c o r n é l i e n - 愛 |46|

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PDV ETHAN :

Je frotte mon visage, fatigué, et m'assieds pendant une bonne dizaine de minutes à mon bureau, me demandant la raison derrière le comportement d'Atona. C'est à en devenir fou.

La porte s'ouvre et je me redresse aussitôt avec le vain espoir que ce soit elle qui soit revenue. Mais à la place de yeux verts, ce sont des prunelles brunes.

-Devine qui a acheté des donuts ! dit Héra avec beaucoup d'entrain.

Elle vient s'asseoir sur le bord de mon bureau.

-Ou peut-être que tu as envie d'autre chose ? chuchote-t-elle en glissant sa main sur mon torse.

-J'ai surtout envie d'être seul, dis-je en enlevant délicatement sa main.

Elle boude, les lèvres ressorties.

-Seul ? Sans moi ?

-Je crois que tu sais ce que "seul" veut dire.

Héra prend un donut et me le tend. Je secoue la tête.

-Tu viens chez moi, ce soir ? demande-t-elle le regard fuyant.

Les coudes sur le bureau, je me gratte les yeux sous les verres de mes lunettes. Je les retire, les plie soigneusement et les pose doucement sur mon bureau. J'entrelace mes doigts et essaie de prendre un ton délicat.

-Ecoute, Héra...

Je la vois instantanément se mettre en colère avant que je n'ai dit quoi que ce soit.

-Quoi encore, Ethan ? demande-t-elle en se levant.

Je prends sa main pour tenter de la calmer.

-Au voyage scolaire, quand tu m'as demandé si tu voulais qu'on se mette ensemble, je t'ai dit que mes sentiments n'étaient pas - encore - les tiens. J'apprends à te connaître, je découvre chaque aspect de ta personne un peu tous les jours. Ne précipitons pas les choses. Je ferai des efforts pour toi, c'est un très bon début.

Elle souffle bruyamment du nez.

-Si tu dis que tu vas faire des efforts...

J'appréhende la suite.

-Viens manger chez moi jeudi prochain, pas la semaine prochaine mais le jeudi d'après. Et tu as l'interdiction de me refuser quoi que ce soit de toute la soirée. Laisse-moi te faire mes preuves, au moins.

J'acquiesce aussitôt. Elle me tend une perche, je dois au moins la saisir.

-Ok, pas de souci. Pourquoi aussi loin que dans deux semaines ?

-Le temps que ma mère retourne en Arménie. Elle ne serait pas très heureuse de savoir qu'un homme vienne manger chez moi, tard le soir.

Le téléphone de Héra sonne, interrompant notre conversation.

-Oh, c'est le directeur. Il veut me parler dans son bureau. Ça doit être pour le projet d'atelier d'écriture.

Elle fait volte-face, s'arrête, soupire. Puis après hésitation, elle lance :

-Je t'aime, Ethan.

Héra s'en va, oubliant sa boite de donut. Je la rattrape pour les lui donner et elle les regarde avec une moue attristée.

-Vas-y, dis-je en caressant son dos.

-J'y vais.

Je ferme la porte derrière elle et pose mon avant-bras contre la porte pour y coller mon front. Héra est impatiente que je lui dise les trois mots qu'elle attend tant. Elle fait tout pour me le faire sentir.

InceptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant