24. Un dernier coup ?

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Dans la voiture avec Rick et Glenn, je suis à l'arrière et j'écoute la conversation des deux hommes :

- Maggie m'a dit qu'elle m'aimait. Elle n'était pas sérieuse... Franchement ! Elle délire, c'est pas possible. Elle devait être bouleversée, ou alors, elle déraillait... Et même si elle ressent quelque chose- Dis Glenn.

- Maggie est une fille assez maligne pour savoir ce qu'elle ressent. Réponds Rick, le coupant.

- Non, à mon avis, elle a envie d'être amoureuse. Réponds Glenn, ignorant la vérité.

Maggie est amoureuse de toi, et pas seulement parce que t'es un des derniers hommes vivants. Alors, où est le problème ? Réponds Rick.

- Je ne lui ai pas dit que je l'aimais. Réponds Glenn.

- C'est ballot mon vieux. Faut te mettre à la page en rentrant... Je réponds, taquinant Glenn.

- D'abord, elle sait rien de moi, on vient à peine de se rencontrer, c'est vrai ! Elle et moi, on se connait pas. Bref, j'ai pas su comment réagir et je suis resté planté là, comme un crétin. Réponds Glenn.

Tu réalises la chance que t'as ? C'est pas comme si on pouvait trouver l'amour à tous les coins de rue. Réponds Rick.

C'était incroyable ce que les hommes parlent d'amour, pire qu'une gonzesse. Une fois en ville, on se gare en face du bar et arrivons jusqu'à l'entrée de celui ci.
Une fois dedans, Rick appelle Hershel, qui lui demande sans se retourner :

- Qui est avec vous ? Dis Hershel.

- Océane, et Glenn. Dis Rick.

- Pourquoi ? Qui leur a dit de venir ?  Dis Hershel.

- Océane est ma coéquipière, je compte plus sur elle que sur Shane, vous savez. Et Glenn s'est proposé de lui-même. C'est un type bien... Dis Rick en s'approchant. Vous avez bu combien de verres Hershel?

Ce que venait de dire Rick à mon sujet me touche énormément et je comprends alors qu'il est sincère envers moi et, qu'il peut s'inquiéter parfois. Il est le meilleur ami que je n'ai plus eu, depuis la fin du monde... Je lui adresse un sourire qu'il me rend volontiers et je m'assois à côté d'Hershel qui reste muet. Lorsque je m'approche du bar, je remarque la bouteille à côté du vieil homme : du whisky... 

- Beth ne va pas bien, elle s'est évanouie, et elle est en état de choc, elle a besoin de vous. Dis Rick.

- Je ne servirai à rien. Elle a besoin de sa mère, ou plutôt, d'en faire le deuil. Elle aurait dû le faire il y a plusieurs semaines, mais je l'en ai privé. Maintenant, je m'en rends compte...  Dis Hershel.

Je regarde Rick et ne sait que faire face à ça. Il se tait un instant et m'adresse un regard, ce genre de regard confiant et souriant qui veut tout dire.
Je regarde Hershel et lui adresse alors : 

- Vous savez... Quand on perd quelqu'un soit on s'en remet, soit on ne s'en remet pas, il n'y a pas d'entre deux. Dans les deux cas, si on décide de rester, il faut accepter les mains tendues, il faut savoir vivre et donner un grand coup de pied à la vie. Je suis chanceuse d'avoir trouvé Rick dans mon cas. J'ai perdu de vue mes parents et tous ceux qui m'étaient chers dans l'arrivée de ces morts-vivants et j'ai compris ce qu'ils étaient quand j'ai vu qu'une personne de 90 ans pouvais courir plus vite que moi...

- Mes filles méritent mieux qu'un père aussi crédule. Dis Hershel.

- Alors rattrapez-vous. Je ne suis pas de ceux qui vont vous passer de la crème Hershel mais si l'on pense avoir fauté, il faut toujours montrer le meilleur de soi-même ensuite. Et si on rentrait ensemble, maintenant ? Je réponds alors.

S'ensuit alors une discussion tendue entre Hershel et Rick au sujet de l'espoir, ce dernier ayant eu le malheur de dire à Hershel que c'était normal d'espérer que les zombies guérissent. Hershel sans doute torché par l'alcool et le deuil immense qu'il doit subir lui avais répondu qu'en voyant Rick arrivé avec Carl quand il s'est fait tirer dessus, il avait peu d'espoir qu'il survive. Rick saisi donc la perche tendue par l'homme pour tenter de le rassurer en lui disant que Carl était sauvé grâce à lui. Le vieil homme avait alors énormément de répondant et avais touché du doigt quelque chose que moi seul- voire Dale qui s'en doute fort, c'est qu'Otis était mort pour sauver Carl et que Shane c'en était tout juste sorti... Hershel mis toute cette histoire sur le simple fait que ce soit un leurre. 

Cet homme broie du noir et il devait avoir l'alcool triste, impossible de le raisonner... Je regarde Rick et lui fais un regard en désignant la sortie. Il m'ignore alors, je regarde Glenn qui semble-t-il, prends les choses en main. Rick, suit alors mon regard, désespéré, vers Glenn. 

Rick s'approche de Glenn, pour essayer de trouver une solution.
Moi, je décide de taper dans l'égo de l'homme pour le secouer un peu :

- Quel est votre plan Hershel, finir la bouteille ? Parce que y'en a encore plein en réserve. Votre famille serait ravie de le savoir.

-  Allez vous en, laissez-moi maintenant. Lâche il, vexé.

- Vous aussi, vous voulez abandonner vos enfants ? Vous savez le mal que ça fais?! Je réponds sur le coup de l'émotion.

- Vous n'avez pas à me dire ce que je dois faire ! Il se lève enfin.

Rick s'approche avec Glenn et se racle la gorge, assez impatient, il prend un ton défensif et pose sa main sur mon épaule en reprenant la parole face au vieil homme rabougrit. 

- Bon ça suffit de se morfondre ! Rien n'as changé, vous savez ? La mort a toujours existé, quel que soit le type de mort quel est le problème ? Pendant qu'on papote ici, chez vous il y a des gens qui ont besoin de nous, qu'on leur donne une raison d'y croire même si parfois nous perdons nous même l'espoir. 

J'admire une telle réponse de sa part, qui fut celle décisive, puisque l'homme est désormais prêt à nous suivre. Je regarde Glenn qui est prêt aussi à partir devant, alors que la porte s'ouvre sous nos yeux et l'un des deux hommes s'exclame en nous voyant :

- Bordel, ils sont vivants !

The Running DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant