15.Fear the living

154 10 2
                                    

Rick est revenu en nous disant qu'il avait perdu Sophia de vue. J'hallucine... Carole ne dit rien, trop bouleversée pour ça et, au fond, je peux la comprendre. Elle a perdu son mari qui même si c'était un enfoiré, elle en était amoureuse, puis maintenant sa fille disparait... Shane et Daryl se joignent à elle pour la chercher et Rick me demande de rester protéger le groupe. Je suis plus qualifiée à servir de garde qu'à chercher une enfant perdue ? Je ne sais pas si je dois le prendre bien ou mal... 

Nous avons clairement eu le temps de quadriller la zone et récupérer de précieuses choses pour nous. Le seul détail, c'est que T-Dog s'est coupé avec du verre tout à l'heure quand on s'est fait envahir de zombies, on a dû lui bander le bras, mais il va falloir trouver de quoi le soigner et vite... Faisant quelques moulinets avec ma nouvelle machette lorsque le soleil se couche lentement, les hommes reviennent bredouilles et s'approchent de nous. 

Ils nous disent qu'ils ne l'ont pas trouvé, mais qu'ils ont la preuve qu'elle est encore en vie. Carole indignée s'acharne sur eux : 

- Vous avez laissé ma petite fille chérie dans la nature ? Et comment savez-vous qu'elle est en vie si vous ne l'avez pas trouvée !

- On a trouvé un rôdeur sur sa route. On l'a ouvert cet enfoiré. Réponds Daryl.

- Écoute Carole, on ne peut pas continuer à la chercher il va faire nuit et, on pourrait se perdre, nous aussi... Réponds Rick, calmement.

- Vous avez laissé ma chérie dans la forêt toute seule ! Comment as-tu pu Rick ? Elle va passer la nuit dehors ? Ça n'est qu'une enfant... Réponds Carole, d'un ton triste et en colère.

C'en est trop pour moi.
Je m'approche et coupe la parole à tout le monde :

- Qui d'autre aurait foncé dans la forêt pour sauver ta fille Carole ? Un blanc s'installe. Une enfant de 12 ans quand même... Il faudrait envisager de grandir à cet âge-là. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient, alors qu'on est tous restés là, à attendre qu'ils reviennent et que ce fichu camping-car remarche !

Je venais de lui clouer le bec puisqu'elle part en pleurnichant avec Lori. Shane me sourit en guise de remerciement et les autres hommes aussi. Maintenant que cette histoire est réglée, je propose d'aller me coucher. Ouais. Demain, nous continuons les recherches et je serai de la partie cette fois. 

Le lendemain matin, nous décidons de partir presque tous ensemble. Dale reste surveiller l'état de T-Dog et le reste du groupe s'organise pour aller en forêt, pour suivre la fameuse piste de Daryl. Il est décidé que la tête de cortège sois Daryl et Rick, ensuite Lori, Carl et Shane, puis Carole, Andrea, Glenn et moi en dernière, pour fermer la marche. Nous partons dans la forêt en file indienne (ou quasiment...) et suivons donc la piste de Daryl. La veille, ils n'ont pas eu le temps d'y passer, le jour étant tombé assez vite, laissant place à une nuit glaciale et triste. 

Après une bonne vingtaine à mon avis, de minutes de marche, nous nous arrêtons, à côté d'une tente. Rick demande à Carole d'appeler sa fille, ce qu'elle fit, mais ça n'eut aucun effet. Daryl l'ouvre lentement, je retiens mon souffle et prie pour que ça soit enfin fini... Il y rentre et nous attendons. Il ressort, rangeant quelque chose dans sa poche, et nous fis signe de la tête : 

- Non, encore un qui a opté pour autre chose, comme disais l'autre Jenner.

Quel esprit rancunier... J'en souris, mais pas longtemps. Carole fonds en larme dans les bras de Lori, persuadée que sa fille est toujours perdue, comme la plupart d'entre nous. Pour ma part, je me demande... C'est horrible comme sensation. Rick décide de séparer le groupe en plusieurs parties. Shane, Rick et Carl partent au sud, Daryl accompagne le groupe des filles, Lori, Andrea et Carole, tandis que je riposte pour partir de mon côté, on me confie Glenn. Enfin, c'est plutôt lui qui s'impose et, même si Rick hésite il accepte. Pourquoi hésiter ? Je ne suis plus une enfant et il verra qu'il peut me faire confiance.

Les filles partent à l'ouest, alors nous partons à l'est et devons passer derrière cette tente qui, plus on s'en approche, plus elle pue la mort à plein nez. Accompagnée de Glenn, et de ma machette en main, nous marchons lentement sur un sentier.  

- Quand j'étais jeune, j'allais ramasser des asperges sauvages en forêt, avec ma famille à l'époque, je n'ai jamais été très bonne pour les trouver, j'en loupais la moitié, je n'ai ni la patience ni l'œil attentif. Je raconte à mon ami, que dis-je, ma deuxième famille, Glenn.

- Donc j'ouvre l'œil, au moindre signe de Sophia. Me dit-il, d'un léger ton moqueur.

- Il vaut mieux, oui, je devrais même ralentir l'allure, trop pressée, ahah. En revanche, j'ai l'ouïe fine et...

Je me tourne et brandit ma machette à ma droite, pour faire face à un mort arrivant vers nous. Glenn me regarde et garde sa main sur sa hachette. Je lui murmure que je m'en charge. Je suis nerveuse mais, un jour Shane m'as dit durant un trajet dans sa voiture...

"T'es capable de beaucoup de choses Océ, il faut juste que tu te lâches et que tu croies en toi. Que ce soit à l'arme blanche ou au flingue, un mort est moins solide qu'un homme, ses os sont très fragiles et tu tapes dans du beurre alors, n'hésite pas ! Montre-leur tous que tu n'es pas qu'une gonzesse. Dépasse-toi bordel, ton mental t'amènera loin, moi, je suis déjà le premier sur la liste à éliminer."

Je plante ma machette dans le crâne du rôdeur en le bloquant avec mon bras et l'enlève avec une facilité déconcertante. Il tombe au sol, inerte et moi, je suis la plus heureuse. Il avait raison, c'est plus facile que prévu et c'est rassurant. Je n'ai plus peur d'eux. Maintenant, c'est moi qu'il faudra craindre. J'entends un léger 'Youhouu' venant de Glenn, me supportant dans ma démarche, je lui souris et nous reprenons la marche.

The Running DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant