Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
n.b. : ce chapitre contient l'apparition d'un personnage de la fiction "Adam Lane".
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Plus que quelques minutes avant de récupérer ma petite droguinette. Je dis droguinette au lieu de """drogue""" pour dédramatiser.
Bon, ça change rien au fait que je me défonce mais ça a le mérite de soulager ma conscience un minimum.
Nick m'a dit que le dealer était un type originaire de Los Angeles. Donc du même trou qu'Aspen. Il a intérêt à maîtriser le français sinon je vais canner. Au pire, je lui ferais de magnifiques petits dessins pour me faire comprendre.
Bon, va falloir que je saute par la fenêtre. Soit je m'en sors avec une jambe cassée, soit j'y laisse la vie, mais ça m'est égal parce que dans les deux cas, je suis gagnante.
Je finis quand même par me demander si c'était une bonne idée de remballer Freddie. Peut-être que j'ai affaire à un autre tueur en série et malade mental.
Je retourne à ma toilette préférée et monte sur ma gracieuse et élégante monture. Il faut être rapide, les toilettes ne resteront pas vides très longtemps. Je ferme ma veste pour qu'elle n'entrave pas mes mouvements. Hop, je me retrouve dans l'encadrement de la fenêtre, en hauteur, surplombant tous les récolteurs de merde. Je ricane quand une idée me passe par la tête. Je tends une main devant moi, le pouce sur l'auriculaire et le majeur. Je lâche un "psst" héroïque.
-Je suis SpiderAtona.
C'est moins cool que ce que je croyais.
Essoufflée et recroquevillée, je me maudis intérieurement de me foutre dans des situations pareilles. Je lance un coup d'oeil en bas mais il n'y a pas encore mon livreur de bonbons américain. Il sera certainement en surpoids. C'est connu, les américains et les hamburgers... Une grande histoire d'amour !
Je regarde alors de l'autre côté et la scène que je vois m'étonne grandement. La petite Valentine, alias Charlotte aux fraises, enfermée dans une cabine avec un autre mec, dans la cabine voisine. Mais c'est qu'elle cache bien son jeu, la coquine.
Ils chuchotent, ce qui fait que je n'entends pas ce qu'ils disent. Puis le mec prend la rousse par les épaules et la colle à la porte. Ouh, la température monte. Il penche la tête pour l'embrasser et elle tourne le visage. Le type semble s'énerver, dit quelque chose puis la rousse finit par le regarder. Il dégage ses cheveux de son visage pour dévoiler une face de porcelaine constellée de tâches de rousseur.
Le mec porte la chemise la plus hideuse qu'il m'ait jamais été donné de voir. Jaune avec des imprimés de bateaux bleus. Je vomis spirituellement. Il pose ses lèvres sur celles de la rousse et celle-ci ferme les yeux, les mains levées comme si ça la dégoûtait. La rouquine n'a pas l'air forcée, elle ne le repousse pas, mais n'a pas l'air d'aimer non plus. Si ça la lui déplait, pourquoi le faire ? Le mec s'éloigne de la petite fraise et soupire. Sa voix grave où transparaît sa frustration résonne.
