The Running Dead

98. Signaux de fumées

Les premiers rayons du soleil se posent sur mon visage et me réveillent peu à peu.  Randall et moi avons dormi dehors, à la belle étoile, près du lac.  À l'aube, je fut la première réveillée, la tête légèrement endormie, je réalise que j'avais dormi sur ses jambes une bonne partie de la nuit. Il me tenait contre lui de ses deux bras et dormait contre un arbre, paisiblement. Je prends le temps de regarder le soleil se lever, offrant un spectacle de lumières dans le ciel. 

- Humpf... 

Il venait d'ouvrir les yeux, n'ayant pas bougé de ma place il était coincé. Je me redresse, m'étire et me lève, regardant autour de nous. Puis mes yeux se posent sur Randall, toujours assis par terre.
D'un air décidé et pressé, je lui demande :

- On y va ? 

Il souris doucement et me regarde :

- Doucement, on viens de se réveiller. On va aller manger un bout et ensuite, on y va. À cette heure-ci, il n'y as plus personne chez moi.

Bien sûr qu'il avait raison, j'étais affamée et je venait de me lever, j'avais soif, je ne tiendrais pas longtemps si je partais à jeun. J'accepte donc, alors qu'il se relève enfin et me propose de le suivre. Nous marchons côte à côte sur cette large route, quand il me dis soudainement :

- C'est cool de pouvoir passer du temps ensemble. Comme avant. 

Comme avant. Avant tout ça, avant Alexandria, nous avions la prison, qui nous tenions d'une main de maître avant de tomber sur le Gouverneur. C'était du passé et maintenant, il allait falloir faire de même avec cette ville, voire mieux : la garder debout.  Il avait raison une fois de plus notre groupe s'était éparpillé dans cette ville depuis notre arrivée. Ça me manquait, notre proximité à tous. 

- Ouais, ça faisais longtemps.

On arrive enfin chez lui, il m'ouvre et je découvre une maison vide effectivement, rangée et propre. Je m'assois sur un tabouret de cuisine pendant qu'il se dirige vers le placard et en sort de la nourriture, qu'il prépare un instant, en silence. Je ne savais pas qu'il savais cuisiner.  Il avait de nombreuses qualités, dis donc... 

Puis il se tourne vers moi et dépose tout sous mes yeux avant de me rejoindre pour s'assoir. Je le remercie et nous mangeons en discutant un peu de la manière dont nous allons gérer cette journée à deux. 

Il en convient que je passe annoncer notre départ à Donna pendant que Randall va parler à Rick de notre décision. On se rejoindrais chez Olivia pour les armes et partiraient ensemble ensuite. 

....

Devant chez Donna, je toque, et ce fut Maggie avec une petite mine qui me fit entrer. Elle m'amène dans le bureau de Donna sans dire un mot.

- Moi et Randall, nous absentons aujourd'hui. 

- Pourquoi ? Demande Donna.

- Comme vous le savez, après l'attaque de la horde l'un de nos raiders a disparu. Glenn. Je regarde Maggie. Et il est un pilier de notre groupe. Donc, nous partons le chercher. 

- C'est dangereux, d'aller par là-bas si tôt, non ? Demande Donna.

- Ça ne l'est pas pour mon frère, en tout cas. Je ne venait pas demander votre avis, sauf votre respect, juste vous informer de ma décision. 

- Faites attention. 

Maggie me raccompagne dehors et me prend dans ses bras, fondant en larmes. Elle pleure, elle lâche toute la tristesse qu'elle a accumulée.

- S'il lui est arrivé quelque chose... Glenn...

- Je le retrouverai, en vie. Il ne nous laissera pas tomber, Maggie.

- Faites attention, et revenez tous les trois.

Elle essuie ses larmes et je lui tapote l'épaule pour l'encourager avant de me diriger enfin chez Olivia qui gardait la salle de stockage. J'y retrouve Rick débattant avec Randall. 

