Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
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Tout se passe comme prévu. Les décorations d'Halloween sont posées. Les citrouilles, les bougies, les fausses toiles d'araignée, tout est placé de telle sorte que les clients plongent dans l'ambiance de la fête annuelle.
Même nous, les employés du café, devons nous déguiser. Je ne me suis pas cassé la tête. Costume : sorcière. Personnellement, je trouve ça trop con. Mais ça a un avantage non négligeable : je fais fuir les gosses, ces démons cachés dans des corps minuscules pour tromper leur entourage. Sauf que moi, je vois clair dans leurs jeux.
Constatant qu'aucun client ne pointe le bout de son nez, je sors mon téléphone pour m'occuper et envoyer un message à Lid pour qu'elle passe regarder un film avec moi après le taff. J'envoie aussi un message à Aguir pour lui demander s'il peut me prêter son devoir de géographie avant de le rendre au prof.
Un client attablé près des vitres fait tomber son café. Soo qui n'est pas loin, va s'occuper de lui. Je m'apprête à me faire un truc à boire puisqu'il n'y a pas de commandes à prendre quand la cuisinière me tend une assiette où une délicieuse tarte fumante trône. C'est pour moi ? Personne n'a commandé ça. Bah tiens, c'est Noël trop tôt. Je m'apprête à plonger mon doigt dans la crème fraîche et la cuisinière attrape ma main.
-Atona, ce n'est pas pour toi, enfin. Offre ça à la jeune fille qui a l'air triste, table 7. Depuis qu'elle est arrivée, elle se morfond et ça me fait de la peine.
Fais chier. J'aurais kiffé une tarte gratuite.
Je souris avec crispation à la cuisinière. J'arrive à la table 7 et pose l'assiette devant ladite jeune fille triste. Ses très longs cheveux bruns cachent son visage. Sa chevelure n'est pas la seule à être longue, la fille en elle-même est plutôt grande.
Elle ne voit pas directement que je lui ai ramené une tarte. Je me racle la gorge et elle lève la tête. Sa peau est très pâle et ses yeux sont rougis par les larmes.
-Oh ! Je n'ai pas commandé-
-C'est un cadeau de la maison.
Elle semble surprise puis me sourit gentiment et ses yeux marrons se mettent à pétiller.
-Eh bien... merci, dit-elle finalement.
J'acquiesce et m'en vais, la laissant à ses pensées. En retournant vers le comptoir, j'enfonce mes mains dans mon tablier vert.
Là, je hausse les sourcils en voyant un papier noir posé sur le marbre. Dessus, quelque chose est marqué à l'encre rouge. La même écriture et le même papier que celui trouvé avec la rose dans mon casier il y a un peu plus d'une semaine.
