Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
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-Eh mais c'est trop moche, putain. Ça nique les yeux. On dirait le cul à Romulus.
Romulus n'est évidemment pas dans les parages quand je fais cette gentille remarque. Le guide du musée me lance un regard courroucé et je lui offre un grand sourire. C'est vraiment horrible comme tableau.
Le guide passe un bout de tissu sur son front, tire sur sa veste puis passe au tableau suivant. Apparemment les nerfs sont tendus.
Devant le nouveau tableau qui se présente à nous, je penche la tête, tentant de comprendre ce qui est censé être interprété. Donnant du coude à Loki, je lui lance:
-Eh, mate-moi cette horreur.
Il penche aussi la tête. D'une même voix, nous lâchons :
-Une bite microscopique.
Je pouffe et Naema souffle un long 'chuuut' à notre attention.
-Et pour conclure, cet artiste adorait la nature, c'est pourquoi il a voulu peindre son amour à travers ce tableau aujourd'hui connu pour ses nombreuses interprétations. Ici par exemple, nous pouvons voir un jeune homme nu étendu dans l'herbe, entouré de fruits exotiques en tous genres; pastèques, oranges, ananas, bananes et mangues. Il a le regard vers l'observateur du tableau, ce qui-
Je ricane et lève la main. Le guide chauve fait comme s'il ne m'avait pas vu et détourne le regard pour m'ignorer avant de s'essuyer à nouveau le front. Bon, je comprends, je ne fais que lâcher des commentaires pas constructifs depuis le début de la visite. Puisque le chauve ne veut pas me voir, je lance tout de même:
-Vous êtes sûr qu'il aimait juste la nature ? Nan mais parce qu'à mon avis, les bananes, il faisait pas que les peindre. Il se les prenait dans le derrière aussi.
Le guide écarquille les yeux et je retiens douloureusement mes lèvres de s'étirer en sourire tandis que Loki est au bord des larmes.
-Ça suffit ! hurle le chauve en jetant le bout de son tissu par terre. On ne m'a jamais témoigné autant d'irrespect ! Vous devriez avoir honte, mademoiselle ! Quelle insolence. J'arrête ma visite guidée ici. Débrouillez-vous pour le reste. Je ne suis pas assez payé pour supporter autant de pression, marmonne-t-il avant de tourner des talons.
Ah. Bah il aura pas tenu très longtemps. On dirait qu'il passait une mauvaise journée, le pauvre. Tout le monde me fixe et je hausse les épaules.
-Pas de ma faute s'il ne supporte pas la critique négative, dis-je innocemment.
-Remarque très pertinente, lance une voix grave. La prochaine fois, tu t'abstiendras de parler, est-ce clair ? me demande Ethan droit dans les yeux, à quelques mètres de moi.
Je mets mes mains sur mes hanches et réplique:
-Je ne suis pas d'accord, monsieur. Vous avez entendu parler de la liberté d'expression ?
