136. Tata

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- Puisque tu ne comptes pas écouter ton frère, explique donc à ton Randall ce que tu comptes faire de Shane. 

Me lâche sèchement Glenn en partant, expliquant vivement à Randall qu'il part avec Rick et Thomas (alias 10k) ramener Jésus et discuter avec Grégory. Je n'ai jamais vu Glenn prendre autant les choses à coeur, et... Randall me regarder avec ces yeux-là, comme s'il s'attendait à la connerie du siècle. Je croise les bras et baisse les yeux doucement, comme une enfant qui aurais fait une bêtise. C'est marrant, je n'aurai pas pensé réagir comme ça, surtout s'agissant de Shane. 

Il s'approche de moi et relève mon menton sérieusement, glissant ses doigts sur ma joue. 

- Je sais qu'il nous as fait du mal à tous, mon petit coeur. Moi aussi, j'ai eu envie que justice soit faite, mais je veux le meilleur pour toi. 

Je hoche la tête négativement, j'étais peu convaincue. Enfin...

Il a raison, je vaux mieux que ça. Justice doit être rendue et je ne dois pas me laisser dépasser. Mais, je ne pourrais jamais oublier ce qu'il nous as fait. Personne ne pourra. Après, je suppose qu'il y a toujours pire dehors mais tout ce que je veux c'est apaiser ma colère et le seul moyen que je voyais était de me venger enfin, de le voir souffrir. 

- Je veux juste lui rendre la monnaie de sa pièce. Je souffle doucement en posant mes yeux sur Randall.

Ce dernier croise les bras et me regarde fermement. 
Il me demande :
- Ne joue pas sur les mots, qu'est-ce qu'il se passe dans ta petite tête ?

Je ne pensais pas que ce serai aussi dur de m'exprimer. Aucun mot ne sortait de ma bouche, portant, je voulais vraiment lui dire... Son air sérieux, son sourcil haussé et son ton m'intimidait.

- Tu vois ? Toi-même, tu sais que ce que tu veux faire est hors de tes morales. Ce n'est pas toi, ça...

- Je veux juste qu'il comprenne, je veux juste ne plus ressentir cette colère constante et s'il faut me venger pour ça... 


- Je peut pas te laisser faire ça... Ça va juste te détruire.

- Alors, j'espère que tu arrivera à m'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.


On est coupés par un appel de Michonne qui me demande si je peut garder Judith pendant qu'elle part avec Rick à la Colline. J'accepte et soupire, donnant rendez-vous à Michonne devant chez moi.  Je laisse Randall derrière et pars donc...

Arrivée, je prends Judith, déjà grandie, dans mes bras. La petite tête blonde se blottit contre moi et nous rentrons. 

Sur le canapé, Doc' traîne. Il se tourne vers nous d'un air interrogateur.

- Elle va rester avec nous, aujourd'hui, papa et maman vont voir de nouveaux amis, hein Judith ? 

- Un groupe ? 

- Oui, et nous, on va jouer avec Tonton Doc'. Je souris à Judith qui rigole. 

....

Judith entre mes jambes sur le canapé, moi regardant Doc' qui racontait et mimais un des livres de notre bibliothèque.  On toque à la porte alors, je me relève, pausant Doc' dans son histoire.

- Tu restes avec tonton, Judith, je ne serais pas longue.

J'ouvre la porte sur Randall qui tenait mon sac à dos. Il me le tends, alors que j'entends crier derrière moi. Un des cris aigus de Judith qui s'acharne sur quelque chose qui semble être le dos de Doc'.

- Judith, n'embête pas ton oncle, s'il te plaît !

Je reporte mon attention sur Randall.

- Eh ben... 

- Désolé, je la garde aujourd'hui. Michonne s'est jointe au groupe de la Colline...

- Tu ferais une bonne maman. Il souris.

