Chapitre LI

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Je m'installai sur le lit et ouvris l'enveloppe.

Ally,

Je m'appelle Elise, j'ai bientôt 12 ans. Hier, Sandra est venue à l'hôpital me dire que je te verrais aujourd'hui, je suis si heureuse, j'espère que je pourrais te parler. Quand j'avais 9 ans, maman m'avait acheté une place pour venir te voir chanter, mais j'ai pas pu venir parce que j'étais trop malade. Mais c'est pas grave parce que je vais te voir demain. Dès fois quand je suis très malade, j'aime bien écouter "ton sourire", c'est ma chanson préférée de tout l'univers, même papa dès fois chante avec moi. Quand je serais grande, j'aimerais être une chanteuse aussi pour donner du courage aux gens malades, parce que c'est pas marrant d'être toujours à l'hôpital, dès fois je rêve que je peux danser comme toi mais avec ma maladie j'ai pas le droit, alors je danse dans ma tête et ça me donne du courage pour guérir. Je t'aime, tu es ma chanteuse préférée.

Elise

PS: maman m'a aidé pour pas faire de fautes.

J'étais bouleversée, cette gamine, du haut de ses 12 ans, était bien plus courageuse que moi, elle avait fait tout ce chemin pour moi, et moi j'étais cloîtrée dans ma chambre à cause d'un sale type, refusant de sortir. Je posai la lettre sur le lit, Jacob avait lu lui aussi, il me regardait, et je voyais bien que lui aussi était bouleversé.

- Il faut que je trouve Alice.

- Qu'est-ce que tu vas faire ?

- Lui demander ce qu'elle avait réellement prévu pour la petite.

Je me dirigeai vers la salle de bain prendre mon portable que j'avais laissé sur le lavabo. J'avais justement un message d'Alice.

Pardonne-moi, j'aurais dû t'en parler avant, je pensais bien faire, je pensais que ça te ferais plaisir. Je suis désolée, je ne savais pas...

Il faut qu'on parle...

Jacob, qui avait lu le message lui aussi, ricanait.

- Pourquoi tu ris comme ça ?

- Tu vois, le problème avec Alice c'est que c'est toujours la même chose, elle se mêle toujours de ce qui la regarde pas et au final elle fait pire que mieux.

- Peut-être, mais en attendant y'a une gamine qui est là pour moi et je sais même pas c'que j'suis sensée faire.

- Et alors quoi ? Tu vas faire ce qu'Alice a décidé pour toi, sous prétexte que ça partait d'une bonne intention.

- Pourquoi tu t'énerves ?

- Je m'énerve pas, c'est juste qu'elle commence sérieusement à m'agacer à force, et que si elle t'en avait parlé avant, on en serait pas là, et...

Je voyait bien qu'il commençait à s'énerver, même s'il disait le contraire. Sa mâchoire se contractait et son regard était fermé.

- Et quoi Jacob ?

- Nan rien, laisse tomber...

- Non dis moi

Il s'était retourné, devant la fenêtre, son poing fermé était appuyé contre le mur, prêt à frapper.

- Tu te rends compte de ce qui aurait pu se passer si tu avais recroisé ce type toute seule ? Elle t'a mise en danger, toi et le bébé, alors même si ça partait d'une bonne intention, elle aurait jamais dû faire ça.

- oui mais...

- Mais quoi ? Tu crois quoi ? Qu'est-ce qu'il t'aurais fait cette fois ci ? Il était pas là pour s'excuser...

Son poing avait frappé violemment le mur sur ces dernières paroles. Je restai là, le regardant. Je n'osais pas lui dire de se retourner, redoutant son regard. Je ne savais même pas quoi lui répondre, il avait raison, je le savais bien... Le silence qui suivit me paru durer une éternité. Je décidai de m'avancer doucement vers lui, il se retourna, et comme je l'avais redouté, son regard était noir. Je continuai à m'approcher, jusqu'à être devant lui, il avait tourné sa tête, évitant ainsi de recroiser mon regard. Je passai ma main gauche dessous son tee-shirt et la posai sur son torse. Je pouvais ressentir toute sa colère...

- Comment veux tu que j'arrête de penser à ça, si toi même t'arrives pas à contenir ta colère ?

- Je sais oui, t'as raison mais c'est plus fort que moi, rien qu'à imaginer qu'il ait osé remettre une main sur toi ça me rends fou, il aurait mérité que j'le tue.

Il s'était à nouveau retourné, prêt à frapper à nouveau le mur. Je m'agrippai par derrière à lui par la taille, son poing se dessera alors et il posa sa main sur le mur, juste à côté de l'encadrement de la fenêtre. Sa respiration reprenait doucement un rythme normal, il passa son bras droit au dessus de moi en se retournant.

- Je supporte pas l'idée qu'on puisse vouloir te faire du mal, ça me rends dingue... et ce type c'est...

Je posai ma tête contre lui.

- Arrêtes !

- Oui pardon, t'as dis que tu voulais plus en parler.

- Serre-moi fort.

Il resserra un peu plus ses bras autour de moi, et posa sa joue sur ma tête... mon téléphone vibra sur le lit.

- C'est Alice qui t'appelle.

- Pas grave, elle rappellera.

Je ne voulais plus bouger, je ne voulais pas qu'il me lâche...

Jacob BLACK & Allysson WHITE (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant