Elle ?
Elle se fiche de tout. Elle ne veut dépendre de personne. Elle récolte autant de regards curieux que de conquêtes. Son but est d'oublier, d'enterrer son passé tortueux le plus profondément possible.
Lui ?
"Lui" ne pense qu'à elle. Il dépend...
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-Tu as l'air pâle.
-Ça va, ça va, dis-je avec agacement.
Aguir se mord aussitôt l'intérieur de la lèvre et je culpabilise immédiatement. Je souffle et caresse sa joue. Une lueur joviale s'allume dans son regard lagon et je souris sincèrement. Il entoure ma nuque de son bras et me colle contre lui. Il n'arrête pas de me coller pour marquer son territoire.
-Tu ne m'as pas parlé de ta grand-mère décédée, dis-je à Aguir. Contrairement au troll. Lui, tu le connaissais à peine.
Il hausse les épaules.
-Mouais... Mais depuis quand on parle de ses grands-parents décédés à la personne avec qui on sort ?
-Depuis qu'Aguir Tis sort avec Atona Fox. Tu dois tout me dire. Qu'est-ce que je ne sais pas d'autre ?
Il rit et m'embrasse ma tête.
-J'aime les champignons, je n'aime pas le blanc, je préfère l'hiver, je suis gaucher, je ne tiens pas l'alcool, je dis 'chocolatine', je n'ai jamais voyagé, je suis enfant unique, je suis-
-Ok mais ça je m'en fous un peu. T'es comment dans ta tête.
-Ma tête n'est emplie que de toi.
Quel romantique.
-Pour moi, les valeurs les plus importantes sont l'honnêteté, la justice et la fidélité. Tu ne crois pas ?
Mon sourire se brise et je fronce légèrement le nez.
-Si. Bien sûr que si.
Je me racle la gorge et change rapidement de sujet.
-On a un point commun, nous avons tous les deux perdu un être cher.
Il secoue la tête et ricane.
-Ta mère n'est pas morte, tout comme ma grand-mère.
Il pointe un doigt sur son cœur et souffle:
-Ta mère est toujours en vie à l'intérieur. Tout comme la mienne. On n'existe pas seulement parce que notre enveloppe charnelle est fonctionnelle. Même quand elle expire, nous continuons d'exister dans les mémoires. C'est pour ça qu'il faut chérir les souvenirs qu'il nous reste et au final, c'est comme si la personne qui est sensée être partie ne nous a jamais quittés.
-C'est très optimiste.
Aguir claque un bisou sur ma joue.
-Je suis un grand optimiste, en faveur des pythagoriciens. Les choses sont difficiles que parce que nous le choisissons. Si tu n'aimes pas une chose, cela ne tient qu'à toi. Et si tu ne peux pas la changer, il faut que tu changes la perception que tu en as.
Je mets mon bras autour de son buste en inspirant profondément.
-Je ne savais pas que je sortais avec un philosophe.
