s a v i o r |31|

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Je m'avance en silence vers le métro pour me placer près d'Ethan

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Je m'avance en silence vers le métro pour me placer près d'Ethan. Celui-là a l'air d'être plutôt vide. Les portes s'ouvrent et je reste figée sur place. Une sorte de boule poisseuse nauséeuse rampe en mon fort intérieur. J'ai un instant la sensation que je vais vomir.

Une légère pression chaleureuse s'applique sur mon épaule. Je pose mon regard sur la main large qui me tient. Ensuite, mes yeux remontent avec hésitation vers Ethan. Il m'offre un sourire aux éclats volés au Soleil et passe un bras autour de mes épaules pour m'entraîner dans le métro.

Je me place dos contre les portes fermées placées face à celles par lesquelles nous sommes entrés et Ethan se met face à moi. J'observe les personnes qui nous entourent. Une vieille dame est assise près de nous, le dos droit, le visage levé, les mains élégamment croisées sur son sac Chanel. Elle s'emmerde pas la vieille. En face, un homme avec un gros embonpoint a les bras croisés sur sur ventre et semble lutter contre le sommeil. Quelques places plus loin, une métisse écoute de la musique à fond et je reconnais le rythme de Guérilla de loin.

De l'autre côté, un père avec son fils. Le petit porte un petit masque blanc et s'amuse à courir autour de son père en essayant de ne pas perdre l'équilibre avec l'accélération du métro. Il y a aussi un couple plutôt éméché, qui se lèche la gueule comme jamais. Le garçon va même jusqu'à glisser une main sous la jupe en jeans de la fille. Je pouffe de rire, attirant l'attention d'Ethan.

-Allez copuler ailleurs, putain, dis-je d'une voix maîtrisée.

Le gars et la fille se tournent vers nous et Ethan leur lance un sourire taquin comme pour leur faire croire que j'étais pas sérieuse. Ils vont continuer leur ébats ailleurs, sceptiques.

-Ton commentaire n'était pas nécessaire, dit-il de sa voix vibrante.

-Tout comme ton intervention, chacal.

-Chacal ?

-Ouais, chacal. T'as une gueule de chacal.

Ethan se met à rire suavement en passant une main dans ses cheveux.

-Qu'est-ce qui te fait rire, chacal ? dis-je en réprimant mon sourire.

Il tapote mon nez, ce qui me fait cligner les yeux par réflexe.

-J'adore passer du temps avec toi. Je ne m'ennuie jamais.

Mes doigts se mêlent et je cesse de le regarder pour inspecter le sac Chanel de la vieille. Une petite chaleur imperceptible se balade quelque part entre mes côtes.

-Mouais. T'es pas trop nul pour un centenaire.

Il fourre une main dans la poche de son pantalon et appuie son épaule contre la barre de striptease sans me quitter des yeux.

-Alors, ça va ? me demande-t-il.

J'inspire profondément.

-Pour l'instant, oui. Ça roule vite et il n'y a pas tellement de passagers.

InceptionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant