The Running Dead

132. Back home

- Vous allez m'ouvrir où vous comptez me laisser dehors ?

Je lève les yeux, appuyée contre la porte, mes jambes ne me portant plus vraiment... Soudainement, ou pas tant que ça, les portes d'Alexandria s'ouvrent doucement sur Rick et Randall qui se précipitent vers moi. Rick fut le premier à m'enlacer, une torche en main. Blottie contre lui, je réalise toute la peine, que j'ai dû leur infliger en partant... Mais, je me sens mieux, je suppose... Il me murmure qu'il a réellement été inquiet pour moi, d'une voix assez... Surprenante connaissant l'homme... Mais, ce n'est pas mon meilleur ami pour rien... 

- Rendez-vous demain matin, dans la salle du conseil, on as des alliés dehors. Oh et tu fera venir Jésus...

- La première chose que tu me dit en revenant, c'est ça ? Tu m'a manqué...

- Oh, ouais... Je... Suis désolée d'être partie comme une voleuse. Mais, j'ai pu me ressourcer et j'ai fait quelque chose de bien en cours de route !

- Judith te demandais.

- Je sais, vous allez tous m'en vouloir... Je vais bien, c'est le principal, non ? 

- Tu as raison. 

Rick me sors de son étreinte et je me retourne vers Randall qui me fonce littéralement dessus et m'enlace en râlant de toute son âme qu'il regrette de m'avoir laissé partir. J'étais à bout de force, j'avais soif, faim, mal, sommeil... Tout ! Je me blottis contre lui et pose ma tête sur son épaule.

Le silence entre nous était loin d'être pesant et j'avoue que là, je n'avais besoin de rien dire pour exprimer quoique se soit. 

- Il est tard... Lâche Randall.

- C'est surtout que je suis complètement... Morte de fatigue...

- Et blessée, hein ?  Je savais que j'aurais dû te retenir.

- Ce n'est pas si grave.

Il attrape ma main fermement et m'entraîne le long de la route, m'éloignant peu à peu de l'entrée de la ville.  Après quelques minutes de marche, nous arrivons devant chez lui et Glenn. Devant l'entrée, il s'arrête et se dépêche d'aller ouvrir, silencieusement, la porte et me laisser la place de rentrer. 

Une fois à l'intérieur, je remarque qu'il devait être assez tard, vu que tout le monde semblait dormir... Encore une fois, il approche de moi et me prends délicatement la main, m'entraînant à l'étage et me laissant accéder à leur salle de bain. Je viens m'asseoir sur le rebord de la baignoire et attendre que Randall revienne.

Une trousse de secours en main, il ferme la porte derrière nous et me parle à voix basse :

- Je... Oh, attends. 

Il me donne la trousse de secours et repars sans rien dire, me laissant là une fois de plus. Je me demandais ce qu'il avait en tête...  Très peu après, il reviens avec un T-shirt large et un short qu'il m'échange contre la trousse de soin. Je commence à comprendre ce qu'il voulait.  Je pose mes affaires dans un coin, le regardant ouvrir la trousse.

- Je n'ai rien.

- C'est à vérifier... 

Je souris doucement alors qu'il approche avec du coton imbibé de désinfectant. Il me détaille de haut en bas, essayant de dire quelque chose. Je savais qu'il allait me reposer la question, et me recouvrir de désinfectant... Je décide de me relever de ma place assise et de retirer mon haut déchiqueté de toute façon. 

- Ouais, c'est ce que je voulais dire. Lance-t-il. 

J'esquisse un léger sourire et me fige le temps qu'il nettoie le peu d'égratignures que j'ai. Sauf que l'une d'elle saigne, et c'est plus une coupure... Randall lève son air sérieux vers mon visage, d'un air du genre "t'as vu ?" puis, il prépare de quoi recoudre. En attendant j'essaie de stopper le sang avec mon vieux T-shirt. 

Une fois que je fut recousue et désinfectée, j'enfile mes nouvelles fringues et attends la suite du voyage... 

