Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
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PDV ETHAN
Atona m'a demandé de la suivre parce que quelqu'un serait à ma recherche.
Je suis à peu près sûr qu'elle me demande de la suivre pour n'importe quelle autre raison que celle-là.
Je ne sais pas pourquoi mais elle est excitée comme une puce. Enfin, plus que d'habitude. Elle a le regard vif, les gestes désordonnés, les joues roses, les yeux brillants. On dirait qu'elle a couru un marathon. Ou qu'elle va manger son premier repas après 1 an d'abstention. Dans le second cas, je me sens presque en danger.
Elle se lève, tape son derrière puis frotte ses mains. Ensuite, elle passe près de moi en lâchant :
-Suis-moi, moche-mec.
Tiens, une nouvelle appellation débordante d'affection.
Atona opte pour le café le moins bondé. Elle sautille en marchant, ce qui me paraissait impossible au vu de ses escarpins et pourtant elle le fait. Ses cheveux de jais se balance de gauche à droite. Atona se retourne, le regard à l'affut, me fait signe de la suivre.
Je hausse les épaules et la rejoins, curieux de savoir quel est son problème. Elle ne cesse de venir à moi puis de s'éloigner, je ne sais pas comment interpréter ces signes mitigés. En tout cas, elle ne semble plus me haïr, tel qu'elle me l'avait affirmé à l'école. C'est déjà un bon début, je trouve.
J'inspecte rapidement l'endroit où elle m'a emmené. Un café dont la devanture est peinte d'un verre bouteille. De fines grilles ont été placées sur la façade, où du lierre s'enlace et pousse dans tous les sens.
Sur la terrasse, les clients discutent à des tables circulaires disposées en quinconce. Comme il fait sombre, des lampes ont été allumées, diffusant une lumière chaude qui donne cette ambiance accueillante et confortable à l'endroit.
Debout près d'une table libre, Atona est debout, se mordillant la lèvre, les mains dans le dos.
-Je t'en prie, lui dis-je en désignant une chaise.
Elle retire sa veste, s'assied et croise ses jambes sous la table. Ce n'est qu'alors que je remarque une peluche attachée à son sac. Bruyamment, Atona tire la seconde chaise près d'elle pour la coller à la sienne et tapote gaiement le siège.
-Viens t'asseoir près de Toto, fait-elle le regard brillant. Et raconte toutes les histoires que tu veux.
A peine assis, un serveur vient vers nous, sourire aux lèvres.
-Bonsoir et bienvenue ! Voici le menu. Je vous laisse faire votre choix, fait-il en me donnant la brochure.
