The Running Dead

124. Bad girls do it well

Je me réveille par le freinage brusque de Rick qui vient de rouler sur un rôdeur au sol. Soupirant légèrement, je m'étire et émerge doucement de ma sieste, légèrement dans les vapes. Nous freinons, toujours plus, sur la route, alors je décide de guetter par la fenêtre. Je vis une petite station service avec un camion blanc garé près des pompes à essence. 

S'il avait été laissé là, je me doute que l'essence doit manquer. Sortant de là, je sors ma machette en voyant deux rôdeurs sortir de la petite épicerie de la station. Une flèche vint transpercer le crâne du premier, puis le second, que je signale comme mien, finis eh bien...

Trottinant vers lui en faisant valser ma lame, je réduis en bouillie son cerveau et le pousse au sol. 

- Il y a peut-être les clés du camion sur l'un d'eux, signifie Rick.

- Il y a peut-être de l'essence, je vais voir à l'intérieur s'il y a des bidons. Je réponds.

- J'la suit Daryl, souffle Rick.

Quoi, je l'agace maintenant ? Je toque à l'épicerie et, n'entendant rien de particulier en retour, ouvre la porte vitrée. Plus aucun rôdeur à l'intérieur, je remarque du regard qu'elle a été dévalisée. Il ne restait en effet, après avoir parcouru les rayons, que deux bidons rouges au loin.

- On devrait se dépêcher, lance Rick.

- Pourquoi ?

- Des gens nous attendent.

- Michonne gère au camp.

- Je sais que tu lui en veux, mais pense aux autres et ne fais pas n 'importe quoi pour te changer les idées.

- Je sais ce que je fais ! Va donc voir Daryl qui vient de nous appeler, pendant que je récupère les bidons.

Gonflé dis donc !  J'aime mon meilleur ami et je sais qu'il veut bien faire, mais là, c'est ma vie. Il fit demi-tour en hochant la tête, me laissant là avec mes pensées. Glenn avait raison, quand j'aurais les idées claires, j'irais voir Randall. 

Approchant des bidons, je les soulève : vides. Je les prends donc en main, rangeant ma machette au niveau de la ceinture et me retourne. Je fis face à un homme, tapi dans l'ombre.  Je penche légèrement la tête, plaçant les deux bidons vides face à moi comme pseudo-défense, et attends.

Il se place face à moi, bien visible : bonnet plaquant de longs cheveux lisses bruns et une barbe, de grands et beaux yeux bleus, habillé en loubard. En général, il avait une bonne tête, enfin, une tête pas méchante. L'homme me lance : 

- Salut. C'est vide ?

- C'est vide. T'es qui ?

- On m'appelle Jésus. Et toi ?

- Océane. Attends, quoi ?  Jésus ?

- On dit que je lui ressemble.

- Qui ça, "on" ?

- Ah. Il sourit. Les gens.

- Ah ouais, les gens. Tu permets, j'ai mes gens dehors qui m'attendent.

Je le contourne, ne le quittant pas des yeux tant qu'il est proche de moi puis sort, balançant à Daryl les bidons.

- Y'a un type dans l'épicerie. Je fus coupée.

- Moi, Jésus.

Rick ayant les clés en main allait déverrouiller le camion. Je lui dis d'attendre et d'aider Daryl plutôt avec l'essence que semble encore contenir les pompes. Il tique, me fixant puis s'exécute en interrogeant Jésus. 

- T'es tout seul ?

- Ouaip. 

- Qui s'appelle Jésus, pfeuh? Lance Daryl.

- C'est à cause de mon look.

Lui, seul ? Mmhhh... Barbe entretenue, je doute de sa sincérité.  Je m'éloignais de lui, quand il saisit mon bras et pose son pistolet sur ma tempe. Mais qu'est-ce que j'ai fait au bon dieu ? Je me racle la gorge, alors que Jésus demande à avoir les clefs du camion. 

- Il est à toi ? Je demande.

- Non, mais je le veux.

- Bah alors, merde.

Alors que je venais d'empirer les choses, Rick et Daryl s'étaient arrêtés, me sermonnaient de me taire, l'homme renforce la pression sur moi en attrapant mes épaules de son bras libre. Je recule de quelques pas, sous les remarques de mes deux amis qui demandent à Jésus de me lâcher.

- Donnez-moi les clés. Demande-t-il presque calmement.

- Rick, n'lui donne pas. J'ordonne. 

Alors que nous reculons de quelques pas, Jésus explique qu'il a peut-être des hommes dans la forêt. Je raisonne ainsi, à voix haute :

- Si tes hommes sont intelligents, en nous voyant résister et qu'il y en a autant que ça, ils auraient pu venir nous maitriser et prendre les clefs. Pour que tu t'en prennes à moi, qui avait les mains occupée et distraite, tu dois être seul. Rick, tire lui dessus. 

- J'peux pas, tu es devant. 

Bon, j'allais me débrouiller apparemment...   Essayant de réfléchir, j'étais pétrifiée au fond. 

- Allez, déconne pas, mec. Tu te contredis seul, on va discuter. Lâche Daryl.

Ouah, Daryl qui parle comme Rick ? Nan...  Rick lève les bras et va ouvrir le camion, alors que Jésus me lâche et approche en levant les bras. Je souffle, approchant de Daryl par la même occasion. Il vient me regarder et se mettre légèrement devant moi.  Le camion ouvert, Rick pose les clés sur le bord, lorsqu'il voit la totalité du camion remplie de vivres.

- On peut partager, Jésus. Je lance soudainement.

Mais, il avait une autre idée. Il saisit les clés et courts vers l'habitacle. 

- La voiture ! Je lâche en courant vers Jésus.

Alors que j'approche, il s'enferme dans l'habitacle. Je toque et il nous laisse en plan, prenant le volant du camion.  Alors que je cogne légèrement sur la portière, il démarre et fonce, le coffre du camion se refermant violemment à l'arrière.

Les deux hommes déjà montés avec les bidons d'essence, je les rejoins et incite Rick à le suivre.  Hors de question que ce con prenne le camion. Ouvrant la vitre à l'arrière, je sors mon petit pistolet pendant que la route défile vite et que nous retrouvons sa trace, dans un champ. 

Je prie Rick de s'approcher et tire sur la vitre du camion plusieurs fois, avant qu'elle ne casse et qu'il freine jusqu'à l'arrêt.

Daryl descend et court après Jésus, qui sort du véhicule en courant. Je descends de notre voiture et remarque que le frein n'est pas enclenché et que le camion fonce sur le lac...

- JÉSUS TU NE VAS PAS RESSUSCITER CETTE FOIS ! 

Le camion et toutes les ressources sont tombées à l'eau, au sens propre.