- C'est trop risqué d'y retourner. 

- Je fais ça pour elle, elle y serais allée seule de toute façon.

J'arrive à l'intérieur, ignorant toujours Rick, je vais demander à Olivia mes armes. Je savais que mon arrivée avais coupé la conversation et que Rick allait me tomber dessus mais je m'en fichais complètement. Et je n'avais pas tort :

- Océ, tu ne peux pas faire ça. 

- Tu n'as pas à me dire quoi faire, tu veux ressembler à Shane ?

Ça mis un de ses blancs, monumental. Il grogne et me répond :

- Je t'ai dit qu'on pourrais y retourner mais, c'est dangereux, si tôt.

- Plus on attends, moins il y a de chances de le retrouver et moi, je ferais tout pour lui. T'a déjà oublié qu'il nous as sauvés la vie ?

Encore un blanc, signe que j'avais eu raison cette fois. J'enchaîne :

- Randall, prends tes affaires on s'en va.

Coupant totalement la conversation nous sortons équipés et allons au portail où les gardes nous ouvrent volontiers la porte. On prends le pick-up garé devant et prenons la route à deux, direction le lieu où Glenn devait faire du bruit, pour la horde. Il avais localisé un magasin agricole avec des tracteurs qui, auraient pu faire le bruit nécessaire. 

Mais lorsque nous arrivons, l'endroit était calme, trop calme. On se gare devant et descendons. Surpris, Randall me demande :

- Il devrais y avoir la horde là, non ? 

- Ouais, il devait faire sonner le klaxon d'un des tracteurs, et partir.

Il n'y avais rien de tout ça. Je m'approche du magasin, il était ouvert et vidé de toute vie. Un petit tour rapide, nous récupérons des graines que je mis dans le coffre du pick-up, tant qu'à venir ici, autant se servir, et retourne dehors. 

- Ils ont dû ouvrir le magasin, il devait y avoir du monde. 

J'analysais la situation, suivi de Randall qui essayait de comprendre aussi. Soudain, il me montre une trace de pétrole au sol, que nous suivons.  Un parking à tracteurs, avec un emplacement vide. La trainée partait vers la route, à priori.

- Ça a mal tourné, Dis Randall.

- Ils ont fait véhicules séparés, Glenn a dû prendre le tracteur pour faire du bruit et les autres suivirent en voiture.  On suit la trace. 

Nous remontons dans le pick-up et suivons cette trace d'essence au sol, qui semble au bout de quelque temps, mener à une ville dont l'entrée est bouchée. On continue donc à pied, espérant trouver quelque chose d'utile dans cette ville et surtout retrouver mon frère... 

Je me rends compte que je suis déjà allée ici, hier avec Rick. Je marche instinctivement jusqu'à l'endroit où nous sommes allés et le montre à Randall, sauf que cette fois, il y a un mort dedans, que je reconnais. C'est un gars de chez nous, un habitant qui était avec Glenn.

-Ils sont venus, il y a peu !

J'achève le pauvre homme qui était mort d'une blessure au bras et regarde autour, on voyais des traces de passage mais aucun indice apparent. Je souffle en allant près de la fenêtre d'entrée.

- Ils peuvent être n'importe où... 

- On va les trouver, d'accord ? Perds pas espoir.

Randall pose son bras autour de mes épaules et regarde dehors avec moi. Il me dit que s'il est venu ici il ne doit pas être allé bien loin, surtout qu'il doit être à pied lui aussi. 

- Je vais voir si je ne trouve pas d'indices.  

Mais je ne l'écoutait déjà plus, mon regard se posais sur de la fumée au loin. 

- Hé, Océ, tu m'entends ? 

C'est bizarre. Je me penche dehors et vois une horde aller vers cette fumée. 

- Randall. 

- Quoi ? Il s'arrête et vient dehors.

- On s'est jetés dans la gueule du loup.