut servir.
— J'écris des tracts politiques et je les lis à Louis. Je sors rarement, mais parfois je porte des messages à l'imprimerie. Je vis à Paris, un peu loin du centre-ville car c'est bien trop dangereux en ce moment.
— Pourquoi tu penses être ici ? intervint Nok en posant ses coudes sur la table.