o e i l d e v e r r e |47|

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Quelle conne je peux être, franchement

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Quelle conne je peux être, franchement. Pourquoi j'ai été à l'école ? Je savais pertinemment que le rat sénile allait être là. J'ai été pas mal conne sur ce coup-là, faut se le dire.

Mais je ne voulais pas me planquer chez moi. Au final, il n'est personne, hein ? C'est qu'un mec comme les autres. Il n'a rien de spécial. Pourquoi moi, je me cacherais de quelqu'un comme lui ? J'étais décidée à me ramener à ce cours même si je savais que j'allais en souffrir.

Et je ne me suis pas trompée. J'avais la putain d'impression que des milliers d'aiguilles plongeaient doucement dans mon cœur à chaque regard qu'il me lançait. Des tas d'images s'imposaient aussitôt à moi. Héra le rat apparaissait dans la plupart d'entre elles. Je ne savais pas qu'un regard pouvait faire aussi mal.

Je ricane amèrement. C'est bien audacieux de ma part d'espérer un instant de bonheur. Depuis le temps, j'aurais dû comprendre que ce n'était pas quelque chose que la vie me réservait.

Je bascule mes cheveux dans mon dos. Je n'en ai rien à foutre. Absolument pas. Voilà le plan. Je vais le nier. Le nier le temps que je transforme ma douleur en arme. C'est aussi simple que ça. Je ne veux pas lui dire que je l'ai surpris avec sa poufiasse.

J'allume l'écran de mon téléphone. Aucun message de Lid. Aucun appel. En montant sur ce toit, je me suis dit que comme elle ne voulait plus me voir, je lui laisserais des messages téléphoniques. Mais je n'y suis pas arrivée. J'ai conscience que pour retrouver ma blondasse, je dois changer.

Mais par où commencer ? Je suis tellement, tellement perdue. Je me sens tellement larguée. J'ai aussi appelé Aguir pour savoir comment il allait. Mais silence radio de son côté aussi.

Je cherche dans mon sac des clopes mais le paquet est vide. Je jure et le balance au fond de mon sac. Je déteste fumer. Je hais ça. Mais je ne peux pas faire autrement pour l'instant. Je vais arrêter. Promis. Je veux juste un moyen de décompresser.

Je songe un instant à la boxe. Je devrais peut-être faire ça. Je sais que papa en a fait pendant longtemps dans sa jeunesse. Je note ça dans ma tête. Peut-être un jour.

Je décide de rentrer chez moi à pied, n'étant pas d'humeur à prendre le bus. Ça me donne quarante minutes à ruminer et broyer du noir. Si bien que quand j'arrive chez moi, j'ai l'impression d'être une boule de stress condensée sur pattes.

-Bonjour, Atona, fait la concierge.

-'lut, dis-je les dents serrées.

Je passe mon chemin devant l'ascenseur pour prendre les escaliers. Mais je m'arrête. Et si j'essayais de prendre l'ascenseur ? C'est vrai... j'ai remonté la pente dernièrement, Sedah est loin et ça ne tient qu'à moi maintenant. Je me mets face à l'ascenseur.

Les portes s'ouvrent et je regarde l'intérieur plutôt étroit de longues minutes.

-Atona, tout va bien ? demande la concierge.

InceptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant