The Running Dead

97. Mon frère.

J'arrive dans un petit champ, je commence à fatiguer à force courir. Je ne savais pas de combien je les avaient éloignés. Je ne voulais pas mourir, pas comme ça, et surtout pas en vain. Mais le souffle était bel et bien ma faiblesse principale. Je me souviens de ce que m'ont dit Daryl et Randall : ils m'en voudraient à mort si je disparaissait. Je ne pouvais pas leur faire ça. 

 Soudain, je vois Rick se faufiler entre les arbres avec un véhicule. J'utilise mes dernières forces pour le rejoindre. C'était une bénédiction ! Je souriais, reprenant mon souffle côté passager de la voiture. 

- Tu m'a fait peur. Lâche Rick.

- Je... Je fut coupée. 

Un bruit de tracteur vient recouvrir le klaxon qui s'éteint à l'instant. Rick démarre en trombe, expliquant que le groupe de Glenn devrait être au nord si tout se passe bien. Ils attendraient apparemment dans un magasin à 15km du bruit qu'ils ont provoqué. Et c'est là qu'on va. 

Sauf qu'au bout du chemin, tout semble calme, trop calme. Je descends, avec ma machette et rentre dans le magasin du rendez-vous :

-GLENN !!!

Il n'y eut que des râles en réponse. Rick et moi nous débarrassons d'eux alors que je fouille les lieux.  Ils n'étaient certainement jamais arrivés jusqu'ici. Où sont ils ? J'étais paniquée, je ne voulais pas perdre mon frère, je voulais qu'il sois là, caché dans un coin et qu'il aille bien.

- Rick, ils sont pas là ! Je crie.

Il s'approche de moi et me prend dans ses bras, me disant qu'on avais peut-être de l'avance, et qu'il fallait juste attendre. Alors, on s'assois un peu, et on patiente. 

- Comment ça s'est passé pour la horde ? Je demande à Rick. 

- Elle a été détournée, tout va bien, et mis à part Carter, qui est mort, tout le monde est en vie.

Carter ? Je ne me souviens même pas de qui il s'agit. Le temps passe, je suis rassurée que du côté de chez nous tout va bien. Mais, tant que Glenn ne sera pas là... 

Une heure, deux heures passent et Rick me suggère de rentrer avant la nuit. Jamais.

- Jamais, tu entends ? Je ne rentre pas sans lui, Rick ! 

- On n'est pas en sécurité ici, de nuit.

- Lui non plus ! 

- Si tu veux l'aider, il faut rentrer, et revenir de jour. 

- Je ne veux pas partir sans lui... Je souffle.

Il se lève et se dirige vers la porte, me disant qu'il s'en va, avec ou sans moi. Serais-je capable de rester seule ici de nuit ? Putain, il avais raison, cet endroit n'était pas sécurisé et je risquait bêtement ma vie là. Je me lève, furieuse, et le suis. Furieuse parce qu'il m'avais obligé à abandonner Glenn. Dans la voiture, la tête contre la vitre, je ne décroche aucun mot. Je ne faisais que penser à mon frère, plus j'y pensais, plus il restait en vie, selon moi. J'étais furieuse contre Rick, il avait utilisé ma faiblesse, la solitude, pour me pousser à rentrer chez nous. 

La nuit tombait quand nous entrons dans la ville, je faisais toujours la gueule et il le savait, très bien. Nous descendons, accueillis par Michonne et Daryl. Moi, je n'avais qu'une idée en tête : repartir. Et j'allais devoir attendre le jour.  

- Elle me fait la tête. Grogne Rick.

- Elle va bien alors. Dis Daryl.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Dis Michonne.

- Glenn a disparu. 

Je vais bien ?! Non, je ne vais pas bien ! Mon frère est dans la nature ! Je passe en furie, fixant le sol d'un air meurtrier laissant ces personnes là en plan.

-Ah. Surpris, Daryl.

- Tu vois ? Dis Rick. Mieux vaux la laisser tranquille, mais surveillez-la qu'elle ne file pas pendant la nuit.

Je continue ma marche, allant déposer à la salle de stockage mes armes à Olivia qui était contente de me voir. Je tirait une sale tête, auquel elle demande une explication.

"Pas envie d'en parler" était tout ce qui pouvait sortir de ma bouche. Je tournais déjà les talons en direction de ma maison, lorsque je me rendis compte que j'allais devoir devenir sociable si je le faisais. Donc, solution B, je me dirige vers l'étang au centre de la ville et m'assois sur l'herbe derrière un buisson, dissimulée du grand public par un arbre. Je pose ma tête sur mes genoux, jambes repliées et laisse les larmes couler, des larmes de rage, d'inquiétude et probablement de lâcher-prise.  Glenn, Glenn... Je te promet de te retrouver, quoiqu'il en coûte. Demain à l'aube, je part, à ta recherche. Seule, s'il le faut. 

La nuit était tombée et j'étais seule depuis longtemps, ça faisais du bien. Mon coeur était meurtri, mais seule pas besoin de le cacher.  Je ne savais pas depuis combien de temps, j'étais restée figée près du lac mais assez pour qu'on se lance à ma recherche :

- T'était là ? Tu sais que tout le monde te cherche ? Tête dure. Lance Randall, avant de signaler dans sa radio que j'étais encore dans la ville. La blague. 

Je l'entends s'assoir à mes côtés en me voyant rester muette et un blanc s'installe, parce que là, je n'allais pas du tout parler. 

- Rick m'a dit que tu étais en colère contre lui et pour Glenn... 

- Il m'a obligé à le laisser dehors.

- Il voulait assurer ta sécurité. 

- Il m'a obligée à abandonner mon frère. 

- Je vois. Tu changera pas d'avis. Glenn est malin, il sais gérer, dehors.

- Je m'en fiche, je voulais le retrouver. Personne ici ne comprend que je ne veux pas vivre sans lui ? 

Randall passe son bras autour de moi et me glisse contre lui. Je pose ma tête contre lui, soufflant toute la haine que j'avais, hors de mon corps. Il viens me murmurer à l'oreille :

- Je sais ce que tu ressent, je sais que c'est dur, tu a l'impression que ton monde s'effondre, qu'une partie de toi manque. J'ai eu peur tu sais, quand je t'ai vu partir en courant et ne pas revenir.

Je lève les yeux vers lui, mes petits yeux fatigués et appeurés.

- Chaton, Glenn est fort, mais ça ne veux pas dire qu'il n'a pas besoin d'aide, tu le retrouvera parce qu'il ne se laissera pas mourir si facilement. Je t'aiderai, d'accord ? Mais promet moi d'attendre le jour. On partira, tous les deux. 

Je souris un peu, embrassant sa joue et acceptant sa proposition, même si je n'arriverais pas à me reposer, en sachant mon frère dehors.

- Et n'en veut pas trop à Rick.

- On verra quand Glenn sera rentré.

Il caresse doucement mon épaule, en regardant le lac devenir sombre.  Il me suggère d'essayer de dormir et étrangement je sentais la fatigue m'envahir. Je pose ma tête sur ses jambes et ferme lentement les yeux sur ses caresses dans mes cheveux.