- Dit, tu... 

Il approche le coton de mon visage rempli de sang.

- ... As pu... Enfin...

- Me vider l'esprit ?

Il continue de tapoter sur mon visage, avec précaution. 

- Hum.

- Oui. Je me sens... Plus légère.

Il finis, et range tout son matériel avec le sourire. J'avoue qu'être de retour faisais du bien, et le confort de la maison, aussi. Maintenant, je réalise à quel point je peux être heureuse, ici. 

- Viens.

Je suis donc cet homme, curieusement, jusqu'à la cuisine et m'assois sur l'un des tabourets. Il sors du frigo quelque chose et le prépare. C'est la deuxième fois qu'il fait la cuisine pour moi, en tout cas...  Nous mangeons ensemble, discutant plus ou moins de ce qu'il s'est passé dehors : je lui raconte alors que j'ai conclu une alliance sur la route, avec le groupe de Jésus.

Alors que nous avions finis de manger et tout rangé, et que je me lève, il me demande où je compte aller.

- Bah, je...

- C'est tard, et... Tu viens juste d'arriver... 

Il approche de moi et je souris doucement, attendrie par ce que je comprenais de son sous-entendu. Je hoche la tête et le regarde m'indiquer le chemin vers l'étage une fois de plus. Cette fois, je doute fort que ce soit la salle de bain, la destination finale.  Nous montons donc les escaliers et traversons le couloir en silence, je pouvais entendre ronfler T-DOG au loin...

Randall fini par se stopper devant une porte et me l'ouvrir. Je découvre en rentrant une chambre rangée, à son image. Après avoir refermé derrière nous, il s'adosse à la porte, pendant que je fais le tour du propriétaire. 

- Tu m'as pas dit, comment tu as trouvé son groupe ? 

- À Jésus ? En fait...  Je venais de trouver une cabane pour la nuit, je suis restée dedans et j'y ai passé la nuit... 

Il approche de moi et me tourne autour en souriant, écoutant chaque mot sortant de ma bouche.

- Au matin... j'ai été attaquée par des rôdeurs, en masse. Jésus venait de s'échapper de chez nous, et il m'a trouvée, et sauvée de là... 

Randall s'arrête devant moi et attrape mes deux mains, en soupirant. Il baisse ses yeux vers elles.

- On a passé la journée à te chercher, tant qu'on ne l'a remarqué qu'au soir, qu'il était parti.

- Lui et moi avons parlé, il m'a dit où trouver son groupe puis...

- Il est revenu ici. Il nous as dit qu'il t'avais croisé en pleine forme et que tu ne voulais pas être retrouvée.

Randall m'entraîne sur son lit, assis en tailleur dessus, les yeux dans les yeux. Il pose ses yeux sur moi et je crois même déceler une certaine tranquillité, qu'il va vite confirmer...

- Je suis rassuré que tu ailles bien et que tu sois de retour.

- Ça fais du bien d'être chez soi... Et de se sentir chez soi...

Je souffle et m'allonge sur le dos, fixant le plafond, l'air plus ou moins fatigué. Je n'avais pas vraiment pu dormir confortablement la nuit dernière, la journée a été longue et celle de la veille n'en parlons même pas. Et là, je sens clairement la fatigue avoir plus d'emprise sur moi, au fil du temps qui passe. Le petit brun s'allonge à mes côtés et se tourne vers moi. Instinctivement, je fis de même et fixe ses yeux sombres. 

Je remarque alors qu'il réduit petit à petit l'espace entre nous et qu'il viens caresser doucement ma joue. Il joue à quoi ? On n'a même pas eu l'occasion de parler de mon départ et de... Nous ? De... Je ne sais pas... 

- Tu sais, je pensais à...

- Tu penses trop, tu viens juste d'arriver...

Il approche son visage du mien et me coupe dans ma réflexion. Je suis suspendue à son regard, sentant son souffle contre mes lèvres.