Puis, changeant de sujet en voyant que ça nous fais tous les deux rougir, il me dis que j'avais oublié mes affaires chez lui, ce qui est fort probable. Je le récupère et me pousse de l'entrée, lui proposant d'entrer d'un mouvement de la tête. Après avoir refermé la porte derrière lui je monte déposer mon sac dans ma chambre et ranger les affaires. 

Lorsque je redescends, je trouve Doc' adossé au mur :

- N'empêche, 'faut qu'il prenne plus confiance en lui le p'ti brun. 

Je regarde en direction de la cuisine ouverte, où Randall semble bien s'occuper de Judith.

- Ils s'entendent bien. 

- Ouaip' et il f'rait un bon papa.

Il soulevait un point important, je ne m'étais jamais demandée si je voulais des enfants un jour. L'idée d'accoucher dans ce monde me terrifiait trop pour ça et puis avec qui ? Tenir une relation stable ici, c'était pas chose facile. 

- Tu t'es jamais demandée, c'que tu voulais faire, toi ? Demande Doc'.

- J'ai toujours eu une sorte de peur, de l'accouchement, d'après... Et vu la situation actuelle, ça ne fais que se renforcer. Je ne sais même pas ce que je dois faire pour un bébé, un enfant... Tu imagines...

- C'est inné, il parait, un truc de femmes encore. Puis t'es pas obligé d'en faire hein ! Bon, c'est plus facile, mais, bon, si on trouve des orphelins...

- C'est une responsabilité énorme, je sais pas si je suis prête et surtout... Même si je trouve un enfant tout seul, je lui dis quoi, il n'aura pas de père...? 

- Ohoh, je sais que ce jour viendra j'en doute pas et je suis certain que t'aura le père.

Il souris et sort de la maison, me laissant seule avec Randall et Judith. Cette dernière ayant faim je me met à cuisiner. Moi et Randall passons un bon moment ensemble à s'occuper de Judith jusqu'au retour de Rick dans la soirée.

À vrai dire, au coucher du soleil, j'étais encore avec Judith et Randall, quand Rick arriva chez moi. Il repris Judith et me demande de passer demain matin à la maison de Donna, là où nous faisons nos rendez-vous désormais. 

Seule avec Randall, je commence enfin à faire retomber la pression, surveiller une enfant si jeune, ça prend du temps... 

- Donc... Randall approche de moi, un léger sourire en coin sur son visage. Puisque personne d'autre n'a l'intention de venir nous séparer pour le moment jusqu'à demain matin, je compte bien en profiter. Souffle-t-il, en me fixant. 

Je le regardais, mes joues légèrement en train de chauffer alors que je recule doucement, pour voir jusqu'où il a l'intention de s'approcher de moi.  Je ne sais pas à quel jeu on est en train de jouer mais je crois que j'aime bien.

- Sauf si, tu y vois un problème ?
Enchaîne-t-il en avançant encore.

- Non, aucun. Je réponds, alors que je cogne légèrement mon dos contre la porte d'entrée fermée. 

"Han." Il murmure en approchant encore, un sourcil haussé, il semblait s'amuser avec moi, et moi, eh ben, répondre à ses petits jeux. Toujours contre la porte, je le regarde approcher, un air curieux plaqué sur mon visage.

Posé en face de moi, il prends un air sérieux l'espace d'un instant et de sa voix douce, il me dit :
- Non, sérieux, Océ. Je... Je suis vraiment heureux qu'on puisse passer du temps ensemble et que je puisse enfin te montrer que j'ai vraiment réfléchi et changé. 

Qu'est-ce que ça voulait dire, ça ? Il avait réfléchi ? À notre relation, qui pour l'instant est un bordel fini ? mon coeur battait contre ma poitrine, si fort que je le sentait presque en sortir et je savais que mes joues n'allaient plus tarder à devenir rouge écarlate.

Soudainement, avant que je ne puisse répondre il plaque ses mains contre la porte, me bloquant contre et il pose ses yeux sur les miens.

Reprenant sa voix de joueur, il réponds : 
- Mais pour l'instant... Voyons si toi aussi, tu as réfléchi et si tu sais ce que tu veux...


The Running DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant