Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
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Je m'installe dans le salon et m'avachis sur le canapé. C'était vraiment pas une bonne idée de sortir par ce temps, mais ça en valait largement la peine. Je touche légèrement mes lèvres en pensant au goût exquis d'Aguir quand le fil de mes pensées est interrompu par des petits pas rapides dévalant les escaliers.
Ils approchent rapidement puis leur propriétaire apparaît. Il saute sur le canapé et m'observe longuement. C'est le chien de Mr Feather. Un nuage sur pattes. deux billes noires à la place des pattes.
Dans la cuisine, je trouve Ethan aux fourneaux. Une bonne odeur règne dans l'air. L'historien se retourne et sourit.
-Je t'ai entendu dire que tu n'avais pas mangé. On va arranger ça. Je ne pense pas que ton père rentrera de si tôt.
-Et les soixante copies à corriger ?
-Ça attendra.
La chienne se met à sauter et à aboyer gaiment autour de nous. Elle se colle à mes jambes et se couche sur le dos.
-Je vois que Beast t'a déjà adoptée. C'est un miracle.
Beast ? Ça sonne comme 'bite', me dis-je en ricanant.
-Je me demande comment c'est possible qu'elle ne t'ait pas déjà arraché une main, dit Mr Feather en riant.
Je caresse la petite tête de la chienne et la serre un peu contre moi.
-Comment me résister ? Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Est-ce que tu te poses des questions quand un objet est naturellement attiré au sol par la gravité ? Non.
L'historien suspend ses mouvements et me dévisage malicieusement en se lavant les mains.
-Bon, Miss Mozzarella première du nom, votre repas est servi.
Il m'appelle encore comme ça ? Il oubliera jamais ce pull dégueulasse ? D'ailleurs, il faudra que je pense à le lui rendre.
En quelques minutes, je dévore ce qu'Ethan a préparé. Il va falloir que je passe des livres de cuisine à Aguir.
-Je n'ai jamais vu quelqu'un avec autant d'appétit ! Ça fait plaisir. Tu en veux encore ?
Je fais non de la tête, m'adosse contre le dossier de la chaise et défais ma ceinture.
-J'ai froid, dis-je en frottant mes bras.
Pour la énième fois aujourd'hui, il pose une main sur mon front et je frémis à son contact brûlant.
