57. Des retrouvailles mouvementées

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- Tu attends là je nous fais un passage. Carl, tu restes avec elle. Dis Rick, convaincu. 

Il s'avance vers les pièges et se faufile entre les fils croisés, qui finalement ne servent qu'à ralentir les zombies, vu qu'un passage est prévu entre, pour les hommes. Mais soudain un homme dont je crois reconnaître vaguement la voix ordonne de laisser les armes à feu au sol et de décamper au plus vite. Rick refuse, alors je m'approche en levant les bras et aperçois une silhouette sur un toit.

- On ne veut aucun mal ! On vient juste chercher des ressources. Je tente de dire.

Soudain, l'homme sur le toit exprime une certaine réticence et je pense reconnaître Morgan, mais je n'ai aucune preuve. Où serait son fils dans ce cas ? Carl nous rejoint et Rick tire sur l'homme, suivis de Carl, et de moi. L'homme s'enfuit vers l'intérieur et lorsqu'il en ressort, une balle suffit à le faire tomber. Je m'approche de lui et remarque qu'il est bien équipé le bougre, un gilet par balles a amorti le choc de la balle. Je retire son casque et mes craintes se confirment : on venait de tirer sur Morgan. Étrange, il ne nous a pas reconnus ? Avec Rick, nous le portons vers l'intérieur du bâtiment duquel il sortait, et Carl nous avertit : il était aussi piégé au sol.  Je peux affirmer que porter un homme, et dans des escaliers, était plus éprouvant que courir sans avoir mangé de trois jours.  Une fois allongé sur le lit à l'étage je laisse à Rick le soin de s'occuper de Morgan pendant que j'observe la pièce dans laquelle nous sommes :

Des écrits de partout, à la craie, au crayon, sur tous les murs indiquant des lieux. Les murs de cette chambre ressemblaient à un mur d'enquêteur, impressionnant et effrayant à la fois. L'étage était littéralement rempli de ressources, de vivres, d'armes et de munitions, il y avait de tout et c'était une caverne d'Ali Baba pour nous. Le seul détail : ça n'étais pas à nous et le propriétaire de tout ça était encore en vie. 

Carl et son père décident qu'il est temps pour nous d'emprunter quelques ressources à Morgan qui selon lui, ne nous en voudrais pas du tout. Alors, avec son fiston Carl nous emballons dans des sacs des armes et des munitions. Rick refusant de partir sans que Morgan se réveille, Carl va faire un tour là où les murs sont écrits et où une carte a même été dessinée. À peine un peu plus tard il revient demander à son père la permission d'aller au magasin pour bébé, pour sa sœur, qui, ce dit magasin était tout juste plus bas dans la rue. Il accepte à condition que je le suive, ce à quoi j'accepte mais, priant Rick de faire attention : Morgan n'avais pas été amical avec nous dès le départ. 

Le temps que je parle à Rick, Carl était déjà parti et les manies de ce gosse à souhaiter semer tout le monde, commençaient à m'exaspérer au plus haut point. Je finis par le rattraper, dans la rue et lui dire le fond de ma pensée.

- Eh, sans déconner, arrête de faire ça, c'est complètement débile et si tu te fais mal tu reviendras pleurer comme un gamin. Et me dis pas que tu aurais pu te débrouiller seul, on s'en fou de savoir qui a la plus grosse. T'es lourd à t'enfuir comme ça, là. 

Il reste muet et soupire, hochant juste la tête en guise d'excuse. Nous marchons et très vite il dépasse le magasin pour bébés et je comprends alors qu'il m'a menti. 

- Et en plus tu as menti ? Tu te paies ma tête ? Parle.

- Désolé... Non, c'était pas prévu que j'aille à ce magasin-là. Je suis venu chercher autre chose et c'est là-dedans. Il désigne le bar juste en face de nous.

Je passe devant par précaution et retiens Carl en arrière qui ne semble pas apprécier. Je lui explique qu'il faut se méfier, on ne sais pas ce qui peut trainer là-dedans, et qu'il fallait que le jeune homme arrête de faire le gros bras pour prouver on ne sait quoi.   Une fois convaincu, ou je l'espère, nous nous faufilons à l'intérieur par l'arrière du bâtiment, et je suis Carl jusqu'au comptoir, surveillant les morts endormis sur leurs chaises.  Il récupère une photo et malheureusement fais tomber une bouteille qui réveille la totalité du bar. Je lui ordonne de courir vers la sortie et le couvre. Dans la bataille, il fait tomber la photo à l'intérieur, et nous sommes évidemment coincés dehors à tenir la porte, assaillie de coups de zombies. 

Alors qu'il souhaite y retourner je lui dis :

- Tu restes là à maintenir la porte et tu tapotes dessus pour maintenir l'intérêt des zombies, pendant que je retourne dedans chercher cette photo. 

- C'est pour Judith, je voulais juste qu'elle sache à quoi ressemble sa famille... Se plaint-il. 

Après avoir mis en place ce fameux plan, je retourne à l'arrière du bâtiment, machette en main et me faufile proche du comptoir. Je me mettais à penser à Carl, c'étais un enfant encore et j'avais peut-être été un peu dure avec lui dans mes paroles. Mais après tout il fallait qu'il comprenne... Je me reprends quand je vois les zombies s'arrêter de taper sur la porte et choppe la photo. J'entends toquer à l'avant : c'est Carl qui vient de me sauver la mise en attirant les morts encore une fois. J'en profite pour me faufiler hors du bar et lui ramener la photo. Nous bloquons la porte avec une chaise venant de l'extérieur et refaisons le chemin inverse.  

Alors, Carl me demande, d'un air complètement innocent :

- Eh, on y va à ce magasin de bébé ? Si on revient sans rien, ce serais bête quand même. 

On s'arrête devant le magasin en question et je lui lance un regard amusé. Il ne perdait pas le nord ce petit et surtout, ce qui pour lui était une option, était une priorité pour moi. On était sortis tous les deux pour Judith, pas une simple photo... 

- Sort ta hachette.

The Running